Histoire de la chirurgie - Définition

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Le XVIIe et le XVIIIe siècles

Germain Pichault de la Martinière (1697-1783)

En France au XVIIe siècle, la chirurgie connait un double bouleversement. En 1660, la Confrérie de Saint-Côme est dissoute suite à la perte du Procès face à la Faculté de médecine de Paris. Les chirurgiens n'ont alors plus le droit d'exercer la médecine. Mais en 1686, la chirurgie va reconnaitre un redressement en France. En effet, Louis XIV, le Roi Soleil, souffre d'une fistule anale. Ses médecins lui prescrivent comme traitement la saignée et le clystère (lavement), cela sera sans effet notoire. Il fait alors appel à son premier chirurgien royal Charles-François Félix. Après l'intervention chirurgicale, le Roi guéri fait regagner à la chirurgie sa crédibilité.

Le 18 décembre 1731, Louis XV inaugure l'Académie Royale de Chirurgie à Paris, lieu où seront formés de nouveaux chirurgiens et où de nouvelles techniques seront mises au point. Le 23 avril 1743, il rétablit l'égalité hiérarchique entre médecins et chirurgiens sous l'impulsion de son premier chirurgien Germain Pichault de La Martinière. Ce dernier dote plusieurs grandes villes française d'écoles de chirurgie et crée à Paris l'École pratique de chirurgie où les élèves peuvent s'exercer à disséquer et à répéter les opérations sur des cadavres.

La Renaissance

Avec la Renaissance la chirurgie va connaitre un renouveau grâce à l'évolution des techniques non liées directement à la chirurgie. L'imprimerie va permettre une meilleurs diffusion des connaissances chirurgicales et anatomique développées dans le monde arabo-musulman. La multiplication des armes à feu apporte aussi un nouveau problème : les blessures qu'elles engendrent sont plus graves. Contrairement aux armes blanches qui parfois transpercent la peau et les muscles sans trop endommager les nerfs et les vaisseaux qui roulent sous la lame, les armes à feu vont traverser les vêtements et dilacérer les muscles et les vaisseaux. Du fait du calibre important des balles, l'unique solution pour soigner les blessés était l'amputation.

Les études chirurgicales reprennent en Italie avec Leonard de Vinci qui pratique plusieurs dissections cadavériques, André Vésale, Fallope, Varole ou encore Da Carpi. Autre personnage marquant de la Renaissance : Ambroise Paré qui est nommé barbier chirurgien à 26 ans. Tout au long de sa vie, il va alterner entre chirurgie de guerre et pratique civile. Il est aussi premier chirurgien royal de quatre rois de France : François Ier, Henri II, Charles IX et Henri III. Parmi les innovations qu'il va apporter, il va prôner l'utilisation de la ligature des vaisseaux au lieu du cautère. Il est considéré comme étant le père de la chirurgie moderne.

le XIXe siècle

Après la chute de l'empire, la chirurgie civile progresse de nouveau. Guillaume Dupuytren est l'une des personnalités les plus marquantes en chirurgie de cette époque. Il réalise des résections d'ostéosarcomes de la mandibule, traite des anévrisme de l'artère poplité et sa mortalité opératoire est faible pour l'époque avec un cas pour quinze. Joseph Récamier quant à lui est le créateur de la gynécologie moderne, il a réalisé des hystérectomie vaginale pour cancer et développe une instrumentation adaptée pour les accouchements.

La seconde moitié du XIXe siècle va connaitre une nouvelle phase de régression avec l'augmentation de la fréquence des infections. Lors des guerres de Crimée et d'Italie, on atteint plus de 85 % de décès pour des amputation crurales. Les progrès viendront d'Angleterre où les hôpitaux sont organisés différemment. Les hôpitaux y sont plus aérées, les patients sont moins entassés et n'atteignent de ce fait "que" 48 % de décès post-opératoires contre plus de 80 % en France. La lutte contre l'infection reste sommaire avec des pansements à l'eau froide auxquels il est ajouté de l'hypochlorite de chaux ou du permanganate de potassium. L'analgésie reste tout aussi sommaire avec l'administration orale d'Opium qui a un faible effet analgésique mais aussi un effet sédatif.

En Amérique, le XIXe siècle apporte l'anesthésie. Humphrey Davy découvre en 1800 les effets du Protoxyde d'azote qui donne un état euphorique. Michael Faraday découvre pour sa part les propriétés anesthésique de l'éther, William Thomas Green Morton fut quant à lui le premier à l'utiliser chez l'homme dès 1846. Dès l'année suivante l'éther sera aussi utilisée en Europe par Liston à Londres et Alfred Velpeau à Paris. L'anesthésie va révolutionner les conditions opératoires qui désormais ne sont plus des séances de tortures.

Malgré l'absence d'antisepsie, les techniques chirurgicales se développent au cours de la seconde partie du XIXe siècle. Eugène Koeberlé, pionnier de la chirgie abdominale, court dès 1862 de succès en succès grâce à une asepsie rigoureuse, la pratique de l'hémostase qu'il perfectionne au moyen d'une panoplie d'instruments de sa conception et l'innovation dans les soins pré- et post-opératoires. Bernhard von Langenbeck réalise des hystérectomie par voie abdominale, Gustav Simon réalise lui les premières néphrectomie et Splénectomie.

Un bloc opératoire (Hôpital gynécologique de l'Université médicale de Silesia, à Bytom en Pologne.)

Ignace Semmelweis initie l'antisepsie avec l'usage de chlorure de chaux et le lavage des mains, ce qui a fait chuter les complication infectieuse post-accouchement mais sa découverte restera sans suite directe. Il faudra attendre Joseph Lister qui, avec les travaux de Louis Pasteur, admet l'existence d'une flore microbienne. Ainsi, il va développer le spray d'acide phénique pour travailler en asepsie. En Angleterre, le taux de mortalité opératoire chute de 48 % à 10 %. L'asepsie va continuer à se développer à la fin du XIXe siècle avec l'utilisation de gants en caoutchouc, l'invention de l'autoclave, la création d'une salle d'opération puis du bloc opératoire. L'hôpital Necker est le premier à disposer d'un bloc en 1912.

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