L'épidémie de grippe A H1N1 de 2009-2010 a atteint la France à l'été 2009.
Deux décès liés à une forme mutante de la grippe A ont été identifiés en France le 27 novembre 2009. Mi-novembre 2009, la Norvège et l'OMS annonçaient déjà deux décès, causés par cette forme mutante du virus. D'autres cas ont peut-être été identifiés en Chine.
Pour l'un de ces patients, s'ajoute toutefois « une autre mutation connue pour conférer une résistance à l'oseltamivir », le Tamiflu, a indiqué l'InVS. Il s'agit de la première souche résistante en France parmi les 1 200 souches analysées à ce jour.
L'autre cas est le patient en bonne santé de 26 ans décédé de la grippe A H1N1 à Saint-Étienne le 13 septembre 2009
Un site internet interministériel de préparation à un risque de pandémie grippale, pandemie-grippale.gouv.fr, est à disposition des internautes afin d'informer la population sur les comportements à adopter vis-à-vis de ce virus.
De plus, l'Institut de veille sanitaire diffuse régulièrement un bulletin épidémiologique.
Dès l'été 2009, le gouvernement français par la voix de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot a fait savoir qu'il optait pour une campagne de vaccination de masse non-obligatoire.
Dans une circulaire du 21 août 2009 destinée aux préfets, les ministres de l’intérieur et de la santé ont précisé le plan de vaccination débutant le 28 septembre qu’ils qualifient de « réponse sanitaire évolutive exceptionnelle ». Il y est indiqué que le gouvernement « a commandé des doses de vaccins, afin d'être en mesure de proposer, si cela s'avérait nécessaire, à l'ensemble de la population une couverture vaccinale contre le nouveau virus ». La vaccination se ferait sous la forme de deux injections à trois semaines d’intervalle.
Le plan gouvernemental prévoyait la mise en place d'une campagne de vaccination progressive débutant le 12 octobre selon une liste de priorité ciblant d'abord les personnels médicaux (en particulier ceux oeuvrant auprès de populations à risque), puis les personnes à risque elles-mêmes et enfin l'ensemble de la population, à partir du 25 novembre 2009. Ce programme de vaccination a été mené en partie dans les hôpitaux et en partie dans des centres de vaccination, établis le plus souvent dans des gymnases et dans lesquels exerçaient des professionnels de santé réquisitionnés pour l'occasion.
Le 18 janvier 2010, le Haut Conseil de la santé publique estimait que 5,74 millions de personnes s'étaient fait vacciner et qu'entre 12 et 18 millions de personnes seraient immunisées contre le virus, la majorité l'ayant été par infection.
Le 28 novembre 2009, le gouvernement français a décidé de faire appel aux médecins militaires afin d'épauler les centres de vaccination.
Début décembre 2009, les internes en médecine ont été mobilisés. 5 000 personnes vont être recrutées « en contrat aidé » par les associations pour apporter leur aide dans les centres de vaccination contre la grippe A/H1N1.
Ces mesures de vaccination de masse s'accompagnent d'un dispositif de pharmacovigilance renforcé visant à détecter d'éventuels effets indésirables du vaccin.
En France, la campagne de vaccination s'est d'abord heurtée à une réticence d'une grande partie de la population, y compris parmi les personnels de santé. Ainsi, le syndicat des infirmières SNPI CFE-CGC estime « qu'une vaccination massive contre un virus grippal relativement bénin présente des risques du fait d’un vaccin développé trop rapidement, et d’un adjuvant susceptible de déclencher des maladies auto-immunes ». Les médecins généralistes, dont une partie se montre aussi méfiante vis-à-vis de ce vaccin, reprochent au gouvernement d'avoir été écartés de cette campagne de vaccination.
Dans les centres de vaccination, les généralistes sont rémunérés 66 euros de l'heure, les médecins retraités 33 euros, et les infirmiers libéraux, 28,35 euros.
Les médecins généralistes français réclament depuis début novembre 2009 le pouvoir de vacciner leurs patients contre la grippe H1N1, ce que refuse le ministère de la santé.
Pour le ministère, outre l'argument financier, opter pour les centres permet aussi une meilleure traçabilité de la vaccination. Il permettrait également une meilleur gestion des vaccins, livrés en multidose de 10 doses.
Selon le témoignage d'étudiants infirmiers, les autorités publiques réquisitionnent du personnel « volontaire » qui se retrouve parfois dans des centres de vaccinations dépourvus de personnels qualifiés pour ce genre d'opérations.
Le coût s'élève à 420 millions d'euros. Une somme qui comprend les 48 millions d'euros de dédits déjà donnés aux différents laboratoires. La France possède l'un des dédits les plus importants de tous les pays européens avec 16% du prix de vente des médicaments. A ces 420 millions d'euros, il convient d'ajouter les 90 millions d'euros environ des factures gérées par le ministère de l'Intérieur, notamment concernant les centres de vaccination.