Guadeloupe - Définition

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Géographie

Localisation

Position de l'archipel dans la mer des Caraïbes.

La Guadeloupe est un archipel de l'hémisphère nord situé en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, entre le tropique du cancer et l'équateur. Elle est positionnée à 16°15' de latitude Nord, soit la même latitude que la Thaïlande ou le Honduras, et à 61°35' de longitude Ouest, à peu près celle du Labrador et des îles Malouines.

Cette localisation place l'archipel à 6 200 km de la France métropolitaine, à 2 200 km au sud-est de la Floride, à 600 km des côtes de l'Amérique du sud, et plus précisément en plein cœur de l’arc des petites Antilles.

Up arrow left.svg L’Amérique du Nord, à 2 200 km
Left.svg L’Amérique Centrale, à 1 900 km
Down arrow left.svg L’Amérique du Sud, à 600 km
Up-1.svg L’Île d'Antigua, à 60 km
 
Down arrow.svg La Dominique, à 26 km
Up arrow right.svg L’Europe, à 5 600 km
Right.svg L’Afrique, à 4 650 km
Down arrow right.svg La Barbade, à 300 km

Description

Carte des îles de Guadeloupe.
Photo satellite de l'archipel guadeloupéen.

De par son caractère archipélagique, la Guadeloupe dévoile des paysages aussi bien variés que contrastés sur un archipel composé de 1 628 km2 de terres émergées, et qui comprend un multitude d’îles, dont six sont habités.

Parmi elles, s’en distinguent deux, qui forment la « Guadeloupe continentale » :

  • L'île de Basse-Terre à l’ouest, 848 km2 (massif ovale de 45 km sur 20), est montagneuse et recouverte d'une forêt tropicale très dense du nord au sud, où abondent de nombreuses rivières et cascades.
    D‘origine volcanique (comme certaines îles voisines de Dominique, Martinique et Sainte-Lucie), son plus haut sommet est le volcan en activité de la Soufrière culminant à 1 467 mètres, soit la plus haute altitude des petites Antilles.
    Comme dans la plupart des îles volcaniques, on y trouve aussi de nombreuses plages de sable noir et de sable roux.
  • L’île de Grande-Terre à l’est, 586 km2 (triangle d’environ 40 km de côté), est plate et aride.
    Sur un substrat calcaire (comme les îles voisines d’Antigua ou Barbade), elle se compose d’une plaine bordée d’une mangrove au sud-ouest, d’une succession irrégulière de mornes appelée « les grands fonds » au centre, et d’un plateau aride dentelé de côtes rocheuses et sauvages au nord.
    C’est sur le littoral sud de la Grande-terre, parsemé de plages de sable blanc à l’abri des récifs coralliens que se concentrent les grandes stations balnéaires ; ce littoral est appelé la « Riviera ».

Tout à la fois proches et dissemblables, ces deux îles sont séparées par un étroit bras de mer n’excédant pas 200 mètres de large, la Rivière Salée coulant sur un axe nord-sud selon les courants de marée et qui traverse l’est d’un isthme reliant les deux îles. Leur configuration et leur position de part et d'autre de ce bras de mer font qu'elles sont souvent comparées aux ailes d’un « papillon » déployé sur la mer.

  • L’agglomération la plus importante de la région, Pointe-à-Pitre, est situé face à ce bras de mer sur l’île de Grande-Terre, malheureusement aussi la plus aride. L’eau douce de consommation y est amenée de l’autre île par des canalisations sous le pont traversant la Rivière Salée et reliant les deux îles.
  • Le chef-lieu historique de la Guadeloupe, Basse-Terre, se trouve encore au sud-ouest de l’île homonyme la plus verdoyante, malheureusement au pied de la Soufrière.

À quelques encablures du papillon, la « Guadeloupe insulaire » (ou les îles du sud) fait face au « continent » et se compose de plusieurs îles s’étalant de l’est jusqu’au sud-ouest de l’archipel, sur une superficie de 194 km2 :

  • La Désirade, 21 km2, est une île calcaire de forme allongée (11 km sur 2 km), qui se présente comme un vaste plateau incliné vers le nord-ouest. La Grande Montagne, qui atteint 275 mètres d'altitude, est son point culminant.
  • Petite-Terre, est un petit archipel de 2 km2 constitué de deux îlots (Terre-de-Bas et Terre-de-Haut) fermés par un récif corallien, situé à une dizaine de kilomètres au sud de la Pointe des Châteaux et de la Désirade. Inhabitées, ces îles sont rattachées à La Désirade.
  • Marie-Galante, 158 km2, est une grande île formé sur un substrat calcaire vallonné, arrosé par l'alizé. Par rapport à sa forme arrondie (15 km de diamètre), elle est surnommée la « Grande Galette ».
  • Les Saintes se présentent comme un petit chapelet de 9 îlets arides et escarpés. Deux de ces îlets sont habités : Terre-de-Haut, un îlet allongé de 5 km2 au centre de l’archipel, et Terre-de-Bas, l’îlet le plus grand de 8 km2 à l’ouest de l’archipel et de forme plus arrondie.

