L'association des symptômes, quand ils sont tous présents est en soi évocatrice d'hémochromatose mais le diagnostic n'est pas toujours facile à évoquer cliniquement chez les sujets jeunes. La mélanodermie, discrète au début, est par exemple souvent interprétée comme une coloration normale de la peau par le patient compte tenu de son caractère ancien. D'autres symptômes (asthénie, douleurs articulaires) sont à la fois fréquents dans la population générale et non spécifiques.
Souvent ce sont en fait les anomalies biologiques qui feront évoquer le diagnostic.
Certaines anomalies non spécifiques, élévation des transaminases hépatiques en particulier, peuvent faire évoquer ce diagnostic.
L'étude du bilan martial va confirmer la surcharge en fer : augmentation de la concentration du fer sérique (dépassant 30 µmol/l) et du coefficient de saturation de la transferrine (supérieur à 45 % pouvant atteindre 80 à 100 %). La ferritine plasmatique est augmentée proportionnellement à l'intensité de la surcharge en fer de l'organisme. Le risque de survenue des complications viscérales est corrélé à l'importance du taux de ferritine.
L'Imagerie par résonance magnétique permet, d'une part, d'évaluer plus précisément la surcharge en fer des organes (notamment du foie) de façon moins invasive que la biopsie. D'autre part, une surveillance de pathologies secondaires à l'hémochromatose : hépatomégalie, cirrhose, carcinome hépatocellulaire et splénomégalie.
Avec les autres types d'hémochromatose :
Nom habituel | Autres noms | Fréquence | Transmission | Pénétrance | Gène | Chromosome | Protéine en cause | OMIM |
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Hémochromatose génétique | Hémochromatose de type 1 ou classique | 1 sur 300 | Récessive | Basse | HFE | 6p21.3 | HLA de classe I non classique | 235200 |
Hémochromatose juvénile | Hémochromatose de type 2A | Rare | Récessive | HJV | 1q21 | Hémojuveline | 602390 | |
Hémochromatose juvénile | Hémochromatose de type 2B | Rare | Récessive | HAMP | 19q13 | Hepcidine | 606464 | |
Hémochromatose par mutation TFR2 | Hémochromatose type 3 | Très rare (moins de 20 cas connus) | Récessive | 100 % | TFR2 | 7q22 | Récepteur de la transferrine 2 | 604250 |
Hémochromatose type 4 | Hémochromatose à transmission dominante | Très rare | Dominante | SLC40A1 | 2q32 | Ferroportine | 606069 |
Le diagnostic génétique est facile. Il se fait à partir d'un simple prélèvement sanguin. Les mutations C282Y et H63D sont recherchées directement par des techniques de biologie moléculaire et cet examen se fait maintenant en routine dans de nombreux laboratoires. En particulier, la recherche de la mutation C282Y s'effectue par une amplification de la séquence ADN du patient via une PCR. Ensuite l'enzyme RsaI va cliver la séquence en deux fragments si la personne est saine, et en trois fragments si la personne possède la mutation. On observe le résultat du clivage par électrophorèse sur gel d'acrylamide (de préférence pour avoir une bonne résolution).
L'hémocromatose est la première maladie génétique en France (en fréquence), avec une incidence estimée à 3/1000 naissances.
Les manifestations cliniques sont tardives, au-delà de 40 ans. Elles sont en effet liées au retentissement de la surcharge en fer sur certains tissus et organes et cette surcharge ne se met en place que lentement. Du fait des pertes menstruelles (règles) et des grossesses qui font perdre beaucoup de fer, la maladie s'exprime plus tardivement et moins sévèrement chez les femmes que chez les hommes.
Les principales manifestations cliniques sont :
L'ensemble de ces manifestations ne s'observe qu'en cas de ferritine très élevée et sont réversibles sous traitement, sauf les atteintes hépatiques évoluées, et parfois, les douleurs abdominales. Seules les atteintes articulaires peuvent parfois s'aggraver malgré les saignées.
En raison des atteintes au foie et des risques accrus de cirrhose, cette maladie est prise en charge par les services Hépato-Gastro-Entérologie.