Gratte-ciel - Définition

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Nombre de gratte-ciel

La société Emporis spécialisée dans le recensement des gratte-ciel, indique les chiffres suivants pour le nombre de gratte-ciel dans le monde le 9 février 2010, gratte-ciel que cette société définît comme immeuble d'une hauteur supérieure ou égale à 100 mètres:

Total mondial : 7 371 dont

  • Asie : 3 706 soit 50%
  • Amérique du Nord : 2 541 soit 34,5 %
  • Europe : 476 soit 6,5%
  • Amérique du Sud : 281 soit 4%
  • Océanie : 275 soit 4%
  • Afrique : 75 soit 1%

Les villes (villes sans agglomération) qui en comportent le plus sont:

  1. Hong-kong, 1 212
  2. New York, 558
  3. Tōkyō, 343
  4. Chicago, 277
  5. Shanghai, 218
  6. Dubaï, 202
  7. Toronto, 129
  8. Singapour, 111
  9. Bangkok, 106
  10. Guangzhou, Chine, 103
  11. Seoul, 101

Cependant il faut prendre ces chiffres avec prudence. Emporis ne recense pas tous les gratte-ciel notamment pour les pays d'Amérique du Sud et d'Asie. Pour les villes asiatiques, les chiffres d'Emporis ne sont pas cohérents avec les chiffres de sa base de données. Il faut donc considérer ces chiffres comme un minimum, les chiffres pour l'Asie étant probablement beaucoup plus élevés, au minimum deux fois plus élevés pour la Chine.

Dans l'ensemble de la planète, depuis le début du siècle , il se construit environ 500 à 800 immeubles de plus de 99 mètres de hauteur chaque année. Suivant ce critère, Dubaï était en 2009 la ville où les constructions étaient les plus nombreuses (et aussi les plus ambitieuses), suivie de Hong-Kong.

Les perspectives de construction sont un peu assombries par la crise de l'immobilier (août 2008), mais elles sont très favorables en Chine et surtout en Inde où il y a encore très peu de gratte-ciel vu la taille du pays. En Europe, les pays situés à l'est doivent rapidement s'équiper en immeubles de bureaux modernes et les pays de la moitié ouest, comme la France, développent de nouveaux centres urbains tels que La Défense. Par ailleurs, l'évolution des techniques de conception et de construction facilite les constructions en hauteur.

Variations géographiques

L’Aon Center et la Willis Tower, vues du John Hancock Center à Chicago.

Amérique du Nord

Le gratte-ciel était devenu un symbole des États-Unis, son pays d’origine. C’est là que se trouvaient la majorité des plus hauts immeubles mondiaux jusqu’aux années 1980. Chicago et New York, sont aujourd’hui comme hier les deux villes du continent où la densité de gratte-ciel est la plus élevée, mais la plupart des grandes villes possèdent désormais un CBD comprenant plusieurs tours relativement hautes.

Les constructions, qui avaient connu une éclipse durant les années 1940 et 1950, sont vigoureusement reparties dans les années 1960 et ont connu leur apogée dans les années 1980, notamment dans les États du Sud. Le rythme des constructions a diminué dans les années 1990 avant de repartir aujourd'hui. Le rythme de constructions nouvelles est actuellement bien inférieur à celui de l’Asie, mais assez soutenu tout de même, et ce, en dépit du traumatisme qu’a représenté la destruction du World Trade Center.

