Géographie de la Russie - Définition

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Géographie humaine

Centre et Sud de la Russie d'Europe

La cathédrale Saint-Basile, à Moscou.

Le régime soviétique a laissé une société industrielle fortement urbanisée dominée par Moscou dans la région. Celle-ci est relativement plus riche que le reste de la Fédération de Russie, cette région abrite près des deux-tiers de sa population.

L'industrie manufacturière est pour l'essentiel concentrée autour de Moscou et dans la région de la Volga. L'industrie légère et l'industrie mécanique font appel à la main-d'oeuve spécialisée de Moscou et de Nijni Novgorod. La plupart des grandes usines chimiques de la Russie sont installées le long de la Volga, et l'une des plus grandes usines d'automobiles du monde s'est ouverte à Togliatti. L'industrie utilise le pétrole, le gaz et l'énergie hydro-électrique du bassin de la Volga et les minerais de l'Oural et de Koursk.

Cependant, le contrôle des ressources naturelles n'est pas l'unique préoccupation de Moscou. La gestion de l'acheminement de l'or noir depuis la mer Caspienne jusqu'aux portes de la Méditerranée est d'une importance capitale pour la Russie. En effet, certains oléoducs passent par le territoire russe (notamment dans le Caucase) où la stabilité politique est menacée par l'ingérence américaine et par l'irruption de groupuscules terroristes dans les républiques de Tchétchénie, d'Ingouchie et du Daghestan.

Nord de la Russie d'Europe

Le régime soviétique a négligé politiquement et économiquement, cette partie de la Russie (excepté Saint-Pétersbourg), d'où les problèmes actuels d'une industrie obsolète et d'infrastructures insuffisantes. Mais, bordant la Finlande, la Norvège, la Baltique et le passage Nord vers l'Atlantique, la région occupe une situation commerciale stratégique, et son commerce extérieur est un atout primordial pour l'économie russe.

Les ports de Saint-Pétersbourg, Mourmansk et Arkhangelsk desservent une économie fondée sur l'exploitation des ressources locales (nickel, minerai de fer, apatite - pour la presqu'île de Kola -, combustibles fossiles - pour le bassin de la Petchora). Dans la région d'Arkhangelsk, riche en bois, l'industrie du papier est très importante.

Le chemin de fer est le moyen de transport principal entre les centres industriels isolés et les ports. En été, un complexe réseau de canaux entre les différents cours d'eau sert au transport de marchandises.

Saint-Pétersbourg

Le port de Saint-Pétersbourg (2003).

Grâce à sa nombreuse main-d'œuvre spécialisée, Saint-Pétersbourg est devenu un important centre industriel. La ville est aussi un des principaux nœuds de communications du pays. C'est le centre du réseau routier et ferroviaire régional et il dispose d'un port maritime vital pour la Russie (le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, offre une ouverture maritime à la Russie sur la mer Baltique). Saint-Pétersbourg compte donc de nombreuses entreprises rattachées à pratiquement toutes les branches d'activité dont la construction navale. Tous les brise-glaces atomiques et la majorité des sous-marins sont construits à Saint-Pétersbourg. Saint-Pétersbourg était le port principal de la flotte de l'Union soviétique et une grande partie des navires de combat et des sous-marins se trouvent encore aujourd'hui dans le port militaire de la ville.

Sibérie

Mine de diamant d'Udachnaya (Yakoutie).

La Sibérie est riche en matières premières : combustibles fossiles, minerais et métaux précieux. Mais les gisements sont parfois très éloignés des régions habitées. A partir des années 1930, l'URSS a résolu ce problème en créant de l'industrie lourde à l'Est de l'Oural. Les industries légères étant plutôt concentrées dans les zones urbaines.

