Hêtre européen - Définition

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Phénologie

Plantule

Le débourrement des bourgeons a lieu tardivement. Entre autres signes et indices biologiques ou chimiques, le hêtre reconnaît le moment propice à l'éclosion à la durée journalière d'ensoleillement. C'est pour cette raison que le débourrement du hêtre a lieu chaque année fin avril, début mai avec une remarquable précision (à peu de jours près), pourtant plus précoce dans le nord qu'au sud, à 600 mètres d'altitude qu'au niveau de la mer (1).

Chaque bourgeon contient depuis sa formation au cours de l'été précédent, la totalité des feuilles qui composeront le rameau (entre 3 et 11). Comme chez de nombreux feuillus, le bourgeon terminal émet au printemps une hormone inhibitrice qui freine le développement des bourgeons adventifs. Cette tendance, très forte au début de leur existence, s'affaiblit chez les vieux sujets.

Ce n'est qu'après le débourrement que la croissance des racines commence : il apparaît d'abord de très fines racines (de diamètre inférieur à 0,5 mm) puis après la vague d'allongement aérien, des racines moins fines croissent de façon rythmique.

Habitat et exigences

Climat de températures variées avec une constante d'humidité. Peu exigeant sur les sols à condition qu'ils soient bien drainés. On le trouve en montagne jusqu'à 1500 m.

Les sous-bois de hêtraie sont très sombres et très peu d'espèces végétales sont capables de survivre dans ce milieu où le soleil perce à grand peine. Le hêtre dans ses premières années a besoin d'ombre ; les jeunes sujets redoutent par-dessus tout un ensoleillement excessif. En forêt, dans une « coupe blanche », il germe et meurt de dessèchement. Sous les chênes au feuillage clairsemé, il croît très vite et les dépasse. Il les recouvre de son feuillage dense et les fait mourir par manque de lumière. Mais sur le plan commercial, le chêne est supérieur au hêtre, et les forestiers en assurent la survie en détruisant les jeunes fayards.

L'enracinement est puissant et peu profond (voire superficiel) et de grosses racines se répartissent dans toutes les directions.

Peu difficile quant à la nature du sol, le hêtre a pour exigences majeures : une atmosphère humide (des précipitations bien réparties tout au long de l'année ou des brouillards fréquents) et un sol bien drainé : il ne résiste pas à l'excès d'eau. Il préfère les sols peu fertiles, calcaires ou légèrement acides. Ainsi, le trouve-t-on plus volontiers à flanc de coteaux qu'au fond d'une cuvette argileuse. S'il est bien résistant aux froids rigoureux de l'hiver, le hêtre est particulièrement sensible aux gelées de printemps. Le rôle des mycorhizes dans la croissance du hêtre est considérable. Sans mycorhize, le hêtre ne pourrait vivre ni se développer normalement. Ce rôle est complexe et peut être ainsi schématisé : protection chimique et mécanique des racines contre les bactéries, élaboration de substances de croissance, amélioration dans d'alimentation en éléments minéraux et en eau de l'arbre. C'est la raison pour laquelle il est toujours conseillé lors d'un prélèvement ou d'un rempotage de conserver et réintégrer une part du substrat d'origine pour faciliter la reconstitution de cette flore mycorhizienne. Les partenaires fongiques du hêtre sont : les bolets, les lactaires, les amanites, les girolles, les cortinaires et les hébélomes.

Utilisation du bois

Le bois du hêtre est très utilisé dans la fabrication de nombreux objets et ustensiles. Son grain fin et court en fait un bois facile à travailler notamment en petite menuiserie. Des chaises aux avirons en passant par les escaliers, le hêtre sait tout faire à condition qu'il n'y ait pas de longue portée (charpente) et qu'on ne le laisse pas dehors. En effet, le bois de hêtre pourrit facilement s'il n'est pas protégé par de la créosote, un goudron à base de distillat de sa propre écorce (comme pour les traverses de chemin de fer). C'est le meilleur bois de feuillu connu pour la pâte à papier, et il est actuellement abondamment exploité pour cet usage. C'est aussi un excellent bois de chauffage. Ce sont les bois d'éclaircie, de moins bonne qualité qui sont destinés à ces deux derniers usages.

Les quilles utilisées pour le jeu de quilles de neuf sont en bois de hêtre.

Facile à imprégner et à colorer (mis à part le cœur rouge), à enduire et à coller. Le bois est plus facile à usiner une fois étuvé mais cela augmente sa tendance à se gondoler et à se fissurer et provoque une couleur chair. Sciage parfois difficile : risques de fentes. Finition excellente. Le hêtre est un des bois les plus résistants. Il est donc très employé dans le siège de style. Il offre actuellement le meilleur rapport résistance/facilité de traitement. Bonne résistance à la compression. Un peu raide en flexion. Peu fissile et peu résilient.

La puissance calorifique du bois de hêtre est élevée.

Propriétés

  • Dureté : dur, mi-lourd.
  • Densité : 0,70 kg/dm³ environ.
  • Rétractabilité : retrait total élevé (surtout pour les bois de montagne). Nerveux.
  • Stabilité : faible à modérée. A tendance à se fissurer et à se gondoler.
  • Sensibilité aux insectes : assez résistant. Sensible au puceron lanigère.
  • Sensibilité aux champignons : très forte.
  • Résistance aux intempéries : très faible.
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