Géopolitique - Définition

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L'analyse géopolitique aujourd'hui

Retour de la géopolitique

La géopolitique, après avoir été bannie comme savoir scientifique, a retrouvé une nouvelle légitimité d'approche à la suite des différents conflits qui ont émergé dans les années 1970. Dans son essai, le géographe Yves Lacoste dénonce la mainmise des différents États-majors (politique, militaire, financier, économique) sur les savoirs cartographiques et géographiques limités à des perspectives stratégiques. Il souhaite une vulgarisation de l'approche géographique. À la même période, autour d'un cénacle d'enseignants de divers horizons, il lance la Revue Hérodote qui se veut une revue de stratégie et de géopolitique. Lacoste définit la nouvelle géopolitique comme « l'étude des interactions entre le politique et le territoire, les rivalités ou les tensions qui trouvent leur origine ou leur développement sur le territoire ».

La géopolitique, afin d'éviter de retomber dans les travers du passé, se doit d'utiliser l'ensemble des connaissances liées à la géographie (géographie physique, mais aussi la géographie humaine dans toutes ses composantes (sociales, économiques, culturelles, sanitaires), les matières premières et les flux de ressources), mais aussi utiliser l'histoire, la science politique, etc.

La mondialisation pourra peut-être conforter la légitimité de nouvelles approches géopolitiques.

Les axes d'analyses

Dès le début des années 1980 étaient entrevus des risques de marginalisation géopolitique de l'Europe, qui pourraient s'accentuer aujourd'hui si la réaction n'est pas adaptée :

Le détroit d'Ormuz : point de tension géostratégique entre l'Iran, Oman (péninsule de Musandam) et les Émirats arabes unis.
  • Retour du charbon (propre) : Australie, Chine, Canada, etc.

Par sa recherche des interactions entre les grandes zones du monde (énergie et matières premières, flux de ressources, passages à risques), la géopolitique s'intéresse naturellement à la politique internationale et à ses aspects diplomatiques.

Le terme de géopolitique revêt une connotation stratégique, voire militaire, tandis que le terme de géographie politique fait plutôt référence à l'organisation des États, des régions, des entités administratives, des frontières, et des habitants. On constate que de nos jours la mondialisation et l'effondrement d'un monde bipolaire ont multiplié et complexifié les liens entre toutes les populations de la planète. Depuis une dizaine d'années, les centres universitaires multiplient les sections géopolitiques afin de répondre à une demande croissante d'analyse dite géopolitique.

Les enjeux ne manquent pas :

  • enjeux démographiques liés à la surpopulation mondiale ;
  • enjeux humains liés aux flux désordonnés de populations, aux migrations non contrôlées, etc. ;
  • dans ce contexte, la pérennité des langues dans le monde est un enjeu très important ;
  • enjeux culturels associés à l'utilisation d'une langue ;
  • recrudescence des menaces terroristes ;
  • risques de prolifération nucléaire (Iran, Corée du Nord) ;
  • recherche de la maîtrise du cycle fermé de l'uranium, et partenariats mondiaux ;
  • accès à l'eau potable et à l'assainissement (Turquie, Syrie, Israël, Asie, Afrique, etc.) ;
  • ressources halieutiques et zones de pêche ;
  • agroressources au Brésil, usines biochimiques ;
  • accès aux ressources naturelles en Afrique, au Moyen-Orient, etc. ;
  • polarisation et maillages mondiaux: villes à stature mondiale, pôles de compétence économique et technologiques, imbrications économiques, fracture numérique ;
  • gisements éoliens ou hydroliens ;
  • risques sur les tunnels transfrontaliers ;
  • remises en cause internes de l'État (régionalisme, autonomie, séparatisme, indépendantisme) : au Canada (Québécois) ; Europe (Bretons, Catalans, Flamands, Ligue du Nord, Savoie, Wallons D.O.M [voir les états généraux de l'outre-mer]) ; Afrique... ;
  • horogenèse, néologisme créé par Michel Foucher. Discipline s'intéressant à la genèse des frontières.

Les facteurs décisifs dans les alliances

La géopolitique s'attache à étudier les différents facteurs qui aboutissent à la constitution des alliances.

La géopolitique s'intéresse aux différents facteurs qui influencent les stratégies :

  • maîtrise globale des mers et/ou de la terre (peuples de la mer, peuples de la terre) : on assiste souvent à des différences de stratégie entre une puissance ou une alliance entre puissances maritimes et une puissance ou une alliance entre puissances continentales, ce facteur influence les autres ;
  • contrôle des points de passage et des moyens de transport : détroits, cols, tunnels, aéroports, ports, gares ;
  • facteurs financiers (impôts, taxes...) ;
  • accès aux ressources naturelles et aux matières premières ;
  • maîtrise des techniques (navigation, aéronautique et espace…) ;
  • types de régimes politiques (démocratie, etc.) ;
  • facteurs culturels, sociologiques et philosophiques ;

Aspects militaires et énergétiques

Les États-Unis ont mis en place depuis la fin des années 1980 une stratégie globale visant à assurer la suprématie de l'armée américaine et des entreprises américaines sur le monde. Elle est structurée autour d'un consortium de grandes entreprises des secteurs de l'informatique et de l'aéronautique, qui a permis de projeter les forces américaines en Irak, lors des deux guerres du Golfe en 1991 et en 2003. Cette stratégie globale concerne maintenant presque tous les secteurs d'activité, et s'appuie sur une utilisation très structurée des technologies de l'information (Internet, réseaux).

L'accès aux ressources pétrolières conduit à définir des stratégies spécifiques (voir géopolitique du pétrole).

On constate ses effets également dans l'alliance que les États-Unis ont réalisée, en réponse au protocole de Kyoto, avec la Chine, l'Inde, le Japon, et l'Australie, visant à développer le charbon propre, et les nouvelles générations de réacteurs nucléaires (réacteurs de génération IV, en:Integral Fast Reactor).

Aspects linguistiques

La langue est un facteur essentiel de la communication entre les peuples. Ainsi, la précision du langage peut-elle jouer un rôle décisif dans des négociations internationales.

C'est sans doute l'un des facteurs qui a fait que la langue française était la langue parlée dans les cours européennes au siècle des Lumières (XVIIIe siècle). En effet, le français a été normalisé et « défendu » dès 1635 par l'Académie française.

Il en a résulté des règles strictes de droit international public, reconnues dans le statut des langues officielles retenues par l'Organisation des Nations unies. Le français est ainsi l'une des six langues officielles reconnues par l'ONU pour les négociations internationales. Le français joue donc un rôle important dans la diplomatie.

Les gentilés (noms d'habitants d'un continent, d'un pays, d'une région, par exemple) sont un aspect relativement invariable de la géographie linguistique.

Exemples :

  • un Français (avec une majuscule = le gentilé) ;
  • un Européen.

Le français, glottonyme qui désigne la langue française. Dans un contexte de mondialisation, où l'utilisation de l'Internet se répand de plus en plus de par le monde, on peut s'interroger sur la pérennité des langues. L'attribution d'un nom à une langue est un « enjeu géopolitique » essentiel.

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