Histoire de la faculté libre de médecine de Lille - Définition

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Introduction

faculte libre de médecine de Lille en 1905

Fondation de l'université catholique de Lille

L'enseignement supérieur à Lille à la fin du second Empire

Décapitée par la Révolution en 1790 puis partiellement reconstruite par Napoléon, l'université française connut au XIXe siècle des heures sombres. Au début du XIXe siècle, les facultés sont peu nombreuses, moribondes et soumises au monopole de l'état. En chiffres, le corps universitaire se résume en 1871 à 44 Facultés : 3 de Médecine Paris, Montpellier, Nancy), 9 de Droit, 10 de Sciences et 22 de Lettres. Sur ces 44 Facultés, 12 seulement distillent un enseignement suivi et complet : celles de médecine et de droit conduisant à des professions établies, les autres, désertées par les étudiants, ne gardent comme raison d'être que la collation des grades. Elles ne donnent d'ailleurs plus d'enseignement régulier.L'indifférence des pouvoirs publics aidant, l'enseignement y est totalement négligé. Il faudra les désastres nationaux que seront la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la Commune pour que tout à coup les catholiques mesurent l'étendue du désarroi moral de la France.

La bonne santé des Universités des pays voisins, parallèlement au désert de l'enseignement supérieur en France, facilite aussi cette prise de conscience. Même le clergé commence à s'inquiéter de la formation théologique et scientifique de ses prêtres. Dans le Nord de la France, la situation est tout aussi médiocre. La Faculté de Lettre de Douai fondée en 1808 avait dû être supprimée en février 1815 à la mort de son seul et unique enseignant.

A Lille la faculté des Sciences fondée en 1854 et illustrée par Pasteur comme doyen connaît elle aussi les mêmes problèmes: pénurie d’étudiants, l’inadaptation des installations et indifférence des pouvoirs publics.

La médecine et la pharmacie connaissent le même sort. La région ne pouvait s'enorgueillir d'aucune Faculté conduisant au doctorat. Elle ne comprenait que trois écoles préparatoires de médecine : Amiens, Arras et Lille.

Un recensement de 1866 chiffre la population médicale pour les cinq départements du Nord de Paris à 562 docteurs en médecine et 883 officiers de santé, soit un médecin pour 2200 habitants.

Il fallait donc trouver une solution au malaise.

Néanmoins quelques années seront nécessaires, avec en filigrane l'affrontement d'une France monarchiste et cléricale et d'une France républicaine et laïque, pour qu'une loi favorable à l'enseignement supérieur libre soit votée...

Rapports entre l'Église et l'université

Jusqu'à mi-siècle, l'attitude du clergé vis à vis de l'enseignement supérieur est pour le moins réservée. Les lois Guizot (28 juillet 1833) et Falloux(15 mars 1850) établissant la liberté des enseignements primaire puis secondaire ont ankylosées tout le clergé figé sur ses positions et qui ne mesure pas l'importance de l'enseignement supérieur. L'épiscopat français est avant tout préoccupé de rassembler un nombre suffisant de prêtres pour le ministère paroissial. De plus elle manifeste une certaine défiance par rapport à l'Université, refuge des "libres penseurs" et "berceau de l'athéisme".

On peut donc affirmer qu'avant la chute du second Empire (1870) et l'élection d'une Assemblée Nationale à majorité clérico-monarchique (1871), les catholiques du Nord et du Pas de Calais ne semblent guère sensibles à la nécessité d'une réforme de l'enseignement.

Mais devant les désastres de la guerre et de la commune, leurs yeux s'ouvrent. Les monarchistes vont prendre la tête du mouvement en faveur des Universités Catholiques.

Ils considèrent "qu'en face d'un enseignement officiel envahi, dit-on, par le positivisme et le scientisme, il est nécessaire d'opposer un enseignement de haut niveau respectant les préceptes de l'église de Rome".

L'obstination des catholiques aura raison des difficultés rencontrées. Le 12 juillet 1875, l'Assemblée Nationale, à majorité encore monarchiste, adoptait le projet de loi relatif à l'établissement en France de la liberté de l'enseignement supérieur.

Les premiers pas vers une Université catholique

Ainsi, les 25 et 26 octobre 1873, la première Assemblée des Comités catholiques du Nord et du Pas de Calais dont l'un des premiers acteurs est Philibert Vrau, a comme principal objet le problème de l'enseignement libre.

Elle décide de précéder l'action du législateur en créant une École des Hautes Études qui servira à préparer une université catholique.

FERON-VRAU

Le 24 novembre de cette même année, les évêques de Cambrai et d'Arras président une séance provinciale d'organisation. Celle ci met au point une structure comprenant un bureau central coordonnant deux commissions: l'une des études, confiée à l'abbé Hautecoeur, l'autre de la propagande et des fonds "la souscription", formée des personnalités de la bourgeoisie et de l'aristocratie.

Le siège de cette Université est décidé: Lille est préférée à Douai du fait de son nombre d'habitants plus important permettant un enseignement clinique de la médecine large et varié. Dès novembre 1874, un immeuble est loué, rue Royale, et des cours libres de droit sont ouverts. Quelques mois plus tard, le 12 juillet 1875, le consensus établi, la loi sur la liberté d'enseignement supérieur est votée, son article premier affirme que "l'enseignement supérieur est libre" et son article 13 attribue la collation des gardes à des jurys mixtes constitués à part égale de membres des universités libres et d'État.

Ce principe sera remis en cause par le projet de la Loi Waddington adopté le 3 juin 1876 par la Chambre des députés, puis rejeté le 21 juillet 1876 par le Sénat.

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