D'un point de vue géostratégique, la Sibérie se définit donc comme le réservoir gazier, pétrolier, aurifère et diamantifère central de la Russie. En effet, la majorité du potentiel de production russe de ces matières premières est concentrée dans cette région. Par exemple, environ 90 % de la production de gaz naturel provient de la région de Tioumen et, en particulier, du district autonome des Yamalo-Nenets, dans le Grand Nord, où sont situés les gisements géants d'Ourengoï (10 000 milliards de mètres cube) et de Iambourg (5 000 milliards de mètres cube). Dans cette même région, les gisements de la presqu'île de Yamal offrent des réserves en gaz excédant 10 000 milliards de mètres cube. D'autres zones de production plus modestes sont implantées dans la République des Komis et en Yakoutie. La dernière recèle d'importants gisements de diamants, parmi les plus importants au monde.

Le développement des relations commerciales avec l'Asie a surchargé le réseau ferroviaire et routier de Sibérie. De plus en plus de transports se font par voie fluviale, en particulier sur l'Amour.

Une enclave russe en Europe : l'Oblast de Kaliningrad

Bateau Vitiaz dans le musée océanographique de Kaliningrad.

Suite à l'adhésion de la Pologne et de la Lituanie à l'Union européenne (UE), l'enclave de Kaliningrad, russe depuis la défaite allemande en 1945 et peuplée par 90 % de Russes, est au cœur de négociations diplomatiques entre la Russie et l'Union européenne. En effet, en vertu des accords de Schengen, les frontières de l'enclave deviennent en juillet 2003 des frontières extérieures de l'Union européenne, rendant donc difficiles les liaisons terrestres avec le reste de la Russie.

Les deux parties en présence ont intérêt à trouver un accord :

  • les autorités russes ont refusé de voir une partie de leur territoire isolé de la Russie, surtout que Kaliningrad est victime de difficultés économiques à cause de son isolement suite à la chute de l'URSS ;
  • la Pologne et la Lituanie ne souhaitent pas voir une enclave russe se développer sur la frontière qu'elles doivent surveiller.

Un accord est conclu en avril 2004 entre la Russie et l'UE, exemptant de taxes douanières les transits traversant le territoire lituanien.

Revendications russes en Arctique

La limite de la région arctique.

En 2001, la Russie avait déposé devant l'ONU une demande de fixation des limites extérieures de son plateau continental en Arctique (les dorsales Lomonossov et Mendeleïev), ainsi que dans les mers de Béring et d'Okhotsk (d'une superficie de 1,2 million de kilomètres carrés au total). Ce faisant, elle a affirmé ses revendications, contestées par ses voisins, notamment par le Canada, sur le plateau continental étendu riche en hydrocarbures et dont les réserves sont estimées à 10 milliards de tonnes. La commission onusienne des limites du plateau continental qui regroupe des représentants de 21 États dont la Russie et qui est chargée de définir les limites du plateau continental conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, a conclu que les données fournies par Moscou ne suffisaient pas pour considérer les zones de l'océan Arctique indiquées comme faisant partie du plateau continental russe, et a recommandé une étude complémentaire. En juillet 2007, une expédition polaire russe a effectué une plongée inédite (à - 4 200 m) et spectaculaire dans les profondeurs de l'océan Arctique afin de collecter des preuves supplémentaires permettant d'appuyer les revendications russes. Un drapeau russe en titane y a également été symboliquement planté.

La flambée du prix du baril de pétrole a favorisé une course aux réserves jusqu'alors non rentables. Une estimation récente a montré que l'Arctique pourrait receler près du quart des réserves d'hydrocarbures restant à découvrir dans le monde. Les nouvelles technologies, le recul de la banquise suite au réchauffement climatique et la proximité géographique rendent ces nouveaux filons attirants pour la Russie. D'un point de vue économique, une diminution des glaces polaires ouvrirait de nouvelles routes commerciales pour les navires dans l'Arctique, en rendant par ce fait le pétrole plus facile à extraire. À part la Russie, la zone de l'Arctique est également convoitée par le Canada, les États-Unis, le Danemark et la Norvège. La Russie affirme cependant qu'elle ne revendique qu'une partie de la dorsale Lomonossov, son prolongement au-delà du pôle Nord appartenant probablement au Canada ou au Danemark (via le Groenland).

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