L'historien Detorakis estime qu'économiquement la Crète est en meilleure santé que la plupart des autres régions de Grèce. Entre autres, les exportations dépassent largement les importations lors d'une étude de 1928.
L'économie locale est principalement basée sur l'agriculture et en particulier sur l'exploitation de l'olivier. 80 000 hectares d'oliviers fournissent 25 000 tonnes d'huile. Vient ensuite la production de vin, autour d'Héraklion et La Canée. Les autres cultures présentes en grandes quantités sont celles des amandes, des agrumes, des noix, du tabac et de la soie. L'élevage se développe rapidement au cours de cette période, tout comme la production de fromage dont 650 tonnes sont exportées en 1928.
L'industrie commence à s'implanter sur l'île. En plus des vieilles savonneries d'Héraklion, des usines de transformation du raisin ou des agrumes font leur apparition autour d'Héraklion principalement. Cependant, en 1928, l'industrie crétoise ne représente que 2% de toute la production industrielle du royaume de Grèce.
L'île entame de grands travaux, dont les principaux sont la construction du nouveau port d'Héraklion afin de pouvoir accueillir les navires de forts tonnages, et l'ouverture de deux aéroports, à Maleme et à Héraklion.
La Crète des années 1910, est un bastion du Vénizélisme. En 1915, Eleftherios Venizelos s'oppose au Roi Constantin Ier de Grèce à propos de l'entrée en guerre de la Grèce aux côtés des Alliés. L'île le soutient lorsqu'il crée un Gouvernement de défense nationale basé à Thessalonique et contrôlant le nord de la Grèce et qu'il entre en guerre aux côtés des Alliés.
La défaite de la Grèce contre la Turquie en 1922 provoque un afflux de réfugiés grecs d'Asie mineure vers la Grèce. La Crète reçoit de nombreux réfugiés, en particulier de la région de Smyrne. Ils s'installent surtout autour d'Héraklion. Le Traité de Lausanne de 1923 impose un échange de population entre les deux pays. La population turque de l'île est évacuée, soit environ 30 000 personnes. Les terres leur appartenant sont redistribuées aux Crétois. Les 33 900 réfugiés d'Asie mineure, qui pour la plupart étaient commerçants ou agriculteurs propriétaires et avaient eu un bon niveau de vie en Ionie, mais avaient tout perdu, se retrouvent ouvriers agricoles au service des 17 000 Crétois qui bénéficient des 10 000 hectares pris aux Turcs crétois. Selon les chiffres de 1928, la part des refugiés venus d'Asie mineure et de Thrace orientale dans certains dèmes dépasse les 10% de la population, mais ils forment désormais un prolétariat exploité mais cultivé, ce qui ne manque pas de causer des tensions, évoquées dans ses romans par Nikos Kazantzakis. Tel est le cas dans les dèmes de La Canée, de Rethymnon et de Pyrgos et plus de 20% pour Héraklion.
D'une manière générale, la population de l'île augmente. Le recensement de 1928 indique 386 427 habitants, à comparer aux 336 151 de 1913. Et après plusieurs siècles de présence ottomane, la population se retrouve quasi-exclusivement orthodoxe, à part quelques communautés juives et arméniennes, principalement concentrées dans les villes.
À la fin des années 1930, la Grèce est dirigée par le gouvernement dictatorial du général Ioánnis Metaxás. Le 28 juillet 1938, des officiers de l'armée et d'anciens hommes politiques prennent le contrôle de la station de radio de La Canée et appellent le roi Georges II et l'armée à renverser le régime en place. Cette action fait partie d'un putsch de plus grande envergure planifié par Emmanouil Tsouderos, alors gouverneur de la Banque de Grèce. La marine grecque est envoyée en Crète et la rébellion est écrasée en quelques heures. Les leaders capturés sont condamnés à la prison ou à l'exil sur des îles des Cyclades. Ceux qui ont pu fuir vers Chypre sont condamnés à mort par contumace.
