La Macédoine est un pays rural, les villes ne concentrent que 45 % de la population. Skopje, qui compte plus de 500 000 habitants, est, de loin, la plus grande ville du pays. Sa région, une des rares plaines du pays, regroupe plusieurs autres villes d'importance, comme Tetovo et Gostivar. Bitola et Prilep, autres agglomérations significatives, se trouvent dans la plaine de Pélagonie, au sud, qui est le deuxième foyer de peuplement. Le reste de la population se concentre dans la vallée du Vardar et les quelques autres bassins et plaines du pays.
L'urbanisation, qui est très rapide depuis l'époque communiste yougoslave, a entraîné des constructions anarchiques et illégales. La périphérie de Skopje compte ainsi des quartiers qui ressemblent fortement à des bidonvilles. Les autres villes n'ont cependant pas connu une expansion aussi spectaculaire que la capitale, qui a gagné plus de 300 000 habitants entre 1948 et 1981. Bitola, Prilep et Kumanovo, les trois autres grandes agglomérations, ne dépassaient pas les 30 000 habitants en 1948 et atteignent à peine les 100 000 habitants depuis. Kumanovo, qui est la deuxième ville de Macédoine, ne comptait que 105 000 habitants en 2002, ce qui est assez peu à côté des 506 000 Skopiotes.
Population des 10 municipalités de Macédoine les plus peuplées (2002)
Les Macédoniens, en tant que peuple slave, ne représentent que 64,2 % de la population totale du pays, selon le recensement de 2002. Les minorités ont donc une grande importance dans la vie sociale et politique de la Macédoine. Les différentes ethnies ne sont pas présentes dans toutes les régions du pays et la constitution leur octroie des droits importants dans les municipalités où elles sont majoritaires. Leur intégration pose parfois des problèmes, qui peuvent aller jusqu'au conflit armé, ce qui est arrivé en 2001, lorsque une insurrection albanaise a nécessité l'intervention de l'ONU et de l'OTAN.
Les Albanais de Macédoine forment la minorité la plus importante, ils représentaient 25,2 % de la population en 2002. Ils vivent principalement dans le nord-ouest du pays, sur un axe qui va de Kumanovo à Debar. Les Turcs, qui formaient 3,9 % de la population en 2002, sont beaucoup plus épars et ne sont majoritaires que dans deux municipalités, situées à l'ouest du pays. Suivent les Roms, 2,7 %, qui se concentrent surtout à Skopje, puis les Serbes, 1,8 %, qui vivent au nord du pays.
La Macédoine est divisée en 84 municipalités (en macédonien oпштини, opštini au pluriel ; oпштина, opština au singulier), héritées des communes yougoslaves. Jusqu'en 1996, le pays comptait 123 municipalités et plusieurs lois, visant notamment à favoriser les minorités, ont modifié leurs pouvoirs et leur rôle depuis. Skopje, à cause de son statut de capitale et de plus grande ville du pays, possède un statut spécial. La ville forme une municipalité qui est elle-même découpée en dix autres municipalités.
Les municipalités sont regroupées en huit régions statistiques (en macédonien региони, regioni), qui n'ont aucun pouvoir politique. Il s'agit de la Région de Skopje, la Pélagonie, le Polog, l'Est, le Sud-Est, le Nord-Est, le Sud-Ouest et la Région du Vardar.
La Macédoine est un des États les plus pauvres d'Europe. Largement rurale, elle a cependant beaucoup bénéficié du régime yougoslave, car il a permis l'implantation de nombreuses usines et a largement financé la modernisation du pays, surtout après le violent séisme de 1963. Depuis l'indépendance, en 1991, la Macédoine a beaucoup souffert du passage à l'économie de marché, qui a été très lent, et de son enclavement. En effet, la Grèce, qui estimait que la Macédoine, en devenant indépendante sous ce nom, accaparait son héritage culturel et historique, a décrété un blocus en 1993 et a empêché l'accession du pays aux organismes d'aide internationaux. L'Albanie, qui offre cependant un débouché maritime, était tombée dans un état de délabrement important. Enfin, la Serbie, qui était le premier partenaire économique de la Macédoine, a été frappée d'embargo lors de la Guerre de Bosnie.
En 1995, le blocus grec a été levé et la Macédoine a enfin pu accéder au FMI et à la Banque mondiale. Le pays souffre toujours néanmoins de son isolement et du manque d'investissements étrangers, vitaux pour le développement du pays. En 2007, le taux de chômage était évalué à 34,9 % et le marché noir devait fournir environ 20 % du Produit intérieur brut.
La Macédoine possède des atouts économiques importants, cependant, les difficultés qu'elle connaît depuis son indépendance empêchent leur valorisation.
Le premier atout est la position géographique du pays. Il se trouve en effet au centre des Balkans, entre Belgrade et Athènes, Tirana et Sofia, soit entre la mer Adriatique et la mer Noire. La vallée du Vardar forme un couloir naturel, le seul qui relie la Grèce au reste de l'Europe. Ce couloir est emprunté par l'autoroute E75, qui traverse l'Europe de la Scandinavie à l'Attique. Cette autoroute a par ailleurs été rénovée en Macédoine grâce à l'Agence européenne pour la reconstruction, et les voies de communication qui relient l'Adriatique à la mer Noire, baptisées le Corridor VIII, sont également modernisées et entretenues grâce à l'aide internationale, notamment italienne.
La Macédoine possède également un sous-sol riche en minéraux. Elle compte en effet d'importants gisements de chrome et d'autres métaux non ferreux comme du cuivre, du zinc, du manganèse et du nickel. Le pays compte également des carrières de gypse, de marbre et de granit, extraits en Pélagonie. Le lignite, fournit 80 % de l'électricité macédonienne. En plus des mines et des carrières, le pays compte de grandes cimenteries et de grands complexes de transformation des métaux, créés par le régime communiste.
L'agriculture est favorisée par les importantes ressources en eau, gérées par des barrages et des canaux. La présence de sources chaudes d'origine volcanique permet de chauffer des serres en hiver, surtout dans la région de Strumica, qui produit notamment des tomates et des concombres dès le mois de février. Les différents climats offrent des possibilités de productions variées selon les zones géographiques, ainsi, la vigne et le tabac sont exploités dans le sud, le riz dans la région de Kocani, largement irriguée, et le bois aux environs de Chtip. L'agriculture fournit une part importante des exportations, surtout avec le vin et le tabac. Le faible coût de la main-d'œuvre favorise aussi l'industrie textile.
Le tourisme, très peu développé, pourrait fournir des apports financiers importants et créer de nombreux emplois. En effet, le pays n'accueille quasiment que des touristes grecs et albanais, mais possède des richesses naturelles et culturelles incontestables. La Macédoine a de plus un réseau routier et hôtelier convenable et jouit d'un climat favorable. Les étés sont chauds et ensoleillés et les hivers, rudes, garantissent de bonnes pistes de ski. La faune, variée, garantit la chasse et la pêche organisée et les torrents et les falaises favorisent des activités sportives comme le rafting ou l'escalade. La macédoine compte en plus huit stations thermales.
La capitale touristique de Macédoine, Ohrid, est classée depuis 1979 au Patrimoine mondial de l'humanité et son vaste lac, avec ses plages, comble l'absence de littoral marin. Le pays possède également d'importants vestiges romains, une foule de monastères et d'églises byzantins et des monuments ottomans de toute sorte. L'activité touristique est freinée par le manque de promotion, l'isolement du pays et par des troubles qui menacent la sécurité des visiteurs comme le conflit de 2001.