L'histoire de la chrysothérapie retrace l'évolution des connaissances concernant l'usage de l'or dans un but thérapeutique.
Ce qui n'était pas forcément le cas des recherches sur les propriétés médicinales de l'or, toujours actuelles. mais le fait est que les deux disciplines, médecine et alchimie, étaient souvent liées.
Pour distinguer leurs préparations de l' or potable ou de la pierre philosophale,( Le symbole alchimique de l'or était un soleil ou un cercle marqué d 'un point au centre, l'eau régale un triangle renversé etc...), les chimistes inventèrent au XIXe siècle des symboles chimiques, Au pour l'or, Aurum.
Un saint mariste français résume la vogue et l'engouement de tout le XVIIIe siècle pour les liqueurs d'or, de jouvence, de longue vie, lorsque cela confinait à la magie :
« La chimie ou alchimie, ou la science de dissoudre les corps naturels et de les résoudre à leurs peincipes, est encore plus vaine et plus dangereuse. Cette science, quoique véritable en elle-même, a dupé et trompé une infinité de gens, par rapport à la fin qu'ils se proposaient; et je ne doute point, par l'expérience que j'en ai moi-même, que le démon ne s'en serve aujourd'hui pour faire perdre l'argent et le temps, la grâce et l'âme même, sous prétexte de trouver la pierre philosophale. Il n'y a point de science qui propose l'exécution de plus grandes choses, et par des moyens plusapparents. Cette science promet la pierre philosophale, ou une poudre qu'ils nomment de projection qui, jetée en quelque métal que ce soit, s'il est fondu, le change en argent ou en or, qui donne la santé, qui guérit les maladies, qui même prolonge la vie, et qui opère une infinité de merveilles qui passent chez les ignorants pour divines et miraculeuses. Il y a une bande de gens qui se disent savants en cette science, qu'on nomme cabalistes, qui gardent les mystères de cette science si cachés qu'ils aimeraient mieux perdre la vie que de révéler leurs prétendus secrets. Ils autorisent ce qu'ils disent: 1 Par l'histoire de Salomon qu'ils assurent avoir reçu le secret de la pierre philosophale, et dont ils vantent un livre secret, mais faux et pernicieux, nommé la Clavicule de Salomon. 2 Par l'histoire d' Esdras, à qui Dieu donna à boire une liqueur céleste qui lui donna la Sagesse, comme il est marqué dans le livre d'Esdras 3 Par les histoires de Raymond Lulle et de plusieurs autres grands philosophes qu'ils assurent avoir trouvé cette
pierre philosophale. »
— Louis Marie Grignon de Montfort , Amour de la sagesse éternelle