Histoire de la découverte du saturnisme animal - Définition

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Introduction

L' Histoire de la découverte du saturnisme animal est un épisode récent de l'Histoire du saturnisme, bien plus récent que l'étude scientifique et médicale du saturnisme chez l'être humain.

Elle a été fortement marquée et dominée par la découverte et l'étude du saturnisme aviaire, qui est à l'origine de réglementations interdisant le plomb dans les cartouches de chasse.

La grenaille n'est pas seule en cause ; les balles de plomb, même chemisées sont aussi source de saturnisme animal (et peut-être humain) ; Ainsi, la première cause de mortalité du Condor de Californie adulte (espèce menacée de disparition, second plus grand oiseau du monde) est un saturnisme aviaire dû au fait qu'il mange les cadavres de grands animaux (souvent blessés à la chasse et morts de leurs blessures après avoir échappé aux chasseurs). Il mange en commençant par la plaie d'entrée de la balle (qui depuis plus d'un siècle est presque toujours en plomb). On a démontré que le plomb des balles de chasse était bien la première source d'empoisonnement par le plomb des condors réintroduits dans la nature. Depuis peu, ces balles de plomb sont interdites dans les principales zones d'alimentation de ce condor.
Les plombs de chasse, ball-trap et moindrement de pêche sont une source fréquente de saturnisme animal (Une cartouche de 30 à 35 grammes contient 200 à 300 billes de plomb toxique). En France (plus de 20 ans après les états unis) depuis 2005, les cartouches au plomb ne sont plus autorisées pour les tirs dirigés en direction d'une zone humide
Radiographie du tractus digestif de cygnes trouvés morts dans le marais audomarois avec un nombre inhabituellement élevé de plombs de chasse avalées comme grit (ou confondu avec des graines ?). 12 billes de plomb auraient suffit à le tuer. On distingue deux masses de plombs (B gésier et proventricule) et une bille « incrustée » dans la chair (A) résultant d'une blessure antérieure
Sur cette radiographie d'un cygne trouvé mort à Condé-sur-l'Escaut. On distingue (flèches jaunes) des grains de plomb déjà très érodés. Il est possible que d'autres grains (totalement érodés et donc non visible sur cette radiographie) aient été antérieurement avalés par le cygne. ce cygne est mort quelques jours d'une intoxication particulièrement aiguë
Grenaille toxique, oxydée, éparpillée sur le sol, perdue par un ball-trap, proche du lac Horsehoe (Madison County, Illinois, USA). La pièce donne l'échelle

Une histoire récente

Alors qu'une partie des impacts du plomb sur l'Homme sont connus depuis l'antiquité, le saturnisme animal, et que du plomb a été largement répandu dans la biosphère depuis l'antiquité romaine, et bien qu'il concerne indirectement la santé humaine, suite à la consommation d'espèces sauvages, domestiques ou de compagnie, élevées ou chassées comme « grand » ou « petit » gibier, les différentes formes de saturnisme animal ont longuement été totalement ignorées.

On parlait autrefois parfois de « Coliques de plomb » pour désigner les symptômes très douloureux de l'humain et par extension de l'animal qui se recroquevillent et se paralysent (tétanie) avant de mourir suite à ingestion d'une dose létale de plomb.

La toxicité du plomb a été médicalement éprouvée avec des tests et expériences sur plusieurs espèces d'animaux de laboratoire (lapins, rats, souris, hamster...) pour en mieux comprendre les effets sur l'homme, mais tout s'est passé comme si les médecins et biologistes ne pensaient pas à extrapoler leurs données à la faune sauvage ou domestique, qui pourtant était comme l'homme, et souvent plus que lui en contact avec le plomb des écailles de peintures, pesticides tels que l'arséniate de plomb, ou inhalaient les vapeurs de pots d'échappement contenant des restes de plomb tétraoxyde, et qui en outre étaient largement exposés, de même que les milieux naturels aux milliards de balles de plomb, diabolo et à la grenaille de plomb largement dispersées dans l'environnement par les guerres, les entrainements militaires ou sportifs (Ball-trap), le tir amateur individuel au fond du jardin, la chasse, auxquels il faut encore ajouter les centaines de tonnes de plomb de pêche annuellement perdues par les pêcheurs à la ligne.

La forme aviaire du saturnisme (liée à l'ingestion de plomb dans le grit) est celle qui a été la plus étudiée dans la faune sauvage, mais si elle est décrite depuis un peu plus d'une centaine d'année (années 1880, époque où on a commencé à corréler des mortalités anormales d'oiseaux avec la présence de plomb dans leur gésier ou le fait qu'ils aient ingéré des plombs de chasse...), elle n'a vraiment fait parler d'elle et engendré des actions correctrices qu'à partir des années 1980 en Amérique du Nord, et bien plus tardivement en Europe.

Le saturnisme aviaire est scientifiquement décrit depuis les années 1950, mais ne semble être devenu une préoccupation importante pour les autorités et gestionnaires de la chasse qu'en Amérique du nord dans les années 1980, notamment parce que de nombreux oiseaux sont chassés ou l'ont été comme gibier, et parce que depuis que les techniques analytiques permettent aux vétérinaires et gestionnaires de mesurer le plomb dans le sang (plombémie) ou dans tous les organes de n'importe quel animal.

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