Hawaï - Définition

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Histoire

Les îles hawaïennes furent habitées initialement par des Polynésiens (probablement des voyageurs des îles Marquises) il y a environ 1 500 ou 2 000 ans.

Malgré des contacts sporadiques avec les autres Polynésiens, cette société vécut dans un important et long isolement. Pendant la majeure partie de leur histoire, les îles d'Hawaï furent gouvernées indépendamment par des monarques locaux, les ali‘i. Le premier contact avec les Européens dont on a gardé la trace date de 1778 avec James Cook lors de son troisième voyage, qui les baptisa îles Sandwich en l'honneur du 4e comte de Sandwich. Il est toutefois possible que ce ne fût pas le 1er Européen, en effet durant tout le XVIe siècle des navigateurs espagnols, hollandais et portugais sillonnent le Pacifique et les îles d'Hawaï. Certains pensent que les îles fut découvertes en 1527 par des Espagnols envoyés par Cortés sous le commandement d'Alvarado de Saavedra, puis explorées par Juan Gaetano en 1555, puis en 1567 par le navigateur espagnol Álvaro de Mendaña qui précisera la position des îles. Enfin des hommes du Liefde désertent en 1599 dans des îles du Pacifique dont on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'Hawaii.

Après une période de conflit qui débute en 1795, le souverain de l'île d'Hawaï, Kamehameha Ier unifie en 1810 pour la première fois sous son sceptre tous les royaumes insulaires de l'archipel. Ce royaume unifié se développe et est internationalement reconnu, notamment grâce à la bienveillante protection britannique (d'où son drapeau actuel). La dynastie des Kamehameha règne sur l'archipel jusqu'en 1872. Après le court règne du roi Lunalilo (1873-1874), le royaume passe ensuite à la Maison des Kalakaua.

Ce royaume excite l’appétit des États-Unis, ainsi que des puissances européennes dont trois d'entre elles en particulier : la Russie, la Grande-Bretagne et la France. Cette dernière ne s'y implante durablement qu'à partir de 1837 lorsque le capitaine Abel Aubert Du Petit-Thouars (1793–1864) nomme un agent consulaire dans la capitale. Les intérêts français aux îles Sandwich sont variés : politiques et stratégiques d'abord, dans la mesure où ces îles apparaissent très tôt comme la « clé du Pacifique nord » ; religieux aussi, puisque c'est une société missionnaire française, la congrégation de Picpus, qui y introduit le catholicisme ; économiques enfin, les deux ports de Lahaina et surtout d'Honolulu se trouvant pendant une vingtaine d'années, de 1845 à 1865, au centre de la pêche baleinière française.

Mais c’est finalement l'influence prépondérante des Américains, principalement le fruitier Dole Food Company (planteurs, commerçants), appuyée par le débarquement d'une compagnie de fusiliers-marins, qui conduit in fine à la déposition de la dernière reine par un coup d'État en 1893 et à l'instauration d'un Gouvernement provisoire. En 1894, le protectorat toujours plus renforcé des Américains sur l'archipel, conduit à la proclamation d'une République d'Hawaï, véritable république bananière. Celle-ci finit par être annexée au territoire américain le 7 juillet 1898 avec le statut de Territoire d'Hawaï. C'est d'ailleurs le seul État américain à avoir été dirigé par un monarque et à disposer d'un palais royal.

L'archipel est notamment impliqué dans la Seconde Guerre mondiale lors de l'attaque de la base navale de Pearl Harbor par l'aviation japonaise le 7 décembre 1941.

Le pouvoir des planteurs prend fin en raison du droit de vote accordé aux nombreux immigrés qui dès le XIXe siècle ont radicalement transformé la démographie de l'archipel.

Le 21 août 1959, Hawaï devient le 50e et dernier territoire de l'Union à avoir accédé au statut d'État des États-Unis : cette transformation étant due notamment à l'action des organisations syndicales (132 773 voix pour, 7 971 contre lors du référendum du 27 juin 1959).

L'annexion d'Hawaï, un cas d'école

Hawaï présente la caractéristique rare de n'avoir jamais été rattachée à son actuelle puissance souveraine (les États-Unis) par un acte de droit international. La cession de l'archipel a en effet été le fait d'un gouvernement provisoire que les États-Unis ne reconnaissaient pas, le président Grover Cleveland ayant explicitement déclaré cette entité illégitime. Par peur des résultats, on ne procéda pas à un référendum auprès de la population Hawaïenne. La résolution Newland, qui érige Hawaii en territoire organisé des États-Unis, votée par le congrès américain n'est donc, en termes juridiques, qu'un acte unilatéral. Par l' Apology resolution du 23 novembre 1993, le congrès américain souligne ainsi ce point en reconnaissant que le peuple Hawaïen n'avait jamais renoncé à sa souveraineté au profit des États-Unis. Quand bien même le gouvernement hawaïen aurait été considéré comme légitime, le droit international prévoit qu'il aurait fallu un traité, dans la mesure où une loi votée dans un pays ne peut s'appliquer à un autre pays, traité qui n'a jamais été conclu. Le statut du territoire d'Hawaï est donc, en termes de droit pur, non valide. Cette irrégularité dans l'annexion d'Hawaï nourrit aujourd'hui encore un mouvement indépendantiste chez une partie de la population autochtone, ainsi que des querelles récurrentes quant à la propriété des terres ancestrales hawaïennes.

Dans la mesure où Hawaï a été constitué en État fédéré en 1959, sa séparation des États-Unis est aujourd'hui presque impossible, même au titre de la nullité en droit de son rattachement, car elle constituerait un cas de sécession.

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