Gerboise bleue raconte l'histoire des vétérans français et des Touaregs algériens victimes des premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. Pour la première fois, les derniers survivants témoignent de leurs combats pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés.
À cause des critiques croissantes, la France a cessé ses essais atmosphériques dans le désert et a mené des essais souterrains quelques mois après l'indépendance de l'Algérie en 1962 selon les accords secrets d'Évian avec le FLN. Ces accords prévoyaient que la France utiliserait pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations In-Eker, Reggane et de l'ensemble de Colomb-Béchar-Hamadir pour des essais d'armes chimiques. Les discussions franco-algériennes de 1962 sont assorties d'accords secrets, jusqu'en 1978, les militaires français pourront ainsi continuer à faire des essais d'armes chimiques et bactériologiques à Colomb-Béchar-Hamadir, dans la région nord du Sahara. Cette région, qui peut être assimilée à un polygone d'essai de 100 kilomètres de long sur 60 de large, a été le plus vaste centre d'expérimentation d'armes chimiques au monde, Russie exceptée.
Après Gerboise bleue, des négociations se sont déroulées avec le FLN, qui ont permis la mise à disposition d'une partie du Sahara pour la France. Les centres d'expérimentation désertiques ont pu ainsi être gardés jusqu'à la campagne d'essais en Polynésie française en 1966.
De février 1960 à avril 1961, la France a testé quatre bombes dans l'atmosphère de Reggane, les « Gerboises ». Trois d'entre elles étaient seulement des « engins de secours », avec des puissances volontairement réduites à moins de 5 kilotonnes.
Avec les essais souterrains, la séquence a été modifiée avec la désignation de noms de bijou, à partir de novembre 1961, avec « Agate » (< 20 kt). Le 1er mai 1962, au cours du deuxième essai, l'« accident de Béryl » contamine plusieurs personnes. L'épisode fut déclassifié de nombreuses années plus tard.
Cinq mois après la dernière bombe Gerboise, l'Union soviétique a répondu en rompant le moratoire des essais dans l'atmosphère, réglé de facto depuis la fin de 1958 avec les États-Unis et le Royaume-Uni.
Les bombes H représentent une nouvelle génération beaucoup plus puissante que les bombes A. L'URSS a mené de nombreux tests d'amélioration, à partir de septembre 1961, avec une série d'essais de 136 bombes H. La série comprenait la bombe la plus puissante jamais testée, de 50 mégatonnes (50 000 kt) « Tsar Bomba ».
Pour réponse, les États-Unis ont réactivé leur propre programme d'essais atmosphériques avec une série de 40 explosions d'avril 1962 à novembre 1962.
La Chine a également lancé son propre programme nucléaire suite à la rupture sino-soviétique, effectuant son premier test d'une bombe A, nommé « 596 » (22 kt), le 16 octobre 1964, et celui d'une bombe H, le H-Test no 6 (3,3 Mt), le 17 juin 1967.
Le général de Gaulle voulait que la France soit à la pointe de la technologie nucléaire.
En 1968, la France fit exploser sa première arme thermonucléaire, Canopus (2,6 Mt), dans le Pacifique, au-dessus de Fangataufa, un atoll désert, en Polynésie française.
Il a fallu attendre 2006 pour que plusieurs sites, non décontaminés par l'armée française, ni par l'Algérie, soient interdits au public.
En septembre 2004, une information judiciaire (et donc enquête) est ouverte à Paris contre X, à propos des conséquences des essais nucléaires français (menés de 1960 au Sahara, jusqu'en 1996 en Polynésie française) sur les civils et militaires qui y ont assisté sans être suffisamment protégés.
Dans le Sahara, la France avait procédé à un total de 17 essais nucléaires : 13 souterrains à In Eker, dans le Hoggar, à quelques centaines de kilomètres au sud de Reggane, et 4 atmosphériques (série des « Gerboises »). Succédèrent ainsi à Gerboise bleue :
Après qu'un tribunal français eut accordé (le 7 juin 2008) une pension d'invalidité à vie à un ancien militaire âgé de 65 ans, victime d'une polymyosite pouvant avoir pour origine sa participation à des essais nucléaires en Algérie, la France a annoncé un projet de loi d'indemnisation des victimes de ses 210 essais nucléaires, appuyé sur un fonds prévu de 10 millions d'euros.
En Algérie, les médecins et les ONG locales estiment que le nombre d'anomalies et problèmes de santé est encore anormalement élevé dans cette zone. On admet aujourd'hui que différentes pathologies, dont les cancers (cancer de la thyroïde, cancer du poumon, cancer du sein, leucémie, certaines anomalies congénitales, etc.) peuvent avoir été induites par l'irradiation ainsi subie.