Les constructions se concentrent aujourd'hui dans les agglomérations de New York, Chicago, Las Vegas et en Floride. Depuis le début des années 1990, l'agglomération de Miami (Floride) connaît ainsi un important renouvellement urbain. Beaucoup d'immeubles de grand luxe donnant sur la mer y sont construits pour accueillir notamment les retraités du Nord des États-Unis, mais aussi des investisseurs étrangers. Parmi les gratte-ciel de Miami on peut noter les tours Blue Diamond et Green Diamond à Miami Beach, le Trump palace à Sunny Isle, le Jade at Brickell bay, le Portofino à Miami Beach, le Trump international Sonesta Beach Resort à Sunny Isle Beach. Le grand magnat de l'immobilier, Donald Trump est assez présent dans ces constructions avec des associés locaux. Miami est désormais l'agglomération américaine qui comprend le plus de gratte-ciel après New York et Chicago et devant Houston. Les gratte-ciel de l'agglomération de Miami sont souvent très récents, sur les 50 immeubles les plus hauts de l'agglomération, 43 ont été construits depuis l'an 2000. Cependant la crise immobilière (décembre 2008) fait apparaître que trop d'immeubles ont été construits. Le prix des appartements baisse, la spéculation sur la hausse constante des prix a cessé.

De nombreux gratte-ciel sont également en construction ou en projet à Las Vegas, une ville en plein boom. Ces immeubles sont souvent associés à des casinos et sont de taille gigantesque. Le plus haut immeuble de la ville est The Palazzo inauguré en 2007 et qui mesure près de 200 mètres. Des tours impressionnantes sont en construction, telle que la Planet Hollywood Tower

Au Texas, il y a de très grands gratte-ciel à Houston et dans l'agglomération de Dallas. Ils remontent dans une large mesure au début des années 1980 et au boom du pétrole. Certains approchent ou dépassent les 300 mètres de hauteur comme c'est le cas de la JPMorgan Chase Tower (Houston). À l'époque, un nombre excessif de tours ont été construites ce qui a provoqué la faillite de nombreuses banques qui les ont financés et un faible nombre de constructions pendant de longues années.

À un moment Federal Aviation Administration, l’autorité fédérale américaine de l’aviation civile, a interdit la construction d’immeubles de plus de 600 mètres. Donald Trump l'un des plus grands promoteurs mondiaux de gratte-ciel qui envisageait la construction d’un immeuble de cette hauteur avant les attentats du 11 septembre a abandonné de peur que cette nouvelle tour ne devienne une cible.

Dans l'ensemble beaucoup de gratte-ciel américains se caractérisent par une très grande recherche esthétique comme c'est par exemple le cas de la Hearst Tower (Charlotte), et des représentants du style de toutes les époques.

En décembre 2009 les agglomérations des États-Unis ou il y avait le plus de gratte-ciel d'une hauteur supérieure ou égale à 150 mètres sont ;

  1. New York 247
  2. Chicago 107
  3. Miami 46
  4. Houston 31
  5. Los Angeles 24
  6. San Francisco 21
  7. Atlanta 18
  8. Boston 18
  9. Dallas 18
  10. Las Vegas 16

Au Canada, bien que l'espace ne manque pas, de nombreuses villes ont choisi de se développer verticalement. C'est le cas de Montréal, Vancouver, Calgary, Edmonton et surtout Toronto, une agglomération qui compte plus de 200 tours dépassant les 100 m avec des gratte-ciel tels que la Scotia Plaza, le One King West.

Au Mexique, malgré le risque sismique de nombreux gratte-ciel ont été construits récemment dans la capitale Mexico ainsi qu'à Acapulco. Le plus haut gratte-ciel du Mexique est la Torre Mayor haute de 225 mètres. Parmi les gratte-ciel notables de la capitale du Mexique, il y a la Corporativo Santa Fe 505, la Torre Empresarial Altiva.

Amérique du Sud

En Amérique du Sud, la construction de gratte-ciel est en plein essor au Brésil surtout depuis les années 1990 ainsi qu'à Panama.

Les gratte-ciel brésiliens se caractérisent par leur faible hauteur. Aucun d'entre eux ne dépasse les 200 mètres. São Paulo est l'une des villes qui comportent le plus de gratte-ciel au monde. Comme les gratte-ciel brésiliens sont souvent de construction récente leur conception est souvent originale comme c'est par exemple le cas de l'Olavo Bilac à Brasilia.

