Grippe aviaire en Indonésie - Définition

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Introduction

Le virus H5N1 de la grippe aviaire présentait jusqu'en 2004 en Asie un pic de novembre à mars, mais en 2004, une seconde vague de flambées a repris en juillet-août malgré les mesures sanitaires.. Moins sévère, cette vague a cependant inquiété les experts, car le virus y acquiert progressivement des caractéristiques éventuellement pré-pandémiques, alors que la volaille est particulièrement difficile à surveiller dans un archipel fragmenté où seraient élevés environ 300 millions de poulets de basse-cour par 30 millions environ de familles. De plus le commerce des poulets ou cannetons de 1 jour s'est développé dans le pays.
Un variant du virus semble avoir trouvé une nouvelle niche écologique dans ces élevages et devient quasi-endémique en Asie, touchant une surface de plus en plus vaste et augmentant ainsi ses chances de muter, ou se recombiner avec un virus de la grippe saisonnière pour devenir plus contagieux pour l'homme, tout en conservant une forte pathogénicité.
Autre fait inquiétant : En 2006, une souche humaine du virus H5N1 semble diverger de la souche aviaire en Indonésie. La grande majorité des virus humains indonésiens séquencés les 6 premiers mois de 2006 avaient un site de clivage différent sur le gène Ha, de type RESRRRKKR (insertion d’un S) que les virologues n'ont trouvé que dans le génôme de virus humains récents, et chez un chat, mais jamais chez des virus aviaires, y compris autour des foyers humains. Cette séquence nouvelle n’a pas non plus été trouvé dans aucun des isolat des bases de données (GenBank et Los Alamos) venant d'autres pays. Elle ne semble pas a priori avoir rendu le virus plus dangereux, mais laisse penser que les cas humains du printemps et de l’été 2006 ne sont pas liés à la volaille, ce qui pose question.

L’Indonésie est un des pays où les situations sanitaires et vétérinaires dont jugées les plus préoccupantes en 2006.
Ce pays vaste et fragmenté est situé sur d'importantes voies migratoires pour les oiseaux, dont l'une concerne l'Alaska au Nord et l'Australie au Sud.
De nombreux cas ont pu être confondus avec le paludisme ou la dengue qui sévissent dans ces régions. Avec un mort tous les deux jours et demi en mai 2006, l'Indonésie est devenu le pays le plus touché par le H5N1 après le Viêt Nam. Au 9 juin 2006, il y avait eu en 6 mois 32 humains reconnus infectés (depuis janvier 2006), dont 26 sont morts). Mi 2006, depuis le début de l’épidémie, 50 indonésiens ont été officiellement infectés (dont 38 sont morts). En août 2006, l'Indonésie a dépassé le Viêt Nam pour le nombre de morts.
De plus, le nombre de cas humains et animaux y a probablement été (très ?)sous-estimé.
220 millions d'habitants sont éparpillés les 17.000 îles d'indonésie dont 6000 habitées, avec de nombreux gouvernements locaux et autorités traditionnelles et/ou religieuses qui interfèrent. Cette situation, ajoutée à un niveau réputé élevé de corruption et à certains trafics (bois, animaux..) rendent très difficiles les contrôles par le gouvernement central, l'OMS et l'OIE, d’autant que les services vétérinaires indonésiens ne disposent pas d’un réseau couvrant les 6 000 km d'est en ouest du territoire.
Le contexte d'activité sismique élevée et « post-Tsunami » ne facilite pas le travail de terrain.

En juin 2006, 4 infirmières ont déclaré des symptômes grippaux après avoir soigné des malades dont deux sont morts du H5N1. Leurs les tests ont donné des résultats négatifs, mais certains se demandent s’il y a eu tests sanguins et pas seulement analyse d’écouvillonnages nasals ou buccaux (le virus peut ne se développer que dans le fond des poumons).

Le pays est mal préparé :

L'OMS avait recommandé des stocks d'antivirus pour 25 % de la population, mais l'Indonésie ne disposait que d'à peine 30 000 doses de Tamiflu fin 2005.
Le gouvernement disposait mi juin 2006 60 millions de doses de vaccins pour volailles, mais il en faudrait plus de 300 millions reconnaît-il. De plus, le vaccin industriel est adapté aux éleveurs industriels, mais pas aux particuliers, et s'il est mal utilisé, sans volailles sentinelles, il pourrait cacher des foyers d'infection avicole.
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