Héroïne - Définition

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Pharmacologie

C’est un dépresseur du système nerveux central. Elle a une action analgésique et sédative comme les opiacés ainsi qu’une puissante action anxiolytique et antidépressive.

Métabolisme

Dans l’organisme, elle est métabolisée en monoacétylmorphine puis en morphine par le foie.

Chimie

« Héroïne » est son nom usuel, son nom scientifique étant diamorphine ou encore diacétylmorphine.

Elle est liposoluble.

Synthèse

L’héroïne (diacétylmorphine) est un opiacé semi-synthétique obtenu à partir de la morphine, elle-même tirée du latex du pavot (Papaver somniferum). Elle est obtenue par acétylation de la morphine. L’équipement nécessaire à la production est sommaire même si un laboratoire et des compétences minimums sont requises pour obtenir un produit de qualité.

Nombre de laboratoires sont en fait des campements temporaires installés dans les endroits reculés des zones de production.

L’héroïne pure est de couleur blanche, mais la drogue produite dans ces laboratoires est de couleur plus ou moins brunâtre selon le degré de pureté. Plusieurs étapes intermédiaires, étapes de purification notamment, sont souvent omises par les chimistes, fautes de moyens et de temps. La couleur du produit dépendra également des produits de coupe ajouté ensuite par les différents intermédiaires.

L’opium est dissous dans de l’eau chauffée. On y ajoute de la chaux aérienne qui convertit la morphine de l’opium en morphénate de calcium soluble dans l’eau, puis on y ajoute du chlorure d’ammonium afin d’obtenir la morphine base par précipitation. Les produits chimiques nécessaires sont aisément disponibles sous forme de fertilisants. La morphine-base est ensuite récupérée par filtrage. À ce stade, la poudre est de couleur café, d’un brun foncé provenant des nombreuses impuretés présentes.

La morphine base est dissoute dans de l’eau à chaud, de l’acide chlorhydrique est ajouté afin de transformer la morphine base non-soluble en chlorhydrate de morphine soluble dans l’eau. On utilise enfin du charbon actif qui absorbe les impuretés présentes. La morphine est récupérée par précipitation puis filtrée. L’opération peut être répétée jusqu’à obtention d’une poudre bien blanche.

Par la suite, la morphine base est traitée avec de l’anhydride acétique pour obtenir l’héroïne base. Dans les laboratoires artisanaux, on emploie de grandes marmites habituellement destinées à la cuisson du riz. La morphine est recouverte d’anhydride acétique et d’une faible quantité d’acide sulfurique qui agira comme catalyseur de la réaction. Le pot est maintenu fermé avec un couvercle serti de torchons humides sur les bords. Le mélange sera chauffé pendant 4 à 5 heures à une température de 85 °C en évitant l’ébullition jusqu’à ce que la morphine soit complètement dissoute. Après cette opération, il reste une mixture d’eau, d’acide acétique et de diacétylmorphine (héroïne) dans le récipient.

On ajoute ensuite trois fois le volume d’eau avec une petite quantité de chloroforme qui permettra de dissoudre les impuretés. Le chloroforme se concentre au fond du récipient sous la forme d’une couche de liquide visqueux et rougeâtre non miscible à l’eau. La couche aqueuse contenant l’héroïne est récupérée pour être traitée avec du charbon actif qui permettra de purifier le produit. L’héroïne base est enfin précipitée avec du carbonate de sodium préalablement dissous dans de l’eau chaude, à raison de 2,2 kg par kg de morphine. Le carbonate de sodium dissous est ajouté doucement à la solution aqueuse contenant l’héroïne, celle-ci est alors convertie en héroïne base non soluble qui sera ainsi précipitée, récupérée par filtrage puis séchée. Des étapes supplémentaires de purification à l’aide de charbon actif peuvent encore être pratiquées selon la qualité désirée si l’héroïne n’est pas bien blanche à ce stade.

Un kilogramme de morphine permet d’obtenir 700 grammes d’héroïne.

L’héroïne base peut être vendue telle quelle pour être fumée, après mélange avec divers produits de coupe pour en augmenter le volume. L’héroïne base n’est pas directement soluble dans l’eau pour être injectée, l’ajout d’un acide (citron, vinaigre ou acide citrique) est alors nécessaire.

Celle-ci est parfois mélangée avec un volume égal de caféine afin de réduire le point de fusion du produit, ce qui facilite sa consommation par inhalation (fumée). C’est ce qui est nommé Héroïne no 3.

Une étape supplémentaire nécessitant de l’alcool, de l’éther et de l’acide chlorhydrique permet de transformer l’héroïne base en chlorhydrate d’héroïne, ou Héroïne no 4, soluble dans l’eau. Certains chimistes passeront par plusieurs étapes de purification intermédiaires entre chaque transformation afin d’obtenir un produit plus pur.

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