Histoire de la médecine - Définition

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Médecine moderne

La médecine a vécu une révolution à partir du XIXe siècle en raison des progrès de la chimie et des techniques de laboratoire, les anciens concepts d’épidémiologie des maladies infectieuses ont été supplantés par l’apparition de la bactériologie et de la virologie.

Les bactéries et les micro-organismes ont été observés pour la première fois au microscope par Antoni van Leeuwenhoek en 1676, ce qui a ouvert le champ à la microbiologie.

En 1847 Ignace Philippe Semmelweis (1818-1865) a réduit de façon spectaculaire le taux de mortalité par fièvre puerpérale chez les mères admises à la maternité en exigeant simplement des médecins qu’ils se lavent les mains avant d'assister les femmes dans leur accouchement. Sa découverte préfigurait celle de la théorie des germes. Cependant, ses recommandations n'étaient pas appréciées par ses contemporains et elles n’ont été mises en œuvre et généralisées qu’avec les découvertes du chirurgien britannique Joseph Lister qui, en 1865, a énoncé les principes de l’antisepsie dans le traitement des plaies. Cependant, le conservatisme médical face aux percées de la science ont empêché ses travaux d'être réellement appliqués avant la fin du XIXe siècle.

Après la publication par Charles Darwin en 1859 de L'Origine des espèces, Gregor Mendel (1822-1884) a publié en 1865 ses livres sur la transmission des caractères génétiques des pois, découvertes qui seront connues plus tard sous le nom de Lois de Mendel. Re-découvertes au tournant du siècle, elles constituent la base de la génétique classique. La découverte de la structure de l’ADN en 1953 par Crick et Watson ouvrira la porte à la biologie moléculaire et à la génétique moderne. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle plusieurs médecins, comme le prix Nobel Alexis Carrel, ont apporté leur soutien à l’eugénisme, une théorie formulée en 1865 par Francis Galton. L'eugénisme a été discrédité en tant que science quand ont été connues les expériences du régime national-socialiste allemand pendant la seconde Guerre mondiale, mais des programmes de stérilisation forcée ont encore été appliqués longtemps après dans les pays modernes (y compris par les États-Unis, la Suède ou le Pérou).

Les travaux de Semmelweis ont été renforcés par les découvertes de Louis Pasteur. En établissant un lien entre la maladie et les micro-organismes, Pasteur a provoqué une révolution en médecine. Il a également inventé avec Claude Bernard (1813-1878) le procédé de la pasteurisation encore en usage aujourd'hui. Ses expériences ont confirmé la théorie des germes. Claude Bernard a œuvré à appliquer la méthode scientifique à la médecine, il a publié Une Introduction à l'étude de la médecine expérimentale en 1865. À côté de Pasteur, Robert Koch (qui a reçu le prix Nobel en 1905) a fondé la bactériologie. Koch était également célèbre pour la découverte du bacille tuberculeux (1882) et du bacille du choléra (1883) et pour l’élaboration des postulats de Koch.

La participation des femmes aux soins médicaux (en dehors du rôle de sages-femmes, d’assistantes et de femmes de ménage) a été initiée par des gens comme Florence Nightingale. Dans une profession précédemment dominée par les hommes, ces femmes ont joué un rôle dans les soins infirmiers afin de réduire la mortalité des patients due à un manque d'hygiène et à un défaut de nutrition. Nightingale a mis en place l’hôpital St Thomas, après la guerre de Crimée, en 1852. Elizabeth Blackwell a été la première femme à étudier et par la suite à pratiquer la médecine aux États-Unis.

C'est à cette époque qu’ont été développés de véritables remèdes contre certaines maladies infectieuses endémiques. Cependant, le déclin de la plupart des maladies mortelles est davantage lié à l'amélioration de la santé publique et de la nutrition qu’à la médecine. Ce n’est pas avant le XXe siècle que l'application de la méthode scientifique à la recherche médicale a commencé à provoquer plusieurs innovations importantes dans le domaine médical, avec de grands progrès en pharmacologie et en chirurgie.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Alexis Carrel et Henry Dakin ont développé la méthode Carrel-Dakin de traitement des blessures avec l’invention des sutures qui, avant la diffusion des antibiotiques, a été un grand progrès en médecine.

La grande guerre a donné une impulsion à l'utilisation des rayons X de Roentgen, ainsi que de l'électrocardiogramme, pour le contrôle des fonctions internes du corps, mais cela a été éclipsé par la production massive d’antibiotiques dérivés de la pénicilline, qui résultait d’une pression du gouvernement et du public.

