Histoire de la culture de l'hévéa - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.
- Introduction - Les indiens d’Amazonie l’utilisent pour des chaussures ou des balles - Les scientifiques du XVIIIe siècle l’utilisent comme gomme ou pour protéger des montgolfières - Premières observations françaises en Guyane et au Pérou - À partir de 1835, l’hévéa utilisé pour des bottes, des pneus et des préservatifs - Les premières applications industrielles et premières transformations à partir de 1790 - L’hévéa sort pour la première fois de l’Amazonie : le « rapt botanique du siècle » - La Fièvre du caoutchouc génère un projet de grande liaison ferroviaire en pleine Amazonie - Les plantations anglaises de Malaisie importent des coolies à partir de 1890 - Vers le pneumatique automobile, formidable débouché pour les plantations d’hévéa - L’hévéa introduit au Ghana en 1893, puis en Guinée en 1897 et 1898 - Les plantations françaises et belges du nord-est de Sumatra, après Xavier Brau de Saint-Pol Lias - Alexandre Yersin, de l'Institut Pasteur, et le commissaire Belland, pionniers de l'hévéa en Indochine en 1899 - En 1998 au Congo belge, la course du roi Léopold II contre les plantations anglaises de Malaisie et du Ghana - Le succès fulgurant de l'hévéa en 1903 sur l'île de Phuket, en Thaïlande, et les réformes agraires - De 1899 à 1903, la Guerre de l'âcre entre pays riverains de l’Amazonie - L’apogée de la ville de Manaus et la chute du prix mondial en 1914 - À Sumatra et Java, reconversion des sites caféiers, des cueilleurs en forêt et des riziculteurs sur brûlis - L'entente entre planteurs anglais fait flamber les cours après un krach, Ford et Firestone achètent des terres - Le succès progressif des greffes et clonages, résultat de la conférence de Batavia de 1914 - Nouvelle progression du caoutchouc synthétique lors de la deuxième guerre mondiale - Le caoutchouc synthétique des Allemands et des Anglais, antidote aux fragilités médicales et économiques de l'hévéa

Introduction

L'histoire de la culture de l’hévéa, rythmée par une série d'inventions créant toutes sortes de produits utiles en Europe, s'est traduite par un profonde redistribution des cartes mondiales, le monopole des forêts amazoniennes étant concurrencé par des plantations anglaises en Malaisie et en Afrique, ou françaises en Indochine, puis par l'apparition de millions de petites exploitations familiales en Thaïlande et en Indonésie, transformant les structures sociales de ces deux pays.

Les indiens d’Amazonie l’utilisent pour des chaussures ou des balles

C'est d'abord l'hévéa spontané qui a été exploité. De tous temps, les Indiens d'Amazonie ont tiré le latex pour en faire des chaussures, des blagues à tabac ou des balles. Le caoutchouc, mot d'origine quechua, était bien connu des Mayas et des Aztèques qui l'utilisaient pour divers emplois dont l'imperméabilisation des tissus.

Le latex est connu des Européens depuis la découverte de l'Amérique. Christophe Colomb le mentionne dans ses récits de voyage. Le navigateur et historien espagnol Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés (1478–1557) fut le premier européen à décrire les vertus des boules de gomme naturelle à une audience européenne et en 1615, un autre texte espagnol raconte énumère les avantages, racontant en particulier comment les Amérindiens s’en servaient pour imperméabiliser leurs chaussures.

Les scientifiques du XVIIIe siècle l’utilisent comme gomme ou pour protéger des montgolfières

En 1770, le chimiste anglais Joseph Priestley, membre éminent de la Lunar Society, qui dans la ville de Birmingham confronte les recherches et réflexions d'inventeurs, chercheurs et entrepreneurs, s'intéresse aux produits tropicaux, sur fond de débuts de la révolution industrielle en Angleterre.