À Panama, il y a une extraordinaire frénésie de construction. La ville de Panama accueille en effet des retraités d'Amérique du Nord qui veulent profiter du soleil et d'une monnaie indexée sur le dollar. Fin 2008, la capitale du pays comptait près d'une quarantaine de tours dépassant les 150 mètres de hauteur, soit en service, soit en construction. Leur conception est souvent audacieuse comme c'est le cas de la Trump Ocean Club International Hotel & Tower qui sera haute de 293 mètres ou de la Bahia Pacifica. Deux tours de 300 mètres de hauteur et plus sont même en construction, la Torre Planetarium qui devrait être achevée en 2009 et le Faros Del Panama qui en 2010 culminera à 346 mètres.

Au Chili est en construction ce qui sera la plus haute tour d'Amérique du Sud, la Torre Gran Costanera de 300 mètres de hauteur. À noter que son concepteur est César Pelli, l'un des plus grands architectes de la planète, qui est d'origine argentine. La plupart des gratte-ciel se situent dans la capitale Santiago.

En Argentine de nombreux gratte-ciel ont été construits depuis les années 1990 essentiellement à Buenos Aires où se trouvent les plus hautes tours du pays, le complexe des Torres El Faro hautes de 170 mètres.

Caractéristique rare, on trouve en Amérique du Sud des gratte-ciel très anciens, construits dans les années 1940 tel le Altino Arantes à São Paulo et même dans les années 1920 (Palacio Barolo à Buenos Aires).

Asie de l’Est

Le Pudong nouveau quartier d’affaires de Shanghai, en développement depuis les années 1990

Le développement des gratte-ciel y est, sauf dans quelques villes, assez récent, mais de grande ampleur.

C’est à Hong Kong et au Japon que furent créés les premiers très hauts immeubles de la région. Au Japon, le manque de place a poussé à la construction en hauteur, mais les risques sismiques imposaient d’importantes contraintes techniques. De ce fait la construction de gratte-ciel y était très limitée jusque dans les années 1980. Mais l'explosion du prix des terrains durant la décennie et la libéralisation des règles de l'urbanisme à entraîné une très grande vague de constructions depuis les années 1990 avec des immeubles tels que la Landmark Tower, de 293 m de hauteur, située dans la banlieue de Tokyo à Yokohama ce qui en fait l'immeuble le plus haut du Japon.

Hong Kong est historiquement la ville du gratte-ciel dans le monde chinois, et est la ville comptant le plus d’immeubles de très grande hauteur dans le monde. On y compte près de 3 000 immeubles d'une hauteur supérieure ou égale à 30 étages. Le plus haut gratte-ciel de la ville est le Two International Finance Center de 415 m de hauteur. Les constructions se sont surtout multipliées à partir des années 1980. La prospérité et le manque d’espace peuvent expliquer ce phénomène. 7 millions de personnes vivent sur 1 000 km2. Parmi les gratte-ciel emblématiques de la ville, outre le Two International Finance Center, la Tour de la Banque de Chine, la Cosco Tower, le United Centre, le Ho Man tin Hill Road, le Ho Man Street Project.

Le mouvement de construction continue à Hong Kong, mais il s’est surtout étendu à d’autres villes chinoises, où il est stimulé par forte croissance urbaine et l’expansion économique. Le gratte-ciel représente un symbole de la réussite économique de villes telles que Shenzhen, Shanghai, Canton, Pékin, Chongqing et beaucoup ont une esthétique spectaculaire comme c'est par exemple le cas de la Tianjin World Trade Center à Tianjin près de Pékin, du Porte de l'Orient à Suzhou près de Shanghai, du Wuhan World Trade Center dans le centre du pays ou encore du Moresky 360 à Wuxi. Les gratte-ciel chinois sont pour la plupart très récents. À l'exception de ceux situés à Hong-Kong aucun d'entre eux n'a plus de 30 ans d'âge.