Les hôpitaux psychiatriques ont commencé à apparaître pendant la révolution industrielle. Emil Kraepelin (1856-1926) a introduit une nouvelle classification médicale des maladies mentales qui finit par être utilisée en psychiatrie bien qu’elle soit basée davantage sur l’observation du comportement que sur la pathologie ou l’étiologie. Dans les années 1920 l’opposition des surréalistes à la psychiatrie s’est exprimée dans un certain nombre de publications. Dans les années 1930, plusieurs controverses ont été lancées sur certaines pratiques médicales notamment le déclenchement de crises convulsives (par les électrochocs, l’insuline ou d'autres substances) ou certaines interventions mutilantes sur le cerveau (lobotomie). Les deux méthodes ont été très utilisées en psychiatrie, mais elles suscitaient de graves préoccupations et beaucoup d'opposition pour des raisons morales, des effets néfastes, ou un mauvais usage. Dans les années 1950, de nouveaux médicaments à usage psychiatrique, notamment les antipsychotiques comme la chlorpromazine, ont été fabriqués par les laboratoires et leur utilisation préférentielle s’est lentement répandue. Bien que souvent considérée comme un progrès à certains égards, elle a rencontré une certaine opposition, en raison d'effets indésirables graves tels que la dyskinésie tardive. Les patients se sont souvent opposés à la psychiatrie et ont refusé ou arrêté de prendre les médicaments quand ils n’étaient pas soumis à un suivi psychiatrique. Il s’est également développé une opposition croissante à l'utilisation des hôpitaux psychiatriques ainsi que des tentatives pour encourager le retour des malades à une vie sociale par une approche collaborative au sein de communautés thérapeutiques non contrôlées par la psychiatrie. Des campagnes contre la masturbation ont lancées à l’époque victorienne en particulier. La lobotomie a été utilisée jusque dans les années 1970 pour traiter la schizophrénie. Cette pratique a été dénoncée par l'antipsychiatrie mouvement en vogue dans les années 1960 et plus tard.

Le XXe siècle a vu un passage d'un paradigme d’enseignement de la médecine clinique de maître à apprenti au système plus démocratique des écoles de médecine. Avec l'avènement de la médecine fondée sur les faits et le grand progrès des technologies de l'information le processus de changement est susceptible d'évoluer, avec un plus grand développement des projets internationaux tels que Le projet du génome humain.

XIXe siècle

René Laennec invente le stéthoscope en 1815 et vulgarise la méthode de l'auscultation. Il étudie les cirrhoses du foie dues à l'alcool.

Au début du XIXe siècle la tuberculose se propage en Europe. Si le bacille est découvert par Robert Koch en 1882 il faut attendre encore 60 ans pour un traitement antibiotique. Pendant tout le siècle la « consomption » est le fléau le plus redouté.

En France la République puis l'Empire transforment complètement l'enseignement de la médecine en imposant aux étudiants en médecine ou en chirurgie une formation pratique à l'hôpital et des exercices de dissection. Le diplôme de docteur en médecine devient obligatoire pour exercer.

Les premières maternités sont créées et la profession de médecin obstétricien est inventée. Les mères qui accouchent dans ces nouvelles structures sont pourtant particulièrement exposées aux infections et près de 10 % d'entre elles meurent de fièvre puerpérale. Le médecin autrichien Ignace Philippe Semmelweis découvre bientôt que ces infections sont transmises par les mains des médecins et parvient progressivement à promouvoir une stricte hygiène des soignants avant chaque visite.

Dès 1862, Eugène Koeberlé est l'un des premiers à systématiser la chirurgie propre. Mais c'est par la pratique rigoureuse de l'hémostase pour laquelle il met au point une panoplie d'instruments et l'innovation dans les soins pré- et post-opératoires qu'il fait le plus progresser la chirurgie.

En 1867 Joseph Lister utilise du phénol pour détruire les germes lors des opérations chirurgicales. Parallèlement se développe l'anesthésie, inventée le 16 octobre 1846, par le dentiste William Morton de l'hôpital de Boston.

En 1885 Louis Pasteur parvient à sauver l'enfant Joseph Meister en lui administrant son vaccin contre la rage.

En 1868 Adolf Kussmaul crée la gastroscopie en s'inspirant des exploits d'un avaleur de sabres. Scipione Riva-Rocci mesure la pression artérielle au tensiomètre en 1896. Willem Einthoven met au point l'électrocardiographie. En 1895, Wilhelm Röntgen découvre les rayons X. Il réalise la première radiographie sur la main de son épouse.

Philippe Pinel crée la première école de psychiatrie en France et interdit l'enchaînement des aliénés dans les asiles de Paris.

En 1881 Theodor Billroth réalise la première gastrectomie, il révolutionne la chirurgie du pharynx et de l'estomac.

En utilisant l'analyse statistique, le physicien Pierre-Charles Alexandre Louis (1787—1872) montre que l'utilisation des saignées chez les malades atteints de pneumonie n'est pas bénéfique mais néfaste. Ceci esquisse la notion d'étude randomisée en double aveugle.

XXe siècle

Le 25 novembre 1901, Aloïs Alzheimer décrit le tableau clinique de la maladie qui porte son nom. Il n'existe toujours aucun traitement connu à ce jour.

Les traitement médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming. En 1952, la découverte des neuroleptiques par Henri Laborit, Jean Delay et Pierre Deniker révolutionne la psychiatrie en permettant d'envisager une resocialisation pour des milliers d'internés. En 1957 Roland Kuhn découvre le premier antidépresseur. En 1982, J. Robin Warren et Barry J. Marshall permettent le traitement médical de l'ulcère de l'estomac en découvrant qu'il est d'origine bactérienne.

La chirurgie cardiaque est également née pendant le siècle. En 1929 Werner Forssmann introduit un cathéter dans son propre ventricule cardiaque. Le 29 novembre 1944 c'est la première opération à cœur ouvert par Alfred Blalock de Baltimore. Le stimulateur cardiaque est inventé en 1958. En 1960 la valve cardiaque artificielle inventée par Lowell Edwards est implantée pour la première fois par Albert Starr. Christiaan Barnard réalise la première transplantation du cœur en 1967.

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