Géographie de la Charente - Définition

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Introduction

Le département de la Charente a été découpé selon des critères géographiques: le bassin supérieur et moyen du fleuve homonyme qui le traverse. Il fait géologiquement partie du Bassin aquitain, et une petite partie nord-est appartient au Massif central.

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Angoulême
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Cognac
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Confolens
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Chalais
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Barbezieux-Saint-Hilaire
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Villebois-Lavalette
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La Couronne
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La Rochefoucauld
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Jarnac
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Rouillac
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Mansle
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Chasseneuil-sur-Bonnieure
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Chabanais
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Saint-Germain-de-Confolens
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Ruffec
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Situation

La Charente est centrée sur son fleuve, qui prend naissance sur les plateaux granitiques du Limousin et quitte le département vers l'ouest et la Charente-Maritime. Ce département est limitrophe de ceux de la Charente-Maritime, de la Dordogne, des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Haute-Vienne.

Les frontières du département de la Charente coïncident avec les limites des bassins supérieur et moyen du fleuve Charente, ce qui lui fait englober des régions géographiquement et géologiquement très différentes qui sont d'amont en aval, la Charente limousine, l'Angoumois, puis la Saintonge.

Les principales villes du département sont bâties dans des boucles du fleuve : Mansle, Angoulême et son péri-urbain Saint-Yrieix-sur-Charente, Gond-Pontouvre, Fléac, La Couronne, puis en aval Châteauneuf-sur-Charente, Jarnac, Cognac. Montbron et La Rochefoucauld sont sur la Tardoire, Saint-Claud sur le Son, Aigre sur l'Aume. Sur 21 chefs-lieux de cantons que compte le département, 14 sont sur le fleuve ou ses affluents.

Hydrologie

Le département de la Charente est majoritairement dans la zone de gestion de l'agence de bassin Adour-Garonne, qu'il s'agisse de la Charente et de ses affluents, ou au sud d'une petite partie du bassin de l'Isle et de la Dronne. Au nord-est du département, près de Confolens, la Vienne dépend de l'agence de bassin Loire-Bretagne.

Eaux superficielles

crue de la Charente en mars 2007 près de Cognac

Le régime des cours d'eau est de type pluvial avec des hautes eaux l'hiver et de basses eaux l'été. Lors des crues la montée de l'eau est progressive, elle débute en amont et se poursuit vers l'aval selon une chronologie bien connue. Les terres inondées le sont de façon habituelle et prolongée, des routes sont coupées et les quais d'Angoulême et Cognac fermés à la circulation.

Les cours d'eau ont un écoulement permanent car même en période d'étiage, ils bénéficient d'apports de nappes liées présentes dans les terrains sédimentaires. Mais des prélèvements trop importants par rapport à la ressource ont amené des assecs sévères, 570 km cumulé en 1990 ce qui a amené la mise en place d'un plan de gestion des prélèvements avec gestion volumétrique pour les irrigants et des aménagements ou réaménagements des ouvrages sur les cours d'eau.

Lacs

Les lacs de Haute-Charente, ont été créés par deux barrages, le barrages du Mas Chaban et le barrage de Lavaud construits en 1989 et 1990. Le lac de Lavaud est situé sur la Charente. Le lac du Mas-Chaban situé à 3,5 km à l'ouest est sur la Moulde, à 3 km en amont de la confluence Charente/Moulde sur les communes de Lésignac-Durand et Massignac. Ils occupent 400 hectares et ont pour but de soutenir l'étiage du fleuve durant l'été.

Charente et affluents

la Charente à Vibrac

Jusqu'à Mansle la pente de la Charente est forte et les méandres de court rayon.

En Angoumois puis en Saintonge la pente de la Charente est faible et régulière et le fleuve marque de très larges méandres. La Charente et ses affluents traversent en Angoumois des plateaux calcaires fissurés générateurs de gouffres et de résurgences et sur le reste de son bassin versant des terrains imperméables mais aussi des calcaires qui une fois gorgés d'eau se comportent comme des terrains imperméables.

Ses affluents sont de plusieurs types :

  • Tardoire, Bandiat, Bonnieure qui disparaissent en partie dans des crevasses et alimentent le karst lequel est garant d'un débit d'étiage minimum.
  • la Touvre, née de la seconde plus importante résurgence de France, les sources de la Touvre.
  • l'Aume, la Soloire, l'Antenne et le Né, affluents qui coulent sur terrain imperméable et grossissent aux moindres pluies.

Les crues sont habituelles, et l'eau commence par recouvrir les zones de marais et les prairies qui bordent la Charente et ses affluents. Ce sont les zones normales d'expansion du fleuve. Quand l'eau monte plus, environ tous les 20 ans a lieu la vraie crue avec routes coupées, bas quartiers d'Angoulême, Jarnac et Cognac inondés et 1904 ou en 1982, de Châteauneuf-sur-Charente à l'embouchure, et les prés ne forment qu'un immense lac.

D'Angoulême à Saintes de nombreux ouvrages, écluses, canaux, barrages, rendent le fleuve navigable, maintenant uniquement pour la plaisance.

Autres rivières

  • La Vienne qui coule vers l'ouest depuis Saint-Junien, passe à Chabanais et à Exideuil et au moment où elle va confluer avec la Charente vire plein nord, passe à Confolens et quitte la Charente pour la Vienne et plus tard rejoint la Loire.
  • La Dronne qui vient du massif central et arrive en Charente un peu avant Aubeterre-sur-Dronne. Elle a déjà reçu les eaux de la Lizonne au cours plein sud depuis Villebois-Lavalette . Elle reçoit les eaux de la Tude, et après avoir plus ou moins servi de limite départementale, quitte la Charente à son extrême sud puis se jette dans l'Isle, affluent de la Dordogne. Sa vallée est classée Natura 2000.

