Les exploitations construites en Amérique témoignent d'une influence marquée des haciendas andalouses, tant au niveau de leur disposition générale que des bâtiments qui les composent. D'ailleurs, dans un certain nombre de cas, les hacienda andalouses sont elles-mêmes en contact avec le Nouveau Monde, qu'elles approvisionnent en produits divers.
L'influence architecturale exercée sur l'architecture des haciendas de l'Amérique latine est marquée tout d'abord par les constructions mudejar et de la Renaissance espagnole. Mais c'est surtout à partir du XVIIe siècle, pendant la période baroque, que l'influence est la plus nette.
Cette forte influence andalouse se voit particulièrement dans l'utilisation du patio, de cours intérieures, comme constante architecturale.
Les caractéristiques agricoles et économiques des régions qui composaient la Nouvelle-Grenade — c'est-à-dire la Colombie et, dans une large mesure, le Vénézuela — sont très limitées en comparaison de la Nouvelle-Espagne ou du Pérou. Ces caractéritiques ont influencé l'architecture des haciendas, du fait de l'existence de formes d'exploitation agricoles (les aparcerías, qui sont une forme de métayage), ou encore de travailleurs agricoles métissés.
Si l'influence andalouse reste forte, la dimension des exploitations, comparées aux modèles andalous ou mexicains, est considérablement réduite, et les plus grandes haciendas de Nouvelle-Grenade seraient à peine dignes d'être des annexes de leurs homologues d'Andalousie ou du Mexique.
De fait, le terme de hacienda s'appliquait en Colombie à toute exploitation agricole qui dépassait 20 hectares. Le style des haciendas qui existent encore aujourd'hui date de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Une des variantes de l’hacienda andalouse en Amérique espagnole est ce qu'on appelle les casas patronales (les « maisons patronales ») du Chili. Il s'agit de constructions complexes, malgré leur simplicité et leur sobriété. Ces nouvelles haciendas virent le jour suite à la distribution de terres autorisée par les gouverneurs espagnols. Les premières casa patronales commencèrent à s'édifier vers 1650. Dans ces vastes constructions pouvaient demeurer des centaines de personnes, sous l'autorité des propriétaires, des employés, des contremaîtres (capataces), des locataires, et même des esclaves. C'est entre 1750 et 1900 que ces demeures acquirent un certain prestige et se convertirent en véritables ensembles architecturaux sur le modèle des haciendas, dans lesquelles la demeure du maître prenait parfois des allures de palais.