Certains projets importants sont actuellement à l’étude en Corée du Sud où la plupart des gratte-ciel se concentrent à Séoul une des villes de la planète qui en comporte le plus. Cependant pour l'instant aucun d'entre eux n'atteint les 300 mètres. En Corée du Nord se trouve l'un des bâtiments les plus hauts de la planète, l'Hôtel Ryugyong haut de 330 mètres sur 105 étages, mais qui n'a jamais été achevé.

À Taïwan, les gratte-ciel se concentrent essentiellement dans les deux plus grandes villes du pays ; la capitale Taipei et Kaohsiung dans le sud du pays. À Taipei se trouve le Taipei 101 qui a son inauguration en 2004 était le plus haut gratte-ciel du monde. Ses ascenseurs sont les plus rapides du monde. À Kaohsiung figure un gratte-ciel exceptionnel la Tuntex Sky Tower de 348 m de hauteur.

Aux Philippines, la quasi-totalité des nombreux gratte-ciel se concentre dans la capitale Manille et notamment le quartier d'affaires de Makati.

Au Vietnam, il y a plusieurs dizaines de gratte-ciel tous très récents qui se concentrent essentiellement à Saigon et à Hanoi. C'est dans cette ville que se trouve la Tour de Keangnam Hanoï Landmark actuellement en construction et qui avec ses 336 mètres sera la tour la plus haute du pays.

En Thaïlande, la plupart des gratte-ciel se concentrent à Bangkok où ils sont particulièrement nombreux. La tour la plus haute du pays est la Baiyoke Tower II haute de 304 mètres (hors antenne). Elle a été achevée durant les années 1990, période de croissance économique record, pendant laquelle de très (voire trop) nombreuses tours ont été construites.

La Malaisie a détenu pendant plusieurs années le titre du plus grand gratte-ciel, avec ses tours jumelles, les Petronas Twin Towers à Kuala Lumpur, construites en 1998. Le toit n’atteint que 378 mètres, mais le mât culmine à 452 mètres. Les gratte-ciel se concentrent à Kuala Lumpur, la capitale, et dans l'île de Penang où sont présentes de très nombreuses sociétés étrangères.

À Singapour, comme à Hong-Kong, la forte densité de population a imposé la construction d'immeubles de grande hauteur. Il y a en effet plus de 4 millions d'habitants sur moins de 700 km2. Cependant, les autorités de la ville n'ont pas autorisé la construction de tours géantes et les bâtiments les plus hauts de la ville ne dépassent pas les 280 m.

En Indonésie, l'écrasante majorité des gratte-ciel se concentrent à Jakarta où ils se comptent par dizaines. La plus haute tour du pays est la Wisma 46, haute de 250 mètres.

Moyen-Orient

Dans le domaine des gratte-ciel, l’essor du Moyen-Orient est plus récent encore que celui de l’Asie, mais particulièrement marqué. Dans ces régions peu densément peuplées, la construction de gratte-ciel se justifie essentiellement par une volonté de prestige, de développement architectural et touristique. On y trouve donc des tours particulièrement hautes et spectaculaires.

Ce sont les Émirats arabes unis, et notamment Dubaï, qui ont le plus retenu l’attention. À Dubaï, la construction de gratte-ciel à vraiment commencé à partir du milieu des années 1990 avec par exemple la construction de la tour Dubaï Creek et surtout de l'hôtel Burj-Al-Arab inauguré en 1999 et qui est l'un des hôtels les plus luxueux du monde. La construction de gratte-ciel n’est qu’un volet de grands projets visant à faire de l’émirat un centre de tourisme et d’affaires de premier plan. Fin 2009 Dubaï comptera 15 immeubles de plus de 300 mètres plus 7 en construction. Parmi ceux-ci se trouve le Burj Khalifa qui est le plus haut édifice du monde du haut de ses 828 m.

