Histoire de la culture du cacao - Définition

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Introduction

Le cacaoyer est originaire d'Amérique du Sud, dans l'Amazonie et l'Amérique centrale et sa culture s'est répandue en Asie et en Afrique seulement au XXe siècle, qui a vu la production mondiale multipliée par 25, entre 1900 et 1994, grâce à l'extension des cultures à l'Afrique puis l'Asie. Jusqu'en 1810, le Vénézuela couvre plus de la moitié de la demande mondiale de cacao, l'encyclopédie britannique de 1809 ne répertoriant que 4 origines (Caracas, Carthagène, Darién et Amazone).

Fragile, le cacaoyer demande des soins auxquels la culture de rente par l'esclavage n'a pas sû répondre. Environ 250.000 personnes ont été réduits en esclavage pour la culture du cacao, contre 5 millions pour le sucre et 2 millions pour le café, selon l'estimation de Christian Delacampagne (Une histoire du racisme). Plus de 80% de la production mondiale provient aujourd'hui d'exploitations familiales de moins de 5 hectares.

La boisson des dieux chez les Mayas puis les Aztèques

Les Mayas vouaient un véritable culte au cacaoyer. De ses fèves appelées Cacau, ils tiraient un breuvage rougeâtre nommé Cacauhaa, sensé guérir nombre de maladies (crises de foie, toux, brûlures, etc.). Ils ont même un dieu du cacao, dénommé Ek chuah, dieu des ardeurs amoureuses. Selon l'historien du cacao Nikita Harwich « le cacao est associé aux cérémonies du nom, douze jours après la naissance, comme aux rites d'initiation des jeunes mâles, une provision de fèves accompagne même le mort dans son voyage vers l'au-delà ».

Les Aztèques avaient une vénération identique pour le cacaoyer dont ils tiraient une boisson, le Xocoalt d'où vient le nom de chocolat. Avec les fèves, les écorces de l'arbre, la boisson chocolatée, ils combattaient différentes affections.

Quand Christophe Colomb arrive sur l'île de Guanaja en juillet 1502, il reçoit des Aztèques des fèves de cacao et un bol de la spécialité locale, froide, âcre et fortement épicée qu'il s'efforce d'ingurgiter.

En 1528, Hernán Cortés a connaissance de la formule secrète du chocolat aztèque. Son compagnon, Bernard Diaz del Castillo, très impressionné par les 2 000 jarres de chocolat mousseux fabriqué à l'intention des soldats de la garde de l'empereur, déclare que « lorsqu'on l'a bu, on peut voyager toute une journée sans fatigue et sans avoir besoin de nourriture ».

Hernán Cortés en rapportera des cargaisons en Espagne où le chocolat est accueilli froidement. Mais adouci par un ajout de sucre de canne ou de miel, servi chaud, puis accompagné de biscuits que l'on trempe dans l'onctueux et mousseux mélange, il devient la boisson à la mode. Un indispensable service à chocolat apparaît bientôt. Il se compose d'une chocolatière, un pot à couvercle percé pourvu d'un petit moulinet, et de tasses hautes, plus profondes que les tasses à café, autre nectar en vogue depuis peu.

Les variétés de cacao les plus prisées viennent du Darién, région considérée par les Espagnols comme produisant les meilleurs cacaos, de Maracaïbo (province de Nouvelle-Grenade) et de Gibraltar, (province de Caracas) et de la baie de Porteté, dans le département de La Guajira, en Castille d'Or.

Après 1530, la compagnie allemande des Welser, colonise l’arrière pays, mais sans grand succès. En 1556, sa concession est résiliée et le Venezuela rattaché à la couronne espagnole. Les premières plantations de cacao et de tabac sont constatées. Les ports de Santa Marta, Trujillo et Puerto caballos, sont écumés par le corsaire Pierre Bruxel, jugé par un tribunal de l’inquisition après sa capture en 1560. Le contenu de ses navires prouve un trafic de cacao, en échange de marchandises du nord de l'Europe, jugées précieuses par la population de Merida, dans le Yucatan.

Les Pays-Bas espagnols découvrent avant les autres pays européens les délices du chocolat. Mais dans les années 1580, leur partie nord devient la Hollande. Les ingénieurs flamands, devenus hollandais, connaissent bien la lagune de Punta d'Araya qu'ils ont canalisée en 1567, lors de la création de Caracas. Face aux convoitises hollandaises, l'Espagne trace les premières « routes du chocolat » : des convois de navires, vers l'Espagne. Lourdement taxé, coûteux à protéger, le cacao reste très onéreux.

Les juifs marranes sont chassés d'Espagne en 1492 puis du Portugal vers 1536. En 1609, ils débarquent à Bayonne. Parmi eux, de nombreux chocolatiers, qui vont faire de la région un centre de production français. Le cacao arrive à la Cour de France en 1615, lors des noces de l'infante Anne d'Autriche, fille de Philippe III d'Espagne, avec Louis XIII.

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