Géographie de la Tunisie - Définition

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Introduction

Géographie de la Tunisie
Photo satellite de la Tunisie (août 2001)
Continent Afrique
Région Maghreb
Coordonnées 34° 0' N 9° 00' E
Superficie 90e rang mondial
163 610 km²
Terres : 95 %
Eau : 5 %
Côtes 1 298 km
Frontières Algérie 965 km
Libye 459 km
Altitude maximale 1 544 m (Djebel Chambi)
Altitude minimale -17 m (Chott el-Gharsa)
Plus long cours d'eau Medjerda
Plus importante étendue d'eau Lac de Bizerte

La géographie de la Tunisie est caractérisée par les contrastes régionaux. La Tunisie est le pays le plus au nord du continent africain. Il est séparé de l'Europe par 140 kilomètres au niveau du canal de Sicile et rattaché au Maghreb dont il est le plus petit État.

Disposant d'une superficie de 163 610 km2, le pays est limité à l'ouest par l'Algérie (965 kilomètres de frontière commune), au sud-est par la Libye (459 kilomètres) et au nord et à l'est par la mer Méditerranée (1 298 kilomètres de côtes).

La Tunisie s'étend entre les latitudes 31° et 37° nord et entre les longitudes 8° et 11° est et se trouve plus étirée sur l'axe nord-sud que sur l'axe est-ouest. En effet, les deux lieux les plus éloignés selon le premier axe, le cap Blanc et Borj el-Khadra, sont distants de 1 200 kilomètres tandis que la largeur moyenne, selon le second axe, est de 280 kilomètres. Le pays se trouve entièrement sur le fuseau horaire UTC+1.

Géographie physique

Généralités

Superficie Surface couverte d'eau Terres cultivées Terres urbanisées Forêts Terres inexploitées
163 610 km2 5 % 32 % 0,5 % 12 % 50,5 %

Les terres cultivées représentent 4,9 millions d'hectares dont 1,6 consacré à la culture des céréales (majoritairement du blé dur dans la vallée de la Medjerda), 1,6 consacré à la culture de l'olivier (principalement dans le Sahel tunisien et le gouvernorat de Sfax) et 400 000 hectares consacrés aux cultures irriguées. Au sein des terres inexploitées, le désert occupe une superficie comprise entre 33 % et 40 % du territoire selon qu'on le définisse d'après l'aridité (en général la surface située au sud de l'isohyète 100 mm) ou selon des caractéristiques paysagères (ramené au Grand Erg Oriental).

Relief et géomorphologie

La Tunisie possède un relief contrasté, entre une partie septentrionale et occidentale montagneuse, une partie orientale plane et une partie méridionale désertique. La Tunisie du nord-ouest se situe dans l'extension du massif montagneux de l'Atlas qui naît au sud du Maroc en deux grands alignements orientés ouest — est : l'Atlas tellien qui suit le littoral méditerranéen et l'Atlas saharien qui s'abaisse vers le cap Bon et le golfe d'Hammamet.

Paysage de Kroumirie

Entre le littoral nord et la riche vallée de la Medjerda s'étire l'Atlas tellien — aussi appelé Tell septentrional ou monts de la Medjerda — en trois grands alignements de moins en moins élevés jusqu'à atteindre le littoral oriental entre le cap Blanc et Ghar El Melh : les montagnes de Kroumirie culminant à 1 000 mètres, les monts Nefza culminant à 600 mètres et les Mogods culminant à 500 mètres. Au sud se déroule la vallée de la Medjerda alimentée par de nombreux cours d'eau (oueds Mellègue, Tessa, Béja et Zarga) à laquelle succède une zone de collines irrégulières, les monts de Téboursouk, entre la ville du Kef et le golfe de Tunis. Il s'agit du Haut Tell.

La dorsale tunisienne, chaîne calcaire, s'étend pour sa part des monts de Tébessa (Algérie) vers la péninsule du cap Bon. Elle se compose de groupes montagneux alternant avec des plateaux escarpés et des dépressions : les monts de Tébessa (1 385 m), le Djebel Chambi (1 544 m), le Djebel Semmama (1 314 m), le Djebel Serj (1 357 m), le Djebel Zaghouan (1 295 m) et le Djebel Sidi Abd er-Rahmane dans le cap Bon (637 m). Vers le sud, l'Atlas se réduit à des îlots montagneux (cherb) disséminés au-dessus de hautes plaines : le Djebel Mhrila (1 378 m) et le Djebel Selloum (1 373 m).

Une région plane de hautes steppes, à l'ouest, et de basses steppes, plus à l'est, s'intercale avec le sud désertique et se trouve sillonnée par quelques alignements montagneux résiduels (orientés ouest — est) : le Djebel Majoura (874 m), le Djebel Bou Hedma (790 m), le Djebel Orbata (1 165 m) et le Djebel Asker (608 m).

