Histoire du partage des eaux du bassin Tigre-Euphrate depuis 1916 - Définition

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Le projet d'Anatolie du Sud-est

Dans les années 1980, la Turquie lance le projet d'Anatolie du Sud-est qui vise à irriguer 1,8 million d'hectares de terres agricoles à partir de barrages construits sur le Tigre et l'Euphrate. A la fin du projet, environ 22 km³ devraient être prélevés réduisant de 34 % le débit des deux fleuves.

  • En 1977, la Turquie décide de lancer le projet d'Anatolie du Sud-est (GAP : « Güneydoğu Anadolu Projesi » en turc).
  • En 1986, la Turquie annonce le remplissage du barrage de Karakaya mais s'engage à laisser passer 500 m³/s.
  • Dès la fin du remplissage du barrage de Karakaya, elle annonce celui du gigantesque barrage Atatürk. Le quota de 500 m³/s est réaffirmé (protocole signé à Damas le 17 juillet 1987).
  • En 1989, l'établissement public gérant le GAP est créé.
  • Le 17 avril 1989, le quota de 58 % est réaffirmé entre la Syrie et l'Irak.
  • Du 13 janvier au 12 février 1990, la Turquie réduit considérablement le débit de l'Euphrate pendant un mois alors que les négociations sont difficiles.
  • En février 1991, pendant la première guerre du Golfe, la Turquie diminue radicalement le débit de l'Euphrate pendant trois jours, officiellement pour des raisons techniques. La Syrie continue de se servir normalement coupant ainsi l'eau à l'Irak. Cet épisode doit probablement son origine à une raison plus politique, la Turquie étant une alliée traditionnelle des États-Unis et la Syrie étant membre de la coalition contre l'Irak.
  • En 2001, alors que la Turquie réduit le débit de l'Euphrate en raison des sécheresses, la Syrie et l'Irak tentent de relancer les négociations tripartites sans résultat.

Les premiers grands barrages

Jusqu'en 1973, les négociations ne concernent que des débits que les riverains amont s'engagent à laisser passer, mais aucun n'a encore la capacité d'influencer le débit du fleuve.

  • Le barrage de Keban est le premier ouvrage important construit sur l'Euphrate. Il est rempli à partir de 1973 par les Turcs. Destiné uniquement à produire de l'énergie, il n'est pas censé diminuer à terme le débit du fleuve (au phénomène d'évaporation près).
  • En 1974, la Syrie met également en eau le barrage de Tabqa créant le lac Al-Assad sans qu'une concertation n'ait pu aboutir sur le remplissage simultané des 2 barrages. Le risque de guerre s'efface grâce à la forte crue de mars 1974.
  • L'Irak réagit de nouveau en avril 1975, affirmant que le débit a atteint un seuil intolérable (4 fois moins que la normale). La Syrie répond qu'elle laisse passer 71 % du débit mais la tension monte. Fin avril, la Ligue arabe forme un comité technique pour négocier un partage équitable, mais, le 1er mai, la Syrie refuse d'y participer. Le 3 mai, l'Arabie saoudite propose sa médiation sans succès et l'escalade continue avec l'interdiction de survol prononcée le 13 mai par la Syrie à l'encontre des avions irakiens. En pleine négociation avec Israël sous l'égide d'Henry Kissinger, la Syrie déplace une grande partie de ses troupes massées à la frontière israélienne vers l'Irak. La crise s'efface avec la médiation saoudienne le 3 juin, probablement acquise grâce à une pression de l'Union soviétique sur les deux pays. Un accord secret aurait alors été signé prévoyant une quote-part irakienne de 58 % sur les eaux reçues par la Syrie à la frontière turque.

Cartes

Ouvrages hydrauliques du haut bassin Tigre-Euphrate
Ouvrages hydrauliques irakiens
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