Beaucoup de gratte-ciel de Dubaï se caractérisent par une très grande recherche esthétique et certains seront très originaux. Par exemple sera construite une tour de 30 étages qui tournera sur sa base, une première mondiale. L'immeuble utilisera l'énergie solaire pour effectuer une lente rotation, qui lui permettra d'accomplir un tour complet par semaine de sorte que tout le monde aura les mêmes vues pendant une durée identique. Surtout il y a un projet pour construire une tour de plus de 1 000 mètres de hauteur ! Nakheel, une compagnie immobilière contrôlée par les autorités, a dévoilé ce projet hors du commun, le 4 octobre 2008. Selon le PDG de Nakheel, Chris O'Donnell, le coût en serait de quelque 38 milliards de dollars.

Dubaï a servi d'exemple aux autres émirats tels que Abou Dabi, Sharjah, Ajman, Ras el Khaïmah, Fujaïrah qui, eux aussi, se sont lancés dans la construction d'immeubles de grandes hauteurs, bien qu'aucun d'entre eux n'atteigne les dimensions spectaculaires des plus hauts bâtiments de Dubaï. La construction de ces gratte-ciel se fait dans une large mesure avec des travailleurs venant d'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Leurs conditions de vie et de travail sont très dures (chaleur, soleil) et les suicides sont nombreux.

Cependant les constructions à Dubaï ont été beaucoup trop nombreuses ces dernières années. La densité de gratte-ciel par habitant à Dubaï est aujourd'hui la plus élevée du monde après Hong-Kong. (environ 400 tours de plus de 100 mètres de hauteur pour une agglomération de 1,5 million d'habitants). D'après la société Emporis en décembre 2009, sur les 100 plus hauts immeubles en construction dans le monde, 27 le sont à Dubaï ce qui est beaucoup pour une ville de moins de 2 millions d'habitants. Du fait de la crise financière qu'a connu Dubaï en décembre 2009 la construction de beaucoup de tours s'est interrompue, le taux de vacance des immeubles atteint un niveau très élevé, le prix des appartements a très fortement chuté. Dans ces conditions il y a peu de chance que soit lancée la construction de beaucoup de nouvelles tours à Dubaï.

Les autres États du Golfe se sont également lancés dans la construction d'immeubles de très grande hauteur sur une échelle plus modeste qu'à Dubaï. Au Qatar à Doha, une tour de 112 étages est en construction, la Doha Convention Center. Doha est la ville du golfe qui a le plus de gratte-ciel après Dubaï.

D'autres très grands gratte-ciel ont été construits ou sont en construction à Manama capitale de l'État de Bahrein ou à Koweit City. Dans cette ville la tour Al Hamra de 412 mètres de hauteur sera achevée en 2009.

En Arabie Séoudite, des gratte-ciel d'une beauté spectaculaire ont été construits ou sont en construction tels que le Kingdom Centre à Riyadh ou l'Abraj Al Bait hotel à La Mecque.

En Israël, la forte densité d'habitants a imposé la construction de plusieurs dizaines d'immeubles de très grande hauteur. La plupart se situent dans l'agglomération de Tel Aviv où se trouve, à Ramat Gan, la plus haute tour du pays, la City Gate Ramat Gan, haute de 244 mètres. La plupart de ces édifices ont été construits depuis les années 1990. Certains sont assez originaux comme c'est le cas de la tour The Sail à Haïfa.

Au Liban, à Beyrouth les très nombreuses destructions durant la guerre civile ont imposé la reconstruction de la capitale. Beaucoup d'immeubles de grande hauteur ont été construits depuis le début du siècle,tels que par exemple la Marina Tower.

Europe

Francfort-sur-le-Main

Le gratte-ciel n’est pas vraiment dans la culture européenne. L’Europe ne compte que deux des cinquante plus hauts gratte-ciel mondiaux (tous deux situés a Moscou). Les premiers immeubles de plus de 100 mètres de hauteur en Europe ont été construits dans l'Italie mussolinienne, avec en 1933 la Torre Littoria à Turin et en 1940 la Torre Piacentini à Gênes.