La Basse-Terre et les Saintes à l‘ouest de l’archipel sont issues de formations d’une chaîne volcanique récente qui culmine à la Soufrière, alors que les autres îles à l’est de l’archipel sont d’origine corallienne.

En raison de ses caractéristiques géologiques, l’archipel de la Guadeloupe est classé en zone III d’après le zonage sismique de la France.

Climat

Les îles des Caraïbes, sur le trajet des ouragans tropicaux.
Nuvola apps kweather.png  Relevés des températures et des précipitations à Pointe-à-Pitre  Weather-rain-thunderstorm.svg
Mois Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année
Températures moyennes (°C) 25 25 26 27 27 27 28 28 28 27 27 26 27
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 98 55 64 119 156 130 193 206 246 230 221 128 1 846

La Guadeloupe bénéficie d’un climat tropical tempéré par les influences maritimes et les alizés. On distingue deux saisons en Guadeloupe et dans les îles voisines :

  • une saison sèche appelée « carême » qui va de janvier à juin ;
  • une saison humide dite « hivernage », qui s'étale de juillet à décembre.

Côté température, avec une moyenne de 27 °C, il n'y a que peu de différence entre les mois les plus chauds (de 25 °C à 32 °C) et les mois les plus froids (de 23 °C à 29 °C). La géographie spécifique de l'archipel, le contraste entre la Basse-Terre et la Grande-Terre, entraine également un climat spécifique sur chacune de ces îles. La Grande-Terre et ses plateaux calcaires connaissent régulièrement de sévères sécheresses, alors que dans le même temps, le relief perpendiculaire au flux des alizés de la Basse-Terre régule le régime des pluies. La température moyenne de l’eau de mer est de 28 degrés Celsius.

Environnement

Philodendron giganteum sur l'île de Basse-Terre.
Importation de pesticides en Guadeloupe.

La Guadeloupe était autrefois très riche en biodiversité, en paysages à forte naturalité et en espèces endémiques. Depuis le XVIe siècle, elle a beaucoup perdu de son patrimoine naturel originel, à cause des prélèvements (chasse et pêche en particulier), du recul de la forêt, de l'urbanisation, d'une périurbanisation accélérée ces dernières décennies, ainsi qu'à cause des cultures intensives (banane et canne à sucre surtout) qui ont remplacé la forêt tropicale. Les cultures de la banane et de la canne à sucre ont marqué les paysages non montagneux et sont sources d'importantes pollutions. Sauf quelques exceptions (méthanisation), les effluents des distilleries sont pas, peu ou mal traitées. Cette agriculture exportatrice de sucre de canne, alcool (rhum) et bananes épuise les sols et est maintenant très grosse importatrice de pesticides, dont d'insecticides. Elle a longtemps été encouragée par quelques grandes familles productrices et par l’État.

Les séquelles de l'utilisation de ces produits, pour certains très toxiques et rémanents (chlordécone, paraquat en particulier) posent aujourd'hui problème ; outre une pollution durable, de nombreux sols et des écosystèmes (dans les zones dédiées aujourd'hui ou anciennement aux bananeraies, ainsi que l'aval des bassins versants jusqu'en mer), une contamination générale du réseau d'eau potable par des organochlorés, confirmée à la fin des années 1990. Des mesures ont été prises pour assurer l'accès à une eau potable, mais les sols de certaines régions du territoire guadeloupéen et d'autres îles des Antilles sont durablement pollués par certains produits, dont le chlordécone. Des études sont en cours pour mieux mesurer les impacts de ces produits sur la santé.

Les récifs sont dégradés au moins à 50 % dans les grandes îles, et de nombreux herbiers marins sont également très dégradés. L'environnement végétal et les paysages restent préservés sur quelques parties de l'archipel, constituant une ressource majeure pour le tourisme. Ces espaces sont pour partie classés en ZNIEFF et protégés, pour certaines avec un statut de réserve naturelle guadeloupéenne, dont plusieurs grottes abritant des chiroptères protégés. Des cartes d'habitats sous-marins permettent d'envisager une meilleure gestion et protection de ces habitats fragiles et des corridors biologiques sous-marins, vulnérables aux pollutions (nitrates, turbidité, pesticides…), aux pressions anthropiques et aux aléas climatiques qui pourraient devenir plus fréquents et aigus dans le contexte du changement climatique global. À Marie-Galante, aux Saintes et à la Désirade les palétuviers et mangroves ont presque disparu.

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