Walter Georg Groddeck, né le 13 octobre 1866 à Bad Kösen (sur la Saale) et mort le 11 juin 1934 à Knonau, près de Zurich, est un médecin et psychothérapeute allemand. Il n'appartenant pas au premier cercle des psychanalystes mais Freud avait pu en dire qu'il était un "analyste incomparable". Au "Congrès Psychanalytique de la Haye" en 1920, Groddeck s'était lui même défini ainsi: Je suis un analyste sauvage, terme devenu ensuite célèbre dans le mouvement. Il était aussi un fidèle ami de Sandor Ferenczi. Il est surtout le premier "psychosomaticien" qui ait intégré la psychanalyse à cette discipline.
Groddeck naît d'un médecin réputé admirateur de Bismarck. Il a quatre frères et sœurs, qui mourront tous de maladies organiques.
D'abord élève de l’École régionale de Pforta, Groddeck entreprend des études de médecine. En 1900, Groddeck découvre Baden-Baden et y soigne en utilisant hydrothérapie, régime, massages et entretiens dans une clinique nommée sanatarium.
En 1934, il rejoint la Suisse, où il meurt la même année.
Guy Debord, dans une lettre à l'éditrice de Groddeck Floriana Lebovici qui souffrait d'un cancer, écrivit en 1988 : « J'estime vraies les thèses de Groddeck en général; et dans ce cas d'une manière éclatante : nos maladies, ce sont nos peines. »
Groddeck entretiendra, comme beaucoup d’autres, une correspondance avec Sigmund Freud. Il n'accepte pas toute la métapsychologie, mais s'intéresse à la résistance, à la sexualité psychique, en vue de guérir des maladies organiques.
Il fut un psychothérapeute original pour l'époque, et convaincu de l'importance du rôle de l'inconscient, plus particulièrement de l'instance appelée le ça (proche de ce que Freud appelle le es ou le ça également) dans la genèse des troubles somatiques courants.
En 1921, il publie le Livre du ça, dans lequel il reprend certains concepts analytiques et introduit un concept du ça que Freud modifiera par la suite, écrivant, en réponse, Le Moi et le Ça. Pour Groddeck, toute maladie organique est en fait psychosomatique.
Vers la fin de sa vie, beaucoup de ses collègues et admirateurs le prièrent de créer une école pour promouvoir ses idées. Cette requête le fit rire et il dit : « Les disciples aiment que leur maître reste immobile, tandis que je prends pour un imbécile celui qui souhaiterait que je dise demain la même chose qu'hier. Si vous voulez vraiment me succéder, regardez la vie par vous-même et dites honnêtement au monde ce que vous voyez. »