Mais c'est dans les années 1950 que commence vraiment la construction de tours de grande hauteur en Europe, en Italie (Milan, Naples), France (Amiens), Espagne (Madrid, Gijon), URSS (Moscou, Riga), Pologne (Varsovie), Roumanie (Bucarest), Allemagne. Les constructions de tours se sont ensuite multipliées notamment en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, mais elles ont été très décriées. Beaucoup de villes limitent donc la construction d’immeubles de grande hauteur pour préserver le paysage urbain traditionnel. Des quartiers de gratte-ciel de bureaux ont donc été construits plus en périphérie : la Défense en banlieue parisienne, et plus récemment Canary Wharf dans l’Est londonien. Des tours de logements sociaux ont également été construites dans des zones périphériques, mais leur hauteur n’est pas assez élevée pour que l’on puisse parler de gratte-ciel.

Le plus haut gratte-ciel du continent européen est la Naberezhnaya Tower C (Башня на Набережной C) à Moscou, inaugurée en 2007, comportant soixante et un étages et culminant à 268,4 mètres. L’ancien détenteur du titre était le Triumph-Palace (Триумф-Палас), également à Moscou.

On observe actuellement un nouvel intérêt pour les gratte-ciel dans les grandes villes européennes, notamment à Londres, Francfort, Paris, Varsovie, Moscou.

En France, l'une des premières tentatives pour construire des immeubles d'habitations de grande hauteur remonte aux années 1930 avec, à Villeurbanne dans l'agglomération lyonnaise, la construction du quartier des Gratte-Ciel à l'initiative du maire de l'époque Lazare Goujon, un programme ambitieux d'immeubles atteignant jusqu'à 17 étages et 65 mètres. Toujours dans les années 1930, l'architecte Le Corbusier développa des projets de gratte-ciel dans l'île de la Cité à Paris. En 1952, fut achevée la tour Perret à Amiens. Haute de 104 mètres, ce fut l'un des tout premiers gratte-ciel du continent européen. C'est surtout dans la région parisienne, dans le quartier de La Défense, dans les années 1960/1970 que commencèrent à grande échelle les constructions de gratte-ciel avec, par exemple en 1970, la Tour Les Poissons, premier vrai gratte-ciel de France avec une hauteur de 150 mètres. Au début des années 1970, dans Paris même, de très nombreuses tours sont lancées dans les 13e, 14e, 15e, 17e, 19e arrondissements. Tours d'habitations essentiellement, mais aussi tours de bureaux comme la Tour Montparnasse achevée en 1972, qui, avec ses 210 mètres de hauteur, fut à son époque le plus haut bâtiment d'Europe. À la fin des trente glorieuses en 1974, la région parisienne était de très loin l'agglomération européenne comportant le plus de gratte-ciel. Mais beaucoup de Parisiens étaient hostiles aux tours. Les autorités en limitèrent les possibilités de construction dans Paris même. En 1977, la hauteur maximale des constructions dans Paris a été fixée à 25 mètres dans les arrondissements du centre et 37 mètres alentours, notamment sous l'impulsion du président français de l'époque, hautement hostile aux tours : Valery Giscard D'Estaing.

Dans le centre d'affaires de La Défense, un plan de relance de la construction de tours a été lancé en 2006. De nombreux gratte-ciel sont en projet notamment la Tour Signal, la Tour Phare, la tour Generali, et les deux tours du Hermitage Plaza. Ces dernières seront les plus hautes de l'Union européenne avec leurs 323 mètres et 93 étages. Certains prendront la place d'immeubles moins hauts construits durant les années 1960. De la sorte la France devrait voir son parc de gratte-ciel connaître une grande croissance avec en effet une dizaine de gratte-ciel de plus de 150 mètres mètres de hauteur en projet, dont quatre géants dépassant les 300 mètres. Cependant, la crise économique de 2009 va peut-être remettre en cause ou retarder certains de ces projets.

