Géographie de la Charente-Maritime - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Voir la carte physique
Océan Atlantique
Île de Ré
Île d'Oléron
City locator 3.svg
La Rochelle
City locator 4.svg
Jonzac
City locator 4.svg
Rochefort
City locator 4.svg
Saintes
City locator 4.svg
Saint-Jean-d'Angély
City locator 5.svg
Marans
City locator 5.svg
Surgères
City locator 5.svg
Châtelaillon-Plage
City locator 5.svg
Matha
City locator 5.svg
Saujon
City locator 5.svg
Saint-Savinien
City locator 5.svg
Royan
City locator 5.svg
Marennes
City locator 5.svg
La Tremblade
City locator 5.svg
Saint-Georges-de-Didonne
City locator 5.svg
Pons
City locator 5.svg
Mirambeau
City locator 5.svg
Montguyon
Voir la carte administrative
Océan Atlantique
Île de Ré
Île d'Oléron
City locator 3.svg
La Rochelle
City locator 4.svg
Jonzac
City locator 4.svg
Rochefort
City locator 4.svg
Saintes
City locator 4.svg
Saint-Jean-d'Angély
City locator 5.svg
Marans
City locator 5.svg
Surgères
City locator 5.svg
Châtelaillon-Plage
City locator 5.svg
Matha
City locator 5.svg
Saujon
City locator 5.svg
Saint-Savinien
City locator 5.svg
Royan
City locator 5.svg
Marennes
City locator 5.svg
La Tremblade
City locator 5.svg
Saint-Georges-de-Didonne
City locator 5.svg
Pons
City locator 5.svg
Mirambeau
City locator 5.svg
Montguyon

Le département de la Charente-Maritime est situé au cœur du littoral atlantique de la France, appartenant entièrement au Bassin aquitain dont il forme l'extrémité septentrionale. Il est limitrophe de cinq autres départements : la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente - département avec lequel il partage la plus grande limite départementale -, la Dordogne et la Gironde. Il appartient administrativement à la région Poitou-Charentes et deux régions bordent ses limites septentrionales et méridionales : les Pays de Loire et l'Aquitaine.

La Charente-Maritime occupe une surface de 6 864 km², ce qui la place, par sa superficie, au 19e rang des départements de la France métropolitaine.

Régions naturelles

Les régions naturelles de la Charente-Maritime sont issues de la diversité de leurs terroirs agricoles, lesquels dépendent à la fois de la nature des sols et de leur exploitation autant que de la variété des milieux géographiques. Ces derniers qui relèvent de la diversité des sites naturels (sites de vallée, de plaine, de plateau, de marais, milieux littoraux, domaine insulaire) ont déterminé ou influencé à la fois les modes de production et d’organisation de l’espace géographique.

Ainsi de véritables micro-régions naturelles se distinguent-elles par la différence de l'occupation des sols qui a servi à fixer les activités humaines et économiques. Chaque région naturelle est dominée par une ou plusieurs villes dont l’importance détermine aussi leur influence.

Du nord au sud, neuf régions naturelles peuvent être délimitées en Charente-Maritime :

Le Marais Poitevin

Le marais Poitevin

Cette micro-région est située tout au nord du département de la Charente-Maritime, dont la Sèvre Niortaise lui sert de délimitation naturelle.

À l'ouest, le Marais Poitevin est bordé par la baie de l'Aiguillon, dont l'activité économique majeure est la mytiliculture, centrée sur Charron, faisant de la Charente-Maritime le premier producteur national de moules. C'est dans le pertuis Breton que se situe l'Anse de l'Aiguillon, où se jettent la Sèvre niortaise et, un autre fleuve côtier de moindre importance, le Curé. Son littoral est entièrement marécageux de l'embouchure de la Sèvre niortaise jusqu'à celui du Curé. Il est bordé par le vaste marais de la Brie, où de nombreux collecteurs vont rejoindre la baie, dont le plus important est le Canal du Curé, ce dernier correspond tout simplement à la partie canalisée du petit fleuve côtier éponyme.

