Histoire de la Barbade - Définition

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Introduction

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La Barbade a joué le rôle d'une chaudière politique, économique et sociale dans la Caraïbe, dont elle concentre, sur une surface minuscule, 80 % de la population blanche dès les années 1640, à la fin desquelles le succès de quelques grandes exploitations sucrières créé les premières fortunes rapide de l'histoire.

Refuge des aristocrates pendant la gouvernement de Cromwell des années 1650, l'île devient à la restauration monarchique de 1660 le point de départ d'un essaimage de l'économie de plantation dans tout le Nouveau-Monde : Surinam, Sainte-Lucie, Montserrat, Jamaïque, Caroline, New-Jersey, Virgine et Maryland.

Étymologie

Il existe une certaine ambiguïté autour du mot. D'après certaines tribus autochtones, la Barbade avait pour nom Ichirouganaim. Le nom Barbade a été donné par les premiers Européens arrivés sur l'île, en l'occurrence les Portugais (le mot en portugais signifiant barbe). Cependant, certains historiens pensent que ce nom a été donné à cause des barbes que portaient les habitants de l'île, d'autres pensent que c'est la forme même de l'île qui est telle. Dès 1519, un explorateur génois (Visconte Maggiolo) avait déjà dessiné l'île sur une carte (avec exactitude dans le lieu où elle se situe actuellement) et lui attribua le même nom qu'elle porte aujourd'hui.

Les Irlandais arrivent en masse dans les années 1630 et les noirs dans les années 1640

L'essentiel de l'immigration blanche à la Barbade s'est fait avant 1645 et donc avant la guerre civile anglaise, selon l'historien John A. Holm, spécialiste de l'étude des dialectes créoles. Selon lui, l'importance de la population blanche anglophone a fait de la Barbade la base de la plupart des créoles anglais parlés par les indiens, les blancs et les noirs partout en Caraïbe et en Caroline, et dans les 13 paradis des frères de la côte.

Les Irlandais de Saint-Christophe-et-Niévès s'étant installés à Montserrat en 1632, avec Anthony Brisket comme premier gouverneur. À la Barbade, ils arrivent par milliers dans les années 1630, chassés par le mouvement des Plantations en Irlande, accélérés après 1632 par le Lord Député d'Irlande Thomas Wentworth (1593-1641), proche du roi Charles Ier d'Angleterre, qui lance les Plantation dans le Connacht, ce qui déclenche en 1639 les guerres des évêques en Écosse, l'exécution de Wentworth par le parlement puis en 1640 la guerre des trois royaumes qui s'achève en 1649 par la décapitation du roi.

Les Irlandais sont 4 000 à la Barbade dès 1631, 6 000 en 1636 et 37 000 en 1642, soit une émigration antérieure à la guerre civile anglaise et à Oliver Cromwell. Cet afflux cause une crise de surproduction mondiale du tabac dès la fin des années 1630, amenant les plus riches à vouloir défricher l'ouest de l'île pour y planter du sucre. Le gouverneur Henry Hawley édicte le décret de 1636 sur l'esclavage à vie, autorisant la Traite négrière et celle des amérindiens. La population noire de l'île passe de quelques centaines en 1640 à 4 000 en 1645. Elle atteindra même 12 000 en 1705.

La Guinea Company fondée en 1618 et dirigée en 1625 par Nicholas Crisp, construit des forts sur la Gold Coast à Komenda et Kormantin, avec une quinzaine de bateaux sous contrôle Le bénéfice tiré des importations d'or à Londres pour son compte se serait élevé à 500 000 sterling dans les 11 à 12 ans qui ont suivi l'année 1632. En 1640, le parlement britannique, contrôlé par les puritains, qui reprochent au roi l'enrichissement de ses proches et les plantations en Irlande, accuse la Guinea Company de participer à la traite négrière, et lui ordonne de céder son monopole. La découverte en 1999, sur un site ayant appartenu à Nicholas Crisp, des vestiges d'une manufacture d'objets en verre probablement destinés à l'Afrique indique que la compagnie a participé à la traite négrière.

La population blanche diminue dès 1645, et tombe à 20 000 en 1685, les blancs pauvres fuyant la spéculation immobilière, selon l'historien John A. Holm. Le créole parlé par les noirs ou par les blancs dans de nombreuses îles des Caraïbes est selon lui né à la Barbade 1640. Les blancs ne seront plus que 12 000 en 1705.

Ce changement de population est causé par l'émergence, après 1637, des plantations de sucre, consommatrices de terres. Le sucre déclenche une spéculation immobilière: le colonel Hilliard, qui avait payé 400 livres sa plantation de sucre en 1642, revend la moitié à Thomas Modyford pour 7000 sterling en 1647, raconte l'historien Paul Butel, dans La Caraïbe au temps des flibustiers. Les blancs pauvres fuient vers d'autres îles.

Vers 1636, le prix du tabac chute alors que celui du sucre s'envole. L'Europe du Nord s'ouvre à la consommation de sucre car les négociants hollandais ont envahi le Pernambouc entre 1630 et 1635. C'est l'année où le gouverneur de la Barbade autorise la traite négrière. La canne à sucre est introduite dans l'île en 1637 par Peter Blower, un hollandais du Brésil, avec ses secrets de fabrication. Le rhum est produit dès 1642 et l'essor du sucre manifeste dès 1643. D'autres hollandais arrivent, anticipant la perte du Brésil, où les planteurs portugais se soulèvent contre les hollandais en 1642, Fernandès Vieira gagnant deux batailles importantes en 1645. Alors que les premiers esclaves vendus au Brésil en 1636 le furent tous à crédit, la proportion vendue au comptant passe à 78 % en 1644 puis 100 % en 1645, reflet de l'appréhension des hollandais, qui sentent le Brésil leur échapper très prochainement. En France, des commandes d'esclaves pour le sucre sont passées dès 1638 par le normand Daniel Trézel.

En 1640, la guerre civile anglaise démarre : des catholiquesjacobites, officier, nobles ou propriétaires terriens, fidèles à la royauté, anticipent la première révolution anglaise de 1649. Ils s'exilent à la Barbade, où ils investissent dans des plantations de sucre, aggravant la spéculation immobilière et poussant les petits planteurs de tabac, souvent des engagés parvenus au bout de leur contrat de sept ans, à quitter l'île pour devenir des boucaniers dans Les 13 paradis des frères de la côte: Jamaïque, îles de Guanaja et Roatan sur la côte du Honduras, Campeche, et côte des Mosquitos en face des îles de la Providence, au large du Nicaragua.

Les esclaves sont alors massivement importés d’Afrique, à bon marché : 18 mois de bénéfices sucriers suffisent à amortir le prix d'un esclave à la Barbade vers 1645, selon l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau. Des navires anglais de la Guinea Company, fondée en 1618 par Nicholas Crisp assurent le transport, ceux de la compagnie néerlandaise des Indes occidentales étant accaparée par la contre-attaque des Portugais au Brésil. Entre 1650 et 1653, la population noire triple, passant de 6000 à 20 000 habitants, mais le blocus anglais de 1652 donne un coup de frein.

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