Guadeloupe - Définition

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Économie

La culture de la banane.

La situation économique de la Guadeloupe, fortement déficitaire, est traduite par deux chiffres significatifs : le taux de chômage (22,7 % de la population active en 2007), et le taux de couverture des importations par les exportations (6 % en 1996); elle se classe au second rang des régions les plus touchées par le chômage dans l'Union européenne. En Janvier 2010 le nombre de demandeurs d'emplois est de 51860 personnes ce qui augmente le taux de chômage à 23.7% de la population totale soit une hausse de près de 11.5% par rapport à 2009. De plus, un jeune guadeloupéen sur deux est sans emploi.

L'agriculture (canne à sucre, banane, melon, café, vanille, ananas, avocat, orange, citron, carambole, etc.), autrefois moteur économique de l'archipel, ne survit que grâce aux subventions de l'État et des collectivités locales. « La canne, c'est notre sidérurgie », ont coutume de dire les guadeloupéens et pour cause les industries, peu nombreuses, appartiennent essentiellement au secteur agroalimentaire (sucreries, rhumeries, conserveries). La canne à sucre et la banane, les deux plus grosses productions de l'archipel, sont en crise. Quant aux cultures fruitières et maraîchères, elles ne parviennent pas à couvrir les besoins des 400 000 habitants; chaque année, la Guadeloupe doit importer plus de dix mille tonnes de fruits et de légumes.

L'industrie représentait selon l'INSEE, 5,4 % de la valeur ajoutée totale du département en 2006 (contre 6,5 % en 1993) et 6,9 % des emplois. Il a partiellement dû son développement aux lois de défiscalisation. De plus, la Guadeloupe compte une dizaine de zones industrielles réparties sur tout le territoire; les activités se concentrent dans l’agglomération pointoise principalement sur le site de Jarry (325 hectares), commune de Baie-Mahault. Cette zone d'activité industrielle (l’une trois premières zones industrielles de France) regroupe 80 % des créations d’emplois des dix dernières années.

Le tourisme est le seul secteur économique à conserver un certain dynamisme ; les bons résultats de l’année 2007 confirment l’orientation favorable de la conjoncture du secteur. Le trafic de passagers à Pôle Caraïbes (hors transit) a progressé de 6,2 %, notamment sous l’effet du développement du tourisme de croisière, en hausse de 26,9 % sur l’exercice ; hors croisiéristes, le nombre de passagers arrivés dans l'archipel a crû de 3,6 %. L’hôtellerie classée a également bénéficié de l’augmentation de la fréquentation ; La Guadeloupe est visitée par une majorité de voyageurs en provenance de l'Hexagone (92 % des flux) devant ceux de l’Italie et de la Belgique.

Langue

La Guadeloupe étant un département français, le français en est la langue officielle. Les représentants des plus vieilles générations de l'archipel ne parlent pas toujours couramment le français, mais le créole guadeloupéen. Le créole guadeloupéen est considéré comme une langue régionale, langue ancienne née d'un métissage de français, d'anglais et de langues africaines et de certains mots amérindiens. Quelques exemples de rapprochements souvent ignorés avec l'anglais : En créole, lorsque l'on dit de quelqu'un qu'il a biguidi, cela signifie se défiler, perdre ses forces ou son sang-froid. En anglais to be giddy peut signifier être étourdi, fébrile, avoir le vertige. En créole un tré désigne le plateau d'une marchande. En anglais a tray est un plateau. En créole on lo moun veut dire « beaucoup de monde ». En anglais, on dirait a lot of people (soit littéralement un lot de personnes, beaucoup de monde). Également l'expression méré lékol (sécher les cours), vient de my way sous-entendu I go my way (Je suis ma route ailleurs qu'à l'école). Le créole était le moyen de communication des Africains déportés durant l'esclavage, les esclaves provenant de différents villages africains ne se comprenaient pas toujours entre eux, et il leur fallait un langage leur permettant de communiquer sans être compris de leurs maîtres. Le créole est ainsi un mélange.

Les autres îles des Antilles ayant subi la même histoire coloniale, un créole y est également parlé, cependant, il existe des variantes. Les créoles des îles francophones (Guadeloupe, Martinique, Haïti) sont les plus proches. Toutefois les habitants des îles anglophones parlent un créole qui parait francisé malgré l'anglais pour langue officielle. De même, certains habitants de la Dominique, île voisine, comprennent le créole guadeloupéen.

La syntaxe du créole guadeloupéen (comme celui des autres îles de la Caraïbe) ne considère pas le vouvoiement, exprimé par la 2e personne du pluriel en français. Le créole est aussi une langue très imagée, et très philosophique par ses expressions. Le créole est une langue rude du fait qu'elle tire son origine de l'indicible souffrance des esclaves, les expressions sont souvent crues, ce qui traduit littéralement en français peut facilement porter à confusion. Pourtant leur utilisation en langue créole ne traduit pas la violence qui lui équivaut en français. Par exemple an ke limmé di fé si'w qui mot à mot se traduirait « je vais allumer du feu sur toi » ne signifie pas l'envie du locuteur d'incendier la personne avec laquelle il dialogue, mais plutôt son intention de l'impressionner de par sa prestation, comme quelqu'un dirait « je vais te laminer » ou « je vais te donner une leçon » lorsqu'il est sûr de gagner à une partie de jeu vidéo.

Quelques éléments de phonétique : le créole a été écrit pour la toute première fois par un béké guadeloupéen au début du XXe siècle. À l'époque, il l'avait retranscrit phonétiquement à partir de l'orthographe française. Maintenant la lettre « c » n'existe pas, ni l'association « qu », le son [k] s'écrit avec un K. Le son « in » (de matin) s'écrit « en », et le son « an » (de enfant) s'écrit « an ». Le retour aux sources de la population guadeloupéenne a créé un véritable intérêt pour le créole, des livres de contes et de poésies sont depuis une dizaine d'année édités en créole et en français. Hector Poullet est notamment un pionnier des dictées médiatisées en créole.

Les Guadeloupéens qui ont aujourd'hui 50 ans ont connu une période de répression du créole. En effet, le créole était considéré comme une langue rappelant des origines modestes, donc les parents et les instituteurs interdisaient à leurs enfants de s'exprimer en créole. Cela n'empêchait pas les enfants de s'exprimer en créole entre eux. Il est encore aujourd'hui considéré comme impoli pour un enfant de s'adresser directement en créole à un adulte; pour autant le créole n'a pas disparu. Maintenant les jeunes intègrent des mots anglais, notamment provenant de l'anglais jamaïcain au créole. Ainsi les adultes ont parfois du mal à « comprendre » le créole parlé par leurs enfants, comme les parents de l'hexagone ne saisissent pas toute une conversation en verlan ou en argot des jeunes adolescents.

Certaines personnes âgées qui n'ont pas eu la chance d'être scolarisées très longtemps préfèrent s'exprimer en créole, et de ce fait parlent créole, alors que le reste de la population parle le plus souvent français que créole pour engager une conversation. Le créole est facilement parlé sur les ondes, entre amis, dans les églises, il s'agit véritablement d'une deuxième langue.

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