Ces terres de marais, qui sont devenues des marais agricoles, ont deux orientations dans leur mise en valeur. Celles qui ont été asséchées sont vouées quasi exclusivement à la culture du maïs, tandis que les autres terres sont des prairies destinées à l'élevage intensif. Ces prairies naturelles, gagnées sur la mer, sont appelées "prés salés", parce que ces derniers sont drainés par tout un réseau de canaux d'irrigation dont l'eau est plus ou moins salée. C'est là un aspect caractéristique de tous les polders, où les marais drainés nécessitent un entretien constant et une protection vigilante contre l'invasion des eaux (protection contre les eaux de mer, évacuation rapide des eaux issues des crues de printemps).

Autour de Marans, qui est le principal centre urbain de cette région, se situe le « marais desséché » dont les productions agricoles sont tournées vers la céréaliculture, principalement le maïs, et à l'ouest de la ville, l’élevage bovin pour la viande.

Tout à l'est, en bordure du Mignon dont le cours est canalisé depuis Mauzé-sur-le-Mignon et se nomme plus précisément le Canal du Mignon, affluent de rive gauche de la Sèvre Niortaise, commence le « marais mouillé », zone humide principalement dévolue à l'élevage laitier et aux cultures maraîchères.

Le Marais poitevin est une région agricole en Charente-Maritime, dont l’altitude moyenne est l’une des plus basses de tout le département, peu d’endroits en effet dépassent les 20 mètres de hauteur. Cette vaste cuvette alluviale et fluviatile, d’environ 20 000 hectares, correspond à l’ancien golfe des Pictons qui a été drainé dès le milieu du Moyen Age et dont les terres ont été peu à peu gagnées sur la mer par un important travail de poldérisation, emprunté au modèle hollandais.

La vallée du Curé, dont le cours inférieur a été canalisé pour servir au drainage à la partie du "marais desséché", délimite au sud le Marais Poitevin et le sépare de la région de l’Aunis.

L'Aunis

Cette région naturelle, d’environ 85 000 hectares, est bordée à l’ouest par l’océan Atlantique. Son littoral se distingue, soit par de hautes falaises calcaires (falaises d'Esnandes, de Marsilly, de L'Houmeau, promontoire de La Pallice et môle de Chef-de-Baie à La Rochelle, Pointe du Chay à Angoulins-sur-Mer, Pointe des Boucholeurs à Châtelaillon-Plage), soit par des côtes basses, quelques unes étant marécageuses (marais de Voutron et d’Angoulins), d'autres sablonneuses (plages d’Aytré, d'Angoulins, de Châtelaillon-Plage, mince cordon dunaire entre Angoulins et Châtelaillon-Plage à Saint-Jean-des-Sables).

Le littoral nord de l'Aunis à Esnandes

Le littoral nord de l'Aunis est bordé par le Pertuis Breton, petite mer intérieure qui sépare l'ile de Ré des côtes de la Vendée. Trois caps calcaires s'avancent doucement dans l'océan, entre Esnandes et le grand port maritime de La Pallice ; du nord au sud, se trouvent la pointe Saint-Clément, la pointe du Plomb et la pointe de Chef-de-Baie.

Au sud de La Rochelle se trouve le Pertuis d'Antioche, qui sépare l'île de Ré de l'île d'Oléron, et qui correspond à un véritable détroit autant qu'à une petite mer intérieure. Le trait de côte, au sud de La Rochelle, fait également apparaitre des promontoires (pointe des Minimes, pointe de Roux, pointe du Chay).

La pointe du Chay à Angoulins-sur-Mer, un lieu très prisé des géologues

Concernant ce denier cap, il est le plus remarquable, ressemblant davantage à un promontoire, une sorte de presqu'île, dont la richesse géologique en fait un lieu d'étude très couru des géologues. Enfin, face à Châtelaillon-Plage, se situe la Rade des Basques, qui la sépare de l'île d'Aix.

Sur le rivage nord, au pied des falaises, soit vives, soit mortes, entre l'Anse de l'Aiguillon et La Rochelle, le littoral est encore adonné à la mytiliculture (Esnandes, Marsilly et L'Houmeau), mais cette activité tend à se réduire de plus en plus.

Au sud de La Rochelle, dans les zones marécageuses du littoral, où se pratiquait l'exploitation des salines depuis le Moyen Age, l'ostréiculture a pris le relais. Cette dernière activité se maintient encore à Angoulins-sur-Mer (site de la presqu'ile du Chay) et à Châtelaillon-Plage (site ostréicole des Boucholeurs).

A l’est, l’Aunis est délimitée, d'une part, par la vallée du Mignon, affluent de rive gauche de la Sèvre niortaise, et, d'autre part, par la vallée de la Gères, modeste affluent de rive droite de la Charente, tandis qu'au sud, commence le vaste Marais de Rochefort.

Au centre de la plaine, la vallée du Curé, qui se jette dans l'Anse de l'Aiguillon, au nord d'Esnandes, sépare l’Aunis du Marais Poitevin, après un parcours de 45 km. Ce petit fleuve côtier naît au village éponyme de Curé, dans la commune de Saint-Georges-du-Bois, au nord de Surgères, et est grossi, sur sa rive gauche, des eaux du Virson, ruisseau qui prend sa source dans le lac de Frace, au nord-est d'Aigrefeuille d'Aunis. Ces petits cours d'eau constituent d'importantes ressources par leur apport en eau douce pour la mytiliculture en baie de l'Aiguillon autant que pour l'irrigation mais la plupart du temps connaissent de gros problèmes d'assèchement de leur cours lors des périodes de grande secheresse.

L’Aunis correspond à une table calcaire, une sorte de promontoire qui s’avance vers l’océan. Elle se caractérise par de faibles altitudes, qui s’inclinent doucement d’est en ouest, de 60 mètres, collines à l'est de Surgères, à 20 mètres, promontoire de La Pallice, au droit de l'océan, l’altimétrie moyenne de la plaine étant de 30 mètres environ.

Cette plaine calcaire, à peine vallonnée, où aucune vallée ne s'y encaisse, contient des sols particulièrement fertiles, dont les terres de groies bien amendées ont fait de l’Aunis une riche terre céréalière. Cette région de champs ouverts, de type openfield, aux larges horizons dénudés, lui donne des aspects de « petite Beauce ». Cependant, la monotonie de son paysage est rompue dans sa bordure orientale, au-delà de Surgères, où le relief devient plus vallonné par la présence de collines dont les terres sont encore le domaine des prairies artificielles pour l’élevage laitier.

La forêt de Benon, qui est une forêt domaniale, composée essentiellement de chênes pubescents, sert également de délimitation géographique avec le Marais Poitevin, au nord-est. Cette forêt, qui était à l'origine une hêtraie, s'étend sur sept communes, regroupant une surface totale de 3 300 hectares, dont 598 hectares relèvent du domaine public. Elle est l’unique forêt de la plaine de l’Aunis, étant quelquefois surnommée le "poumon vert" des Rochelais.

La Rochelle est la capitale historique de cette ancienne province, tandis que Surgères demeure un gros centre de services agricoles, desservant toute la partie orientale de l’Aunis. Cette province, dont l’urbanisation s’est considérablement accélérée durant la dernière décennie, subit la très forte influence de La Rochelle. Son aire urbaine s’étend jusqu’aux portes de Surgères et à la limite du département des Deux-Sèvres, et rassemble aujourd’hui près d’un tiers de la population départementale. L’Aunis tend à devenir de plus en plus une région suburbaine et perd son identité rurale, que le tourisme cherche malgré tout à préserver.

L'archipel charentais

Vue aérienne de l'île de Ré

Les deux îles principales que sont Oléron et Ré forment des individualités géographiques nettement marquées, du fait de leur insularité, bien qu’elles soient toutes les deux reliées par un pont-viaduc. Les îles d'Aix et Madame font également partie de cet ensemble insulaire aux traits si originaux. L'archipel charentais forme une superficie totale de près de 262 km².

Les deux îles principales constituent les prolongements naturels et géologiques des tables calcaires de l’Aunis pour l’île de Ré et de la Saintonge pour l’île d’Oléron. Au sud de l’île d’Oléron, des dunes importantes ont été stabilisées par la plantation d’une grande forêt de pins maritimes dès le XIXe siècle, la Forêt de Saint-Trojan, tandis que sur un autre cordon dunaire, au nord-est de l’île, a été fixée la forêt des Saumonards. Dans l’île de Ré, le cordon dunaire qui relie la presqu’île d’Ars à celle de Loix comporte le bois de Trousse-Chemise et pratiquement l’unique forêt rhétaise. Au nord de l'île d'Aix, un bois de chênes verts, le bois Joly, couvre presque le quart de toute l'île, elle enserre le site historique de Fort Liédot.