En province, seule la ville de Lyon compte un immeuble de plus de 150 mètres de hauteur, la tour du Crédit lyonnais (Tour Part-Dieu) haute de 165 mètres inaugurée en 1977. Une tour de 115 mètres de hauteur la Tour Oxygène est en construction (inauguration en 2010) et trois tours de plus de 100 mètres sont en projet dont une de 200 mètres de hauteur: La tour Incity. La ville de Marseille possède aujourd'hui la Tour CMA CGM (aussi appelée French Line ou Tour Jacques Saadé) d'une hauteur de 147 mètres. D'autres tours de grandes envergures sont également en projet dans le cadre du projet Euroméditerranée. On trouve des tours de plus de 100 mètres également à Lille (Euralille), Nantes, Mulhouse. Il y a des projets de ce type à Toulouse.

En Allemagne, la capitale des gratte-ciel est Francfort-sur-le-Main parfois surnommée 'Mainhattan'. Le centre-ville ayant été détruit pendant la guerre, des terrains ont été libérés. Parmi les gratte-ciel emblématiques de la ville, la Messeturm (tour de la foire) conçue par l'architecte d'origine allemande Helmut Jahn et la Commerzbank Tower qui, à sa construction était, avec ses 259 m, la plus haute tour de l'UE. Beaucoup de ces tours abritent des banques, des compagnies d'assurances et des compagnies financières liées à la bourse de Francfort, l'une des plus importantes d'Europe, après Londres et Paris.

Au Royaume-Uni, les tours se situent essentiellement à Londres, ou, depuis le lancement du quartier Canary Wharf, au début des années 1990, leur construction a été relancée. Parmi les tours en construction, la tour Héron qui sera haute de 242 mètres. Ces dernières années des gratte-ciel ont été également construits dans des villes moyennes comme Leeds, Manchester, Swansea, Sheffield, Liverpool, Birmingham.

Aux Pays-Bas, à partir des années 1990, un grand nombre de gratte-ciel ont été construits en particulier à Rotterdam (Maastoren' par exemple) et à La Haye où se trouve un gratte-ciel qui a remporté un prix d'architecture (Emporis Skyscraper Award), le Het Strijkijzer.

En Espagne, le boom immobilier de ces dernières années a entraîné la construction de nombreux d'immeubles de grande hauteur, notamment dans les cités balnéaires telles que Benidorm, Villajoyosa ainsi que dans la capitale Madrid où quatre tours de plus de 200 mètres ont été inaugurés en 2007 et 2008 dont la plus haute du pays la Torre de Cristal.

En Italie, il y a peu de gratte-ciel. Ils se concentrent à Naples et à Milan. C'est à Turin que se trouve le plus ancien gratte-ciel d'Italie et d'Europe, la Torre Littoria construit en 1933 et haut de 109 mètres. À Milan des gratte-ciel ont été construit dans les années 1950 à une époque où on en construisait très peu dans le monde (cas de l'immeuble Pirelli). Pour l'instant, aucun immeuble italien n'atteint les 150 mètres, mais des immeubles plus hauts sont en construction à Milan tel que l'immeuble de la région de Lombardie.

En Russie, où il y a un manque important d’espaces modernes de bureaux, de très nombreux gratte-ciel sont en construction, en particulier à Moscou où à l'époque de Staline dans les années 1950 avaient été construits les premiers grands gratte-ciel d'Europe (hauteur > 150 mètres) dans un style unique au monde. À partir de l'an 2000, avec la très forte reprise économique, les constructions ont repris à un très grand rythme. Moscou est désormais la ville d'Europe qui compte le plus de gratte-ciel avec en 2009 une quarantaine de tours dépassant les 150 mètres et plus de 200 immeubles de plus de 100 mètres de hauteur la plupart construits depuis l'an 2000. Les deux plus hauts gratte-ciel d'Europe sont d'ailleurs situés à Moscou. Certains projets sont très ambitieux comme la Tour Vostok. Elle sera haute de 360 mètres, sur 92 étages. Ce sera la tour la plus haute d’Europe à son achèvement en 2009.