Joseph Priestley découvre que l'on peut effacer des marques d'encre en les frottant avec du caoutchouc. Cette découverte sera à l'origine des premières gommes à effacer. Joseph Priestley lui donna son nom anglais de "rubber" (de rub out, effacer). Quant à son nom en français, caoutchouc, il semble qu'il provienne du mot Amérindien 'cachuchu', "le bois qui pleure". Une douzaine d'années plus tard, en 1783, le chimiste français Jacques Charles — lancé dans une compétition avec les frères Montgolfier pour réaliser le premier vol habité — qui fait construire un ballon — on disait alors un « globe » — fait d'une étoffe de soie imperméabilisée par un vernis à base de caoutchouc.

Premières observations françaises en Guyane et au Pérou

C'est pourtant au XVIIIe siècle que l’on s’y intéresse de plus près dans d’autres pays d’Europe. En 1732, le jeune ingénieur du Roi, François Fresneau, se porte volontaire pour aller à Cayenne, en Guyane, pour y rénover les fortifications. Homme de science et chercheur infatigable, fera finalement une découverte au bout de son séjour, «l'hevea brasiliensis», l'arbre à caoutchouc autrement nommé «Arbre seringue», dont il tirera un mémoire remarqué par l'Académie des Sciences à Paris. Son parcours est raconté dans un roman, « L'arbre seringue : le roman de François Fresneau, ingénieur du Roy », de Jacques Berlioz-Curlet.

Puis, en 1736 et jusqu’en1747, les naturalistes français Charles Marie de La Condamine et François Fresneau de la Gataudière effectuent les premières études scientifiques sur le caoutchouc naturel au Pérou — où, en quechua Cao signifie bois et tchu qui pleure —, en Équateur et en Guyane. Au cours de son voyage, Charles Marie de La Condamine note sur son cahier de bord ce qu’en font les indiens Maïpas :

« Il pousse dans les forêts de la province d'Esmeraldas un arbre, appelé hévé par les indigènes. Il en coule, par la seule incision dans son tronc, une résine blanche comme le lait. On la recueille au pied de l'arbre sur des feuilles qu'on expose ensuite au soleil. Il en font des bottes d'une seule pièce qui ne prennent point l'eau et qui, lorsqu'elles sont passées à la fumée, ont tout l'air de véritable cuir »

— Récit de voyage - Charles Marie de La Condamine.

- Introduction - Les indiens d’Amazonie l’utilisent pour des chaussures ou des balles - Les scientifiques du XVIIIe siècle l’utilisent comme gomme ou pour protéger des montgolfières - Premières observations françaises en Guyane et au Pérou - À partir de 1835, l’hévéa utilisé pour des bottes, des pneus et des préservatifs - Les premières applications industrielles et premières transformations à partir de 1790 - L’hévéa sort pour la première fois de l’Amazonie : le « rapt botanique du siècle » - La Fièvre du caoutchouc génère un projet de grande liaison ferroviaire en pleine Amazonie - Les plantations anglaises de Malaisie importent des coolies à partir de 1890 - Vers le pneumatique automobile, formidable débouché pour les plantations d’hévéa - L’hévéa introduit au Ghana en 1893, puis en Guinée en 1897 et 1898 - Les plantations françaises et belges du nord-est de Sumatra, après Xavier Brau de Saint-Pol Lias - Alexandre Yersin, de l'Institut Pasteur, et le commissaire Belland, pionniers de l'hévéa en Indochine en 1899 - En 1998 au Congo belge, la course du roi Léopold II contre les plantations anglaises de Malaisie et du Ghana - Le succès fulgurant de l'hévéa en 1903 sur l'île de Phuket, en Thaïlande, et les réformes agraires - De 1899 à 1903, la Guerre de l'âcre entre pays riverains de l’Amazonie - L’apogée de la ville de Manaus et la chute du prix mondial en 1914 - À Sumatra et Java, reconversion des sites caféiers, des cueilleurs en forêt et des riziculteurs sur brûlis - L'entente entre planteurs anglais fait flamber les cours après un krach, Ford et Firestone achètent des terres - Le succès progressif des greffes et clonages, résultat de la conférence de Batavia de 1914 - Nouvelle progression du caoutchouc synthétique lors de la deuxième guerre mondiale - Le caoutchouc synthétique des Allemands et des Anglais, antidote aux fragilités médicales et économiques de l'hévéa
Page générée en 0.084 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise