Autrefois présent presque partout dans l'est du Canada, on ne le retrouve plus aujourd'hui qu'en petit nombre dans le nord-ouest de l'Ontario et dans le nord du Québec, où certains spécimens continuent d'être observés occasionnellement. Aux États-Unis, on l'observe quelquefois en Californie, dans le parc de Yosemite . L'espèce est toutefois plus abondante dans l'ouest du Canada et en Alaska. Elle a une distribution circumpolaire. Outre l'Amérique du nord, on la trouve en Scandinavie ainsi qu'en Eurasie.
Le glouton fréquente la grande forêt de conifères (taïga) et la toundra. Il occupe habituellement un domaine d'environ 400 km2 qu'il patrouille en suivant régulièrement les mêmes sentiers. Par contre, selon l'abondance et la répartition de ses proies, son territoire peut être encore plus vaste, généralement afin de suivre les troupeaux migrateurs de caribous. On a déjà suivi certains individus dans la neige sur une distance de 60 à 80 kilomètres, ce qui est assez considérable.
Dans son aire de répartition, il préfère généralement des régions éloignées, à l'écart des humains. Toutefois, les caractéristiques précises du milieu sauvage dont il dépend demeurent inconnues. Par exemple, il ne s'est pas réinstallé ni au Québec ni au Labrador malgré l'abondance de caribous et l'habitat tranquille. Étant donné le manque de connaissance, il est difficile de protéger et de gérer son habitat. Le mâle couvre un territoire de plus de 1 000 km2 alors que la femelle couvre un territoire de moins de 100 km2.
Il s'abrite habituellement sous une souche, dans un buisson ou même à l'intérieur d'une carcasse d'animal. Parfois il se couche en rond dans la neige sous un arbre. Les grottes font aussi de parfaits abris pour les gloutons. Considérant qu'il chasse jour et nuit, et à longueur d'hiver, il ne s'abrite donc que rarement, même par les temps les plus rudes.
Le glouton est un animal solitaire. Courageux et rusé, il peut être particulièrement agressif face aux autres animaux, surtout lorsqu'il se sent menacé. On prétend qu'il sait protéger ses captures contre les attaques de loup et même d'ours brun. Il ne défend pas son territoire, mais signale sa présence en déposant sur le sol ou sur un tronc d'arbre, le long des sentiers qu'il fréquente, les sécrétions musquées de ses glandes anales. Parfois, il gratte le sol à la manière d'un chien, ou ronge l'écorce de certains arbres.
À part l'homme qui le trappe pour sa fourrure, le glouton rencontre peu de prédateurs que sont le loup gris, l'ours et éventuellement le cougar.
Le glouton se nourrit de carcasses de gros animaux morts de causes naturelles ou tués par des ours ou des loups. Il réussit parfois à tuer un caribou des bois ou un orignal ralenti par la neige ou affaibli par la maladie. Il mange aussi des campagnols, des lièvres, les larves d'insectes, des œufs d'oiseaux et des baies; il s'attaque parfois au castor du Canada, au renard roux ainsi qu'au porc-épic d'Amérique et d'autres rongeurs. Il lui arrive aussi de cacher de la nourriture sous la neige après l'avoir imprégnée de sa forte odeur, dissuadant ainsi tout intrus de la lui dérober. Bien adapté à la vie de charognard, le glouton a des dents et des mâchoires robustes qui lui permettent de broyer de gros os et de manger de la viande gelée. Comme il n'est pas très efficace à la chasse, il dévore souvent des animaux pris au piège. On l'a cependant déjà observé en train de s'attaquer à des proies beaucoup plus volumineuses, comme l'ours ou l'orignal. Parfois il s'introduit dans les cabanes, ce qui ne lui attire guère la sympathie des trappeurs. Son odorat très fin lui permet de détecter la présence de nourriture sous une épaisse couche de neige. Quand il ne trouve pas de nouvelle carcasse, il retourne vers une précédente et mange ses os gelés. Le glouton parcourt environ 40 km par chasse.