En 1939, le Royaume-Uni garantit une aide militaire à la Grèce si son intégrité territoriale est menacée. L'intérêt principal de la Grande-Bretagne est que la Crète ne tombe pas dans des mains ennemies, l'île étant considérée comme une défense naturelle de l'Égypte (et par conséquent du Canal de Suez et de la route des Indes). Les troupes britanniques débarquent en Crète avec le consentement du gouvernement grec à partir du 3 novembre 1940, dans le but de rendre la 5e division grecque de Crète disponible pour le front albanais.
L'invasion de la Grèce continentale par les forces de l'Axe débute le 6 avril 1941 et se fait en quelques semaines malgré l'intervention des armées du commonwealth aux côtés de la Grèce. Le roi Georges II et le gouvernement d'Emmanouil Tsouderos sont obligés de fuir Athènes et se réfugient en Crète le 23 avril. La Crète est également le refuge des troupes du Commonwealth qui fuient depuis les plages de l'Attique et du Péloponnèse vers la Crète pour y organiser un nouveau front de résistance.
Après la conquête de la Grèce continentale, l'Allemagne se tourne vers la Crète, qui est la dernière étape de la campagne des Balkans. La bataille de Crète oppose les troupes britanniques et alliées (néo-zélandaises, australiennes et grecques) aux parachutistes allemands pendant 10 jours, du 20 au 31 mai 1941.
Le matin du 20 mai 1941, le IIIe Reich lance une invasion aéroportée sur la Crète sous le nom de code « Opération Merkur ». 17 000 parachutistes allemands sous les ordres du général Kurt Student sont largués sur trois points stratégiques : Maleme, Héraklion, et Réthymnon. Leur but est de s’assurer le contrôle de ces trois aérodromes pour permettre l'arrivée de renforts aérotransportés par la Luftwaffe qui dispose alors de la maîtrise du ciel, alors que la Royal Navy et la marine grecque sont encore maîtresses des mers environnantes et empêchent tout débarquement.
Pendant deux semaines, la bataille fait rage et a une allure de victoire à la Pyrrhus pour l'Allemagne, qui rencontre une résistance inattendue de la part des Grecs, des troupes du Commonwealth et des civils. Après une journée de combats, aucun des objectifs n'est atteint et les Allemands ont déjà perdu près de 4 000 hommes.
Le jour suivant, à cause d'une mauvaise communication et d'une mauvaise appréhension des événements de la part des commandants alliés, l'aéroport de Maleme tombe. Une fois Maleme sécurisé, les Allemands débarquent par milliers, malgré les deux convois contraints à faire demi-tour par la Royal Navy (celle-ci subissant de lourdes pertes infligées par la Luftwaffe : deux croiseurs et un destroyer) les 21 et 22 mai (les Allemands subissant des pertes de l'ordre de 10% : 297 hommes, le reste des troupes rejoignant la Crète quelques jours plus tard par avion), et submergent toute la partie occidentale de l'île. Après sept jours de combats, les généraux alliés réalisent que tant d'Allemands ont débarqué que tout espoir de victoire est perdu. Au 1er juin 1941, les Alliés ont totalement évacué la Crète qui est entièrement sous contrôle allemand. Après les lourdes pertes essuyées par les troupes d'élite aéroportées, Hitler bannit toute idée d'opération aéroportée pour les batailles futures. Le général Kurt Student dit que la Crète est « le cimetière des parachutistes allemands » et une « victoire désastreuse ».
Les troupes allemandes se vengent de leurs difficultés lors de la conquête de l'île en rasant le village de Kandanios près de La Canée dès le 3 juin 1941. La prise de ce village leur avait coûté de nombreux hommes. Le 3 juin 1942, soixante-deux otages pris parmi les notables d'Héraklion sont exécutés sur l'aéroport de la ville, en représailles aux sabotages des Britanniques et des résistants grecs. Le 3 septembre 1942, le major à la retraite Alexandros Rautopoulos, chef du Comité National Révolutionnaire Crétois, est exécuté à La Canée après avoir été torturé. Les premiers groupes de résistants crétois se forment dans les montagnes dès le mois de juin 1941. En janvier 1942, les troupes allemandes encerclent le maquis d'Asterousia dans la région de Messara. Les résistants réussissent à s'échapper après d'intenses combats. En septembre 1943, un combat oppose les troupes d'occupation aux résistants commandés par le « capétan » Bantouvas dans la région de Symé : quatre-vingt trois soldats allemands sont tués et treize faits prisonniers.
En représailles, onze villages sont détruits et 352 hommes fusillés. 400 otages de plus auraient dû être exécutés. L'intervention d'Eugenios Psalidakes, futur archevêque de l'île, les sauve. Le 4 mai 1944, les troupes allemandes rasent le village de Saktouria près de Rethymnon et exécutent tous les hommes de plus de quinze ans. Le treize août, c'est le tour d'Anogeia, dont seules les églises sont épargnées. Le 15 octobre 1944, la résistance crétoise empêche le massacre du village de Phournies dans la région de La Canée et inflige de lourdes pertes aux Allemands. Il en est de même pour le village de Vryses dans la même région deux mois plus tard. Affamée, retranchée autour de la Canée, la garnison allemande de Crète ne se rend que le 12 mai 1945.
La Guerre civile grecque qui déchire la Grèce au lendemain de la Seconde Guerre mondiale épargne de manière générale les îles et la Crète en particulier. L'île entame une période de reconstruction de façon plus sereine que les autres régions de Grèce.
Mais l'émigration reste importante. L'île fournit 9% des nouveaux Athéniens. 56% des émigrés grecs vers l'Allemagne sont Crétois, 11% de ceux qui partent vers la Belgique ou l'Australie et 3,8% vers les Etats-Unis viennent de Crète.
Même au cours de la seconde moitié du XXe siècle, l'aspect stratégique de la position de la Crète intéresse toujours les grandes puissances. L'armée américaine, soucieuse de s'implanter en Europe de l’Est, ouvre des bases militaires en Grèce, dont celles de Gournes et Souda en Crète (1969). Le gouvernement américain est peu populaire en Grèce, car il a soutenu la junte militaire des années 1970. En juin 1981, une importante manifestation, soutenue entre autres par le maire et l'évêque d'Héraklion, bloque le port de Souda, en protestation contre la présence américaine sur le sol grec. En 1985, Andréas Papandréou, nouvellement élu Premier ministre, promet la fermeture de toutes les bases américaines en Grèce avant 1988. La base de Gournes ferme ses portes en 1993, mais celle de Souda est toujours actuellement ouverte.
La seconde moitié du XXe siècle marque un fort essor du tourisme en Crète, comme dans le reste de Grèce. Une comparaison des équipements touristiques entre 1975 et 1995 permet de mieux appréhender cet essor. Si globalement, la variation du nombre de places de camping entre ces deux dates se situe entre 0 et -45% selon le nome de Crète concerné, en revanche, la variation du nombre de lits d'hôtels et de lits de chambres à louer est très significative de l'ampleur prise par le tourisme. Les quatre nomes de Crète affichent une variation de +370%, avec +1000% pour le nome de Réthymnon. La variation du nombre de lits des chambres à louer est supérieur à +700% sur l'ensemble de l'île, avec +900% pour le nome d'Héraklion. En 2005, la Crète propose 1 506 hôtels toutes catégories confondues, pour 143 480 lits, avec un taux de remplissage de 72,8%, le plus élevé des régions de Grèce. En 2006, la Crète a accueilli 1 700 000 des onze millions de touristes ayant séjourné en Grèce. Avec environ 764 000 touristes, Héraklion et ses alentours est à elle-seule, la seconde destination du pays derrière Athènes.
En 2004, lors des Jeux olympiques d'Athènes, Héraklion est une des six villes hôtes des Jeux avec Athènes, Thessalonique, Volos, Olympie, Patras. La ville d'Héraklion, et indirectement le club de football PAE Ergotelis Héraklion profitent de la construction d'un nouveau stade afin d'accueillir dix des matchs de football du tournoi olympique, dont un quart de finale masculin et une demi-finale féminine (voir aussi l'article Football aux Jeux olympiques de 2004).
La population compte 623 666 habitants en 2005.