Histoire de la culture du coton - Définition

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Introduction

Jusque à la fin du XVIIIe siècle, la culture du coton était l'affaire de l'Asie, surtout de l'Inde, qui vendait depuis des siècles des filés de coton déjà colorés, très recherchés en Europe.

L'histoire des indiennes de coton en Europe a poussé à en cultiver dès 1740 à Saint-Domingue où la production atteint 6 millions de livres en 1789. Les succès des premiers entrepreneurs du coton britannique nécessiteront de nouvelles cultures : en 60 ans, la quantité importée par l'Angleterre est multipliée par 50, passant de 11 millions de tonnes en 1785 à 588 millions en 1850.

Dans le Sud des États-Unis, le coton a d'abord coexisté avec le tabac et le riz, très marginalement. Tout change en quinze ans : la part dans la production mondiale des plantations américaines passe de 9% à 70% entre 1791 et 1805. Grâce à une variété à poils longs, le Sea Island cotton et à l'invention en 1793 de la machine à trier les semences des fibres d'Eli Whitney, entre 1793 et 1800 les exportations américaines passent d'un demi-million de livres à 18 millions par an, puis atteignent 128 millions de livres en 1820.

À partir de 1825, les cotons de Saint-Domingue et Géorgie, appelés aussi Sea Island cotton, sont croisés sous le nom de Jumel et introduits en Égypte par les Anglais puis en Algérie en 1840 par les alsaciens, tandis que la guerre de Sécession amène en 1865 les Anglais à se tourner à nouveau vers l'Inde.

L'essor des zones productrices d'Amérique (en millions de livres)

Année 1766 1770-75 1789 1794 1795-1800 1800 1811 1821 1825 1835
Saint-Domingue 2 6,2 3 0 0 0 0
Caroline du Sud 0,98 8,4 50
Géorgie 0 2 17 20 45
Louisiane 0,09 2 10
Alabama 20
Mississippi 10
Tenessee 3 20
Virginie 8 12
Caroline du Nord 7 10
États-Unis 0 6 18 40 80 177
Natchez District 0,03 1,2
Importations anglaises 4,8 11,8 32,5 155 361

La production américaine a atteint le seuil de 3 millions de bales dès 1850

La montée en puissance de Saint-Domingue entre 1740 et 1789

Après la bataille de Culloden, perdue par les jacobites écossais contre les anglais, plus d'un millier furent vendus comme esclaves aux planteurs de Barbade, Jamaïque ou, Georgie, ce qui contribuera à déstabiliser les équilibres dans cette colonie naissante, où à partir de 1750 les abolitionnistes sont dépassés par les esclavagistes, qui obtiennent la légalisation de cette pratique.

C'est l'époque où le coton est introduit dans les îles de Jamaïque et Saint-Domingue, mais très vite en quantité insuffisante, face à la forte demande d'indiennes de coton en Europe. Une taxe sur les autres cotons étrangers, en particulier celui de Saint-Domingue, est supprimée en 1766 par les anglais pour stimuler la production.

Cette année-là, la production de coton de Saint-Domingue représente déjà deux millions de livres, soit le double de celle d'indigo. La nécessité pour les anglais de s'approvisionner en coton a joué dans les négociations du traité de Paris de 1763, qui permet à la France de conserver Saint-Domingue.

La production de coton de Saint-Domingue a triplé entre 1766 et 1789 pour atteindre 6,3 millions de livres, soit six fois plus que celle d'indigo, mais elle rechute à 3 millions de livres dès 1794, car les grandes plantations de coton du nord de Saint-Domingue ont été abandonnées les premières à partir de 1789, leurs propriétaires fuyant en Louisiane.


Le coton poursuit alors une croissance aussi rapide que celle du café, dont Saint-Domingue devient aussi le centre mondial. En 1789, les surfaces cultivées en coton à Saint-Domingue sont de 6311 hectares contre 7031 hectares pour le café et 27951 hectares pour le sucre. Ce sont de grandes exploitations, au nombre de 7000 (contre 3000 pour l'indigo), situées dans la partie nord de l'île, passées sous contrôle anglais en 1794 grâce au traité de Whitehall. Dans Les États-Unis et le marché haïtien, le pacte colonial, Alain Turnier estime que le coton de Saint-Domingue, importé via une halte à la Jamaïque, fait vivre 30 000 personnes dans la région de Manchester, au moment de la révolte haïtienne, en 1794.

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