Hydrologie

Cours de la Medjerda

La dernière évaluation des ressources hydrauliques en Tunisie fait état de 4,503 milliards de m³ disponibles, dont 2,7 sont des eaux de surface et 1,803 sont des eaux souterraines, ce qui est faible en comparaison des autres pays du Maghreb. De par leur qualité environnementale et de par les risques élevés de pollution auxquels les sebkhas font face, une politique de protection a été mise en place et concrétisée par la fondation d'une agence gouvernementale : l'Agence pour la protection des aires littorales (APAL).

Le nord du pays rassemble les principaux oueds, dont la Medjerda, et reçoit les plus grandes quantités de précipitations (plus de 400 millimètres par an) : il fournit donc 82 % des ressources en eau du pays. Les principaux plans d’eau incluent des lacs, lagunes et sebkhas dont les plus importants sont :

  • le lac de Bizerte (12 000 hectares) ;
  • le lac Ichkeul (10 000 hectares) ;
  • le lac de Tunis (4 000 hectares) ;
  • la lagune de Ghar El Melh (3 135 hectares) ;
  • la sebkha Ariana : cuvette de 5 000 hectares située au nord du lac de Tunis, dont elle est séparée par la plaine de La Soukra, et coupée du golfe de Tunis par un cordon dunaire littoral entre Raoued et Gammarth
  • la sebkha Séjoumi : cuvette de 3 900 hectares située à l'ouest de Tunis
Chott el-Jérid : la plus importante sebkha du pays

Le centre (entre 400 et 200 millimètres par an) — avec la sebkha Sidi El Héni située dans la région du Sahel — et le sud du pays (inférieur à 200 et souvent à 100 millimètres par an) sont caractérisés par l'aridité et l’endoréisme : ils ne fournissent donc que 12 % et 6 % des ressources, alors qu’ils représentent 62 % de la superficie du pays, mais accueillent l’essentiel des ressources souterraines. Ces dernières ont permis à la surface des oasis de doubler largement sur trente ans, passant de 15 000 à 36 000 hectares irrigués.

L’intérêt pour la construction de grands barrages et le transfert d’eau potable vers Tunis remonte à l’époque du protectorat français. Après l’indépendance, la réalisation de grands ouvrages destinés à l’irrigation continue, principalement dans le nord du pays. La croissance urbaine accélérée du début des années 1980 se traduit par une augmentation sensible de la demande hydraulique. Le cinquième plan (1977-1981) vise donc la réalisation de quatre grands barrages mettant en place un système d’exploitation et de transfert des eaux vers les autres régions de Tunisie. L’engagement de l’État se confirme avec la stratégie décennale de mobilisation des ressources en eaux mise en place durant les années 1990 avec la réalisation de 21 grands barrages, 203 barrages collinaires, 610 nouveaux forages et 98 stations d’épuration. En 2000, le taux de réalisation du projet est estimé à 70 % par le ministère de l’agriculture. Toutefois, un déficit des ressources se profile à l’horizon 2030 et la maîtrise de la demande deviendrait alors prioritaire.

L’agriculture est le premier consommateur d’eau du pays (80 % des ressources) avec une superficie irriguée passant de 65 000 hectares en 1956 à environ 345 000 au début du XXIe siècle.

Climat

Le climat de la Tunisie, qui varie grandement selon les régions, est de type méditerranéen au nord et le long des côtes, semi-aride à l'intérieur du pays et aride au sud. Les températures moyennes pour l'ensemble du pays sont de 12 °C en décembre et de 30 °C en juillet.

En raison de sa situation géographique, le climat tunisien est influencé par les vents marins et sahariens. La côte nord est exposée aux vents soufflant depuis le sud de la France, ce qui provoque une baisse significative des températures et une hausse des précipitations en particulier en hiver. Au sud du pays, les vents chauds et secs soufflent sur les grandes étendues désertiques ainsi que sur les plaines. Le printemps et l'été voient apparaître le sirocco (dénommé shehili en Tunisie), vent d'origine saharienne qui peut facilement faire grimper la température au-dessus des 40 °C.

Faune et flore

Dromadaires en relâche aux environs de Ksar Ghilane

La flore varie beaucoup en fonction des régions. Alors que celle des régions côtières est semblable à celle de l'Europe méridionale et comprend prairies, garrigue, maquis et forêts de chênes-liège, la végétation du sud du pays, qui s'adapte aux conditions climatiques semi-arides, est de type steppique avec une dominance de l'alfa. Dans les régions arides de l'extrême sud, les oasis sont plantées de palmiers-dattiers.

Environnement

Huit aires naturelles, identifiées comme zones prioritaires, ont été érigées en parcs nationaux. Le parc national de l'Ichkeul, qui s'étend sur 12 600 hectares, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Il abrite 600 espèces de plantes et 200 000 à 300 000 oiseaux d'eau hivernants (180 espèces différentes). Il existe également seize réserves naturelles qui ont pour but d'être un habitat pour des espèces ayant une valeur écologique et économique et en tant qu'écosystèmes vulnérables.

Selon une étude du programme méditerranéen du WWF, la région côtière du nord-ouest figure parmi les treize sites du bassin méditerranéen qui se distinguent par leur richesse naturelle, leur biodiversité et leurs espèces végétales et animales uniques.

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