Étangs et marais

Les étangs sont extrêmement nombreux et disséminés. L'imperméabilité transforme toutes les anciennes carrières d'argile et autres excavations après extraction, mais aussi les sablières du Sud-Charente en plans d'eau et étangs de pêche. Certains de ces étangs sont des ZNIEFF où sont effectués des comptages d'oiseaux (étangs d'Orlut sur Cherves-Richemont par exemple).

Les zones de marais étaient nombreuses dans l'ouest du département (comme en atteste les toponymes « pallud »). Il s'agissait des vallées du Né et de l'Antenne et de zones inondables transformées en étang autour du Fossé du Roy ainsi que d'une vaste zone dans le secteur de Gensac-la-Pallue (à la Pallue, il y a deux marais, de Rulle et Grand marais et une rivière naît d'une source dans les marais). Actuellement on étudie la faisabilité de rendre à ces marais leur rôle de zones d'expansion du fleuve Charente et ainsi de diminuer l'impact des inondations dans les zones bâties.

Eaux profondes

L'est de la Charente limousine est un socle cristallin bordé par une zone aquifère calcaréo-dolomitique du Jurassique inférieur nord-sud assez étroite. Puis, plus à l'ouest, s'étend un aquifère calcaire du Jurassique moyen et à l'ouest du département deux aquifères marno-calcaires du Jurassique supérieur et plus au sud du Santonien Campanien bordé à son nord-est par du Turonien Coniacien et au sud d'un aquifère détritique du Tertiaire.

Ainsi en allant de l'est vers le sud-ouest, on trouve des nappes captives, semi-captives puis des nappes libres, le plus souvent des nappes alluviales en relation avec un cours d'eau dont une des plus importantes est celle de l'Ile Marteau qui alimente Cognac et sa périphérie en eau potable.

La formation géologique remarquable qu'est le plateau karstique de la Rochefoucauld s'étend sur plus de 500 km². Le cheminement souterrain de l'eau a créé des gouffres et des dépressions nommées fosses (Fosse Mobile, Fosse Limousine, Grande Fosse). Il a une très grande capacité de stockage et il est alimenté en particulier par les eaux du Bandiat et de la Tardoire qui y disparaissent en presque totalité et par la Bonnieure. Ces eaux forment des rivières souterraines et des résurgences contigües, le Bouillant, le Dormant et la Font de Lussac et la Lèche, qui constituent la Touvre, la deuxième plus importante résurgence française. La cause de la résurgence est la faille de l'Échelle où une épaisseur de 500 m de marnes du Kimméridgien inférieur imperméable barre la route à l'écoulement souterrain des eaux et les oblige à remonter à la surface. L'Échelle se jette elle aussi dans la source. L'alimentation de la ville d'Angoulême se fait sur le karst de la Rochefoucauld au niveau du Bouillant. Ce réseau comprend en plus du niveau actif que sont les rivières souterraines, des réseaux fossiles et des réseaux demi-actifs, les fosses d'effondrement et les cavités fossiles comme la grotte du Quéroy.

Le niveau du karst de la Rochefoucauld est mesuré par un piezomètre et les résultats sont consultables.

Utilisation de l'eau

Pour le département de la Charente en 1995 pour 103 millions de m3, seuls 30,7 étaient utilisés pour la distribution d'eau potable, 21,95 pour l'industrie et 50,5 pour l'irrigation. Les actions entreprises ont porté leurs fruits dès 1998 avec une baisse à 98,6 millions de m3, dont 31,2 pour la distribution d'eau potable, 17,4 pour l'industrie soit une baisse de 20% et 45 pour l'irrigation soit une baisse de 10% qui s'est accentuée les années suivantes.

Pour l'ensemble du bassin de la Charente (Charente et Charente-Maritime) les prélèvements ont été en 1996 de 208 millions de m3 dont 67 pour la distribution d'eau potable, 26 pour l'industrie et 116 pour l'irrigation. Et, en période d'étiage la répartition des utilisations devient de 90% pour l'agriculture, 9% pour l'eau potable et 1% pour l'industrie. De ce fait le déficit chronique estival tend à s'aggraver.

L'eau utilisée pour ces différent usages provient d'eaux de surface mais aussi de nappes phréatiques (10,4 pour l'eau potable, 6,34 pour l'industrie et 15,97 pour l'irrigation) et de nappes captives (3,77 pour l'eau potable, 1 pour l'industrie et 6,48 pour l'irrigation) (chiffres 1995). D'autres chiffres montrent qu'en 1998 l'eau potable en Charente provenait pour 98% d'eaux souterraines, prise pour 54% en nappe captive, 20% en nappe semi-captive et 26% en nappe libre.

Une des questions de santé publique est l'augmentation dans les eaux des captages destinés à l'eau potable des taux de nitrates et de pesticides. Ces augmentations peuvent être une lente augmentation, ou, pour les nappes libres de subites hausses suite à de fortes pluies ayant provoqué du ruissèlement et un lessivage de résidus de produits phytosanitaires agricoles. De nombreux captages ont du être fermés (en Charente, plus de 100 en 10 ans) et les coupures d'eau dans la périphérie Sud d'Angoulême ont eu un impact qui a fait prendre conscience à la totalité de la population de la gravité de la situation.

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