Histoire éruptive du Vésuve - Définition

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Le cycle éruptif 1631-1944

L’éruption de 1631

Après 130 ans de sommeil, le Vésuve se réveille à nouveau le 16 décembre 1631. Après plusieurs signes précurseurs, comme un renflement du sol, de légers tremblements de terre et l'assèchement de sources, le Vésuve se met à émettre un haut nuage de cendre, suivi quelques heures plus tard par une première émission importante de lave, faisant ses premières victimes à Portici et obligeant la majeure partie de la population à se réfugier à Naples. À cause du temps pluvieux, les chutes de cendre dégénèrent en pluie de boue sur presque toute la région, des flancs de la montagne jusqu'à Naples qui est directement menacée, fait extrêmement rare. Alors que la ville est remplie par la foule, l'archevêque décide d'exposer la relique de San Gennaro en procession, et, selon de nombreux historiens et écrivains de l'époque, l'éruption commence à diminuer au moment où la statue du saint est soulevée vers le volcan.

En plus de cette catastrophe, en raison de la pluie persistante, des torrents d'eau bouillante se forment et dévalent la pente, produisant de terribles destructions jusqu'en janvier, particulièrement sur la face septentrionale.

Portici, Resina (l'antique Herculanum), Torre del Greco et Torre Annunziata sont en partie détruites, tandis que le hameau de Pietra Bianca (« Pierre Blanche ») est renommé Pietrarsa (« Pierre Brûlée »). On compte entre 3 000 et 4 000 victimes, ainsi que de nombreux animaux, spécialement des bovins, tués par les torrents de lave.

En souvenir de la menace directe, à Naples, encore aujourd'hui, se trouve la statue du saint patron San Gennaro, sur le pont de la Maddalena, face au Vésuve. À Portici, une pierre tombale avertit en latin le voyageur de fuir le moindre son provenant du volcan.

Éruptions suivantes

1631 marque le début d'une nouvelle phase particulièrement destructive et pratiquement continue, avec de violentes éruptions en 1660, 1682, 1694, 1698, 1707, 1737, 1760, 1767, 1779, 1794, 1822, 1834, 1839, 1850, mai 1855, 1861, 1868, 1872, avril 1906, 1926, 1929, et mars 1944.

L'éruption de 1872 par Giorgio Sommer
L'éruption du 5 juillet 1895 par Carlo Brogi

Parmi les événements éruptifs notables, l'éruption de février 1848 a produit une colonne de vapeur d'environ 15 mètres de haut a dépassé le cratère, présentant une grande variété de couleurs et suivie à l'aube de dix cercles blancs, noirs et verts sous forme de cône. Une apparition similaire a été observée en 1820.

Plus récemment, en mai 1855, une coulée de lave incandescente large de 70 mètres s'est précipitée dans une importante crevasse de 300 mètres de profondeur. La première partie de cette fissure est un précipice et à cet endroit la lave a formé une magnifique cascade de feu.

En 1872, une spectaculaire éruption a créé un vaste nuage en forme de pin et la lave a détruit la région de Massa di Somma et San Sebastiano al Vesuvio.

Dans les années d'activité intermédiaire, la lave débordant du cratère a formé deux dômes de stagnation : en 1895, le Colle Margharita (à Atrio del Cavallo, à demi-enterré par la lave de l'éruption de 1944) et en 1898, le Colle Umberto. Ce dernier, encore parfaitement intact, constitue une sorte de barrière naturelle pour l'observatoire, depuis que la lave s'épenchant directement vers lui est déviée par les flancs du dôme.

L'éruption de 1906, efficacement décrite par Frank Alvord Perret et Matilde Serao, a été la plus importante survenue au cours du XXe siècle. Elle a éjecté plus de lave qu'il n'en avait jamais été mesuré lors d'une éruption du Vésuve. Il est encore difficile d'établir exactement le volume d'éjecta. Une immense coulée de lave qui prenait la direction de Torre Annunziata a été miraculeusement stoppée par les murs du cimetière et le nuage de gaz généré dans l'ultime heure d'activité a balayé le sommet et vidé la chambre magmatique. L'effondrement du toit de l'église de San Giuseppe Vesuviano, causé par la pluie de cendres, a tué les 105 personnes qui s'y étaient réfugiées pour prier.

Une éruption intermédiaire est survenue en 1929, lorsqu'un lac de lave qui s'est formé dans le cratère a fini par déborder sur le versant sud-est pour ne détruire que quelques vignobles.

La dernière éruption (1944)

Soldat dégageant la cendre sur l'aile d'un bombardier B-25 américain, en 1944.

La dernière éruption s'est produite les 16 et 29 mars 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale continue à faire rage en Italie. Elle a de nouveau détruit San Sebastiano al Vesuvio, Ottaviano, Massa di Somma et une partie de San Giorgio a Cremano. Des fontaines spectaculaires de lave se sont élevées jusqu'à 800 mètres de haut, alors que 26 personnes étaient tuées par la pluie de cendre et que le cratère subissait une altération radicale. Cette éruption a parsemé tout le versant méridional de cendres et a été rendue célèbre dans les actualités en raison de la présence anglo-américaine qui occupait Naples à l'époque. 78 à 88 bombardiers B-25 de l'Air Force sont gravement endommagés .

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