Dans les autres grandes villes, de nombreux projets sortent de terre, à Saint Petersburg, Samara (Ladya 2), Yekaterinburg, Saratov, Volgograd, Oufa, Novosibirsk. Les gratte-ciel russes se caractérisent souvent par une grande originalité comme c'est le cas de la tour Paveletskaya à Moscou. D'autres gratte-ciel perpétuent le style stalinien comme c'est le cas du Triumph-Palace construit en 2005 ou de l'Edelweiss (Tour) construit en 2003. Presque tous ont été conçus par des architectes russes.

Dans la partie européenne de la Turquie à Istanbul ont été construits depuis les années 1990 un très grand nombre de gratte-ciel dont la Isbank Tower 1 haute de 181 mètres, le Sisli Plaza. En 2010, devrait être achevé le Diamant d'Istanbul haut de 270 mètres qui sera le plus haut gratte-ciel de Turquie

Afrique

Centre-ville de Johannesbourg vue du Carlton Centre

La première Tour de grande hauteur à avoir été construite en Afrique est l'immeuble Liberté, d'une hauteur de 78 mètres et de 17 étages, conçue par l'architecte suisse Léonard René Morandi et achevée en 1950 à Casablanca, au Maroc.

Les Twin Center (tours jumelles) de 28 étages chacune, situées au coeur de la ville dans le quartier Maarif, mesurent les 115 mètres de hauteur et constituent par ailleurs les plus hautes tours du Maghreb. Plusieurs tours verront le jour dans les quelques années qui suivent à Casa, notamment la tour du Casa Nearshore en construction qui mesurera 160 mètres de hauteur.


En Égypte, plusieurs gratte-ciel sont également construits, notamment à Alexandrie et au Caire, mais aucun ne dépasse les 150 mètres.

À Dakar, au Sénégal, est prévu le plus haut gratte-ciel d’Afrique, la tour Kadhafi, qui, lorsqu’elle sera construite, mesurera 250 mètres et abritera des bureaux et hôtels.

À Abidjan en Côte d'Ivoire, plusieurs tours de plus de 25 étages ont été construites durant les années 1980.

En Afrique du Sud, et notamment à Johannesbourg de nombreux gratte-ciel ont été édifiés surtout dans les années 1970, le plus haut étant le Carlton Centre (222 m) suivi par le Pearls Of Umhlanga à Umhlanga Rocks. Parmi les gratte-ciel notables, le Michelangelo dans la banlieue de Johannesburg, Embassy à Durban, le Triangle House au Cap. L'Afrique du Sud est de loin le pays d'Afrique qui compte le plus de gratte-ciel.

Océanie

Il y a de très nombreux gratte-ciel en Australie du fait de la concentration de la population dans quelques villes millionnaires. La tour la plus haute du pays (hors antenne) est la Eureka Tower, haute de près de 300 mètres sur 91 étages, située à Melbourne. C'était à son inauguration, en 2006, la plus haute tour d'habitation du monde. Sydney comprend une centaine d'immeubles de 100 mètres de hauteur et plus . Il faut noter la présence de nombreux gratte-ciel dans la Ville de Gold Coast au nord de Sydney, qui comprend l'une des tours les plus hautes du pays, la Tour Q1, qui comprend 78 étages (276 mètres de hauteur hors antenne).

En Nouvelle-Zélande, la plupart des gratte-ciel sont concentrés dans la plus importante ville du pays, Auckland. La tour la plus haute du pays est le Vero Centre haute de 167 mètres.

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