Histoire éruptive du Vésuve - Définition

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Introduction

Le Vésuve est un strato-volcan qui a connu plusieurs cycles d'éruptions, depuis -400 000 à -300 000 ans jusqu'en 1944.

Durant la Préhistoire et l’Antiquité

La montagne s'est formée initialement il y a 25 000 ans, résultat de l'éruption plinienne de Codola. Bien que la région ait été sujette à une activité volcanique depuis au moins 400 000 ans, la plus basse couche de matériel éruptif provenant du mont Somma se retrouve au-dessus de l'ignimbrite campanienne datée de 34 000 ans et produite par les champs Phlégréens.

Il a été ensuite agrandi par une série de coulées de lave, intercalées avec de plus petites éruptions explosives. Toutefois, le style d'explosion a changé il y a 19 000 ans environ vers une séquence de larges éruptions pliniennes explosives, celle de l'an 79 étant la dernière. Les éruptions sont nommées en fonction des dépôts d'éjecta produits :

  • Pomici di base (« ponce basique ») - Sarno : il y a 17 000 à 18 300 ans, 6 sur l'échelle VEI, probablement la plus violente des éruptions qui a vu la formation de la caldeira du Somma. Elle a été suivie par une période de bien moindre activité, avec des éruptions effusives.
  • Pomici verdoline (« ponce verdâtre ») : il y a 15 500 à 16 000 ans, 5 sur l'échelle VEI.
  • Pomici di Mercato ou Pomici Ottaviano ou Pomici Gemelle : il y a 7 900 à 8 000 ans, 6 sur l'échelle VEI, précédée d'une moindre éruption explosive il y a 11 400 ans (Lagno Amendolare, VEI 4).
  • Pomici di Avellino : il y a 3 750 à 3 800 ans (année -1660 ± 43 ans, selon une datation carbone), 6 sur l'échelle VEI, précédée de deux moindres éruptions explosives il y a 6 000 et 4 500 ans environ (Novelle, VEI 4). L'éruption d'Avellino s'est déroulée 2 kilomètres à l'ouest du cratère actuel et a détruit plusieurs colonies de l'Âge de Bronze ancien. De remarquables vestiges ont été découverts en mai 2001 aux abords de Nola, surnommée la « Pompéi préhistorique » : cabanes, poteries, bétail et même des empreintes animales et humaines ainsi que des squelettes. La plupart des habitants ont fui en hâte, laissant le village être enseveli sous les pierres ponces et la cendre, dans un destin similaire à celui de Pompéi. À titre de comparaison, cette éruption a été plus large que celles de 79 (VEI 5) et 1631 (VEI 4), avec des retombées de nuées ardentes jusqu'à 15 kilomètres au nord-ouest du cratère et des dépôts de 3 mètres d'épaisseur dans la région actuellement occupée par Naples.

Ensuite, le volcan est entré dans une phase d'éruptions plus fréquentes mais moins violentes jusqu'à l'éruption plinienne la plus récente qui a détruit Pompéi.

La dernière de ces éruptions s'est probablement produite en -217. Des tremblements de terre sont attestés en Italie durant cette année et le soleil a été signalé comme étant voilé par une brume ou un brouillard sec. Plutarque écrit que le ciel est en feu près de Naples et Silius Italicus mentionne dans son poème épique Punica que le Vésuve tonnait et produisait des flammes pire que l'Etna cette année-là, bien qu'ils soient contemporains d'environ 250 ans de l'événement rapporté. Des échantillons de carottes de glace du Groenland de cette période approximative montrent une acidité relativement élevée supposée avoir été provoquée par le sulfure d'hydrogène de l'atmosphère.

Le volcan a ensuite été calme durant des centaines d'années et était décrit par les écrivains romains comme étant couvert de jardins et vignobles, excepté au sommet qui était rocailleux. À l'intérieur d'un large cercle de falaises presque perpendiculaires se trouvait un espace plat assez large pour abriter le cantonnement de l'armée du rebelle Spartacus en -73. Cette zone était sans aucun doute un cratère. La montagne semble n'avoir eu qu'un seul sommet à cette époque, à en juger par une peinture murale, Bacchus et le Vésuve, découverte dans une habitation pompéienne, la « Maison du Centenaire » (Casa del Centenario).

Plusieurs documents écrits durant les 200 années qui ont précédé l'éruption de 79 décrivent une nature volcanique de la montagne, bien que Pline l'Ancien ne la dépeint pas de cette façon dans Naturalis Historia :

  • L'historien grec Strabon (vers -63 - vers 24), dans le livre V, chapitre 4 de Geographica décrit la montagne comme ayant un sommet principalement plat et stérile, couvert de suie et de roches couleur cendre, et suggère qu'il a pu un jour posséder des « cratères de feu ». Il suppose également que la fertilité des versants alentours pourrait être due à une activité volcanique, comme à l'Etna.
  • L'architecte romain Vitruve (vers -80 - vers -25), dans le livre II de De Architectura rapporte que les feux ont un jour existé abondamment en dessous de la montagne et qu'elle a vomi la flamme sur les campagnes alentours. De cet embrasement seraient provenues les pierres ponces pompéiennes, auxquelles, le feu, en les cuisant, aurait ôté leur qualité première.
  • L'écrivain grec Diodore de Sicile (vers -90 - vers -30), dans le livre IV de Bibliotheca Historica écrit que la plaine campanienne était appelée « Ardente » (Flegrei ou Phlégréen) en raison de la montagne, le Vésuve, qui avait craché des flammes comme l'Etna et montrait des signes de feu qui avaient brûlé dans des temps anciens.

En 79, la région est, comme aujourd’hui, densément peuplée avec des villages, des villes et de petites cités comme Pompéi, et les pentes du volcan sont couvertes de vignobles et de fermes.

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