Histoire de l'Île de la Tortue - Définition

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Introduction

Colonie de la Tortue (Saint Domingue)


1629 — 1804

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Drapeau après 1789 Pavillon Pirate

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Informations générales
 Statut France administration coloniale
 Capitale
 Langue Français et créole
 Religion Catholique, Protestante et Vaudou
 Monnaie Piastre-Gourde (livre coloniale) égale à 0,66 Livre tournois de métropole

Population
quelques milliers

Superficie
190 km²

Entité précédente Entité suivante
Espagne Espagne
Haïti Haïti

L'Île de la Tortue est nommée ainsi parce que les Espagnols l'avait baptisée « Tortuga de mar » ("Tortue de mer") du fait de sa forme. Elle est le premier territoire de Saint Domingue colonisé par la France, les Espagnols étant fortement présents sur l'île principale (Hispaniola), et faiblement présents sur la Tortue. L'histoire coloniale de la Tortue comporte deux grandes périodes, les XVIIe et XVIIIe siècles. Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la flibuste dont la Tortue devient la capitale régionale. Le XVIIIe siècle est marqué par un déclin relatif, face à la Grande Ile devenue Française par le traité de Ryswick en 1697. L'île de la Tortue sert alors surtout de refuge pour la qualité de son climat réputé sain, et pour sa sécurité lors de la période révolutionnaire (c'est là que Leclerc décède en 1802).

Les 13 paradis des frères de la côte incluaient l'île de la Tortue parmi les principaux repaires de corsaires, pirates et flibustiers.

La période de la flibuste verra se constituer une société Européenne comprenant des Anglais, des Français et des Hollandais. Ils adopteront une organisation sociale de type républicaine "les frères de la côte", qui comportera un embryon de "sécurité sociale" pour les blessures reçues au combat. Cette société restera soudée malgré les affrontements des puissances nationales de "tutelle". A la fin du XVIIe siècle la flibuste déclinante s'installera en Jamaïque à Port Royal (Kingston) et à Nassau aux Bahamas (New Providence), elle sera alors dominée par des Anglais comme Henry Morgan.

L'établissement de la colonie

Gravure du XVIIIe siècle représentant l'ile de la tortue vue de l'embouchure des 3 rivières

Le 6 décembre 1492, Christophe Colomb et son équipage sont les premiers Européens à découvrir l'île de la Tortue, alors qu'ils établissent une colonie sur Hispaniola (la grande île) juste en face. Au début du XVIIe siècle, peu d'Espagnols sont établis sur l'île de la Tortue, ils cultivent le tabac au sud depuis 1598. A l'Est les côtes de l'île sont inhospitalières (côte de fer), alors qu'à l'Ouest, elles sont abritées et présentent des mouillages accessibles entre des bancs de coraux et le littoral. Au XVIIe siècle l'île est située non loin des voies de commerce de l'Espagne avec ses colonies, une position stratégique pour les futurs flibustiers. Dès 1620 le capitaine Charles Fleury, naguère associé au pirate Jacques Barc aborde sur les côtes de Saint Domingue en compagnie des corsaires capitaine Lucifer, d'un anglais Arthur Guy et de Messieurs de Montreuil et de Saint-Georges. C'est en 1629 qu'une équipe envoyée ou menée par Estambuc colonise la Tortue, en expulsant les Espagnols.

Un port naturel

Au Sud-Est de l'île il existe une rade naturelle d'environ 700 m sur 400 m délimitée par des bancs de coraux et le littoral, avec 11m de profondeur. Il existe deux passes, l'une de 150 m au Sud avec 5m de tirant d'eau (entrée) et l'autre de 75 m au Nord avec 3 m de tirant d'eau (sortie pour moins de 100 tx). C'est là que se sont établis les premiers colons avec un village nommé "Basse terre". Une seconde rade plus petite existe 2 km à l'Ouest, avec le village de Cayonne (port Vincent). Cette rade naturelle est protégée des cyclones qui traversent la mer des Antilles d'Est en Ouest entre juillet et octobre. C'est cette rade, le littoral situé entre Basse terre et Cayonne et les hauteurs en surplomb qui vont abriter la capitale pirate de la première république, celle des "frères de la côte".

Des ressources forestières

La Tortue possédait alors une ressource de valeur, le bois de brésilet, dont on extrayait une teinture rouge pour les étoffes. On y trouvait aussi l'arbre à chandelles (Myrica cerifera en anglais), une espèce de pin qui renferme beaucoup de résine, et qui, allumé brûle avec une flamme aussi claire que celle d'une bougie.

Des ressources en viande et terres cultivables

En face de la Tortue, la partie occidentale de l'île d'Hispaniola. Abandonnée par les Espagnols depuis 1605 car ils ne pouvaient plus la défendre des razzias venus de la mer, elle héberge de nombreux bœufs retournés à l'état sauvage et autres gibiers en abondance. Mais cette "terre ferme" étant surveillée par les Espagnols, il est plus sûr pour ceux que l'on appellera les boucaniers de s'établir sur la Tortue où ils prépareront la viande par fumage. Les boucaniers sont principalement Français.

Au Sud de l'île, il y a suffisamment de terres pour cultiver le tabac, autre approvisionnement nécessaire aux bateaux. C'est la première activité des quelques Espagnols présents.

L'expulsion de Saint Christophe (St. Kitts) et autres îles

L'Île Saint-Christophe est la première colonie Française aux Antilles, partagée pacifiquement avec des anglais. Le tabac y est cultivé par la compagnie de Saint Christophe qui deviendra la Compagnie des îles d'Amérique. Cette île a joué un rôle de relais entre la métropole et les nouvelles colonies des Antilles.

En 1625, Pierre Belain d'Esnambuc part de Dieppe (France) avec Urbain de Roissey et arrive dans l'île de Saint Christophe. En 1626, d'Esnambuc soutenu par Richelieu crée la compagnie de Saint Christophe. En 1629, une flotte espagnole commandée par Don Fabrique de Toledo s'empare de Saint Christophe. Les quatre cents français présents s'embarquent et se dispersent à Saint Martin, Antigue, St. Barthélémy, Montserrat, et la Tortue (une quarantaine avec Esnambuc). A leur arrivée les Français chassent les quelques Espagnols de la Tortue et s'installent à Basse terre. Esnambuc retournera à Saint Christophe d'où il partira plus tard occuper d'autres îles des Antilles (La Martinique notamment)

De la même manière que les Espagnols ont tenté d'expulser les Français et les Anglais de Saint Christophe, ils expulsent les Anglais de l'île de Nevis. Une bonne partie d'entre eux se rendront à la Tortue pour y cultiver le tabac. Des Hollandais, chassés de l'île Sainte Croix arrivent aussi à la Tortue.

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