Ces îles tirent leurs richesses de leurs milieux naturels très comparables et, sous la forte impulsion du tourisme qui en est devenu l’économie dominante, elles ont développé chacune des productions originales et, quelquefois, fort semblables. Ainsi, l’île de Ré s’est spécialisée dans la culture des primeurs (pommes de terre et asperges) et dans la viticulture (eaux de vie de cognac et vins de pays), cette dernière activité étant très importante dans le nord de l’île d’Oléron. Si l’île de Ré a su maintenir avec succès la saliculture dont la production du sel marin a atteint une réelle notoriété, Oléron s’est davantage spécialisée dans l’ostréiculture et la pêche hauturière. Le port de La Cotinière est devenu le premier port de pêche de la Charente-Maritime et, par delà, d'une partie du golfe de Gascogne jusqu'au sud de la Vendée.

Ré a pour capitale historique Saint-Martin-de-Ré et Oléron a pour capitale géographique Saint-Pierre-d'Oléron, mais les deux îles n’échappent pas à l’influence urbaine de La Rochelle pour la première et de Rochefort, voire de Marennes, pour la seconde. Ces îles cherchent malgré tout à préserver leur identité insulaire, en essayant de limiter un tourisme de masse qui, mal contrôlé, pourrait les défigurer irrémédiablement.

Les Marais de Rochefort et de Brouage

Les marais de Broue et de Brouage, classés grand site de France

Cette région naturelle, essentiellement maritime autant par sa proximité du rivage océanique que par la présence des grands estuaires fluviaux (basse vallée et embouchure de la Charente au centre, vaste estuaire de la Seudre au sud), est caractérisée par une altimétrie tout à fait comparable à celle relevée dans le Marais Poitevin. Au nord de la basse vallée fluviale de la Charente s’étend, sur environ 12 000 hectares, le Marais de Rochefort. Ce dernier est constitué principalement des marais desséchés de la Petite Flandre, de Fouras et d’Yves. Ils ont été drainés et asséchés dès les XVIIe siècle et XVIIIe siècle par des ingénieurs hollandais qui y ont introduit la technique des polders. La Gères et son affluent, la Devise, ont été canalisés pour permettre l’évacuation des eaux des marais vers la Charente. Ces terres sont maintenant destinées principalement à la maïsiculture intensive aux dépens de l’ élevage bovin.

Au sud du fleuve se situe le Marais de Brouage qui s’étend également sur 12 000 hectares. Ses marécages ont été assainis à partir du début du XIXe siècle. Il s’agit d’anciens marais salants qui, après drainage, ont été transformés en prés salés pour l’élevage bovin et ovin, tandis qu’en bordure de la vallée de la Seudre, les anciennes salines ont été transformées en claires à huîtres. La région de Marennes est devenue un important centre de production ostréicole faisant de la Charente-Maritime le premier producteur d’huîtres d’Europe. Cette reconversion de l’économie locale à l’élevage et à l’ostréiculture est confortée par l’importance de l’économie touristique (plages de Fouras et de Port-des-Barques, attrait touristique de l’île d'Aix et de Fort-Louvois, villes chargées d’histoire de Rochefort et de Marennes, site historique de Brouage).

À l’est de cette micro-région, tout autour de Tonnay-Charente et le long de la vallée de l’Arnoult, dont le cours supérieur a été canalisé au début du XIXe siècle, se sont développées des cultures maraîchères et légumières, faisant de cette région le jardin potager de la Charente-Maritime, avec l’appellation flatteuse de « petite Bretagne ».

Rochefort et Marennes sont les centres urbains dominants de cette région littorale et fluviale, leur dynamisme économique et urbain s’affirmant de plus en plus depuis une décennie.

La Saintonge agricole

Située à l’est et au nord-est de la Charente-Maritime, cette région, qui est proche du Seuil du Poitou, est celle qui porte les plus hautes collines du département. C’est en effet près du département des Deux-Sèvres que se situe le point culminant de la Charente-Maritime, avec 173 mètres relevés au coteau du bois de Chantemerlière. Dans l’ensemble, les altitudes de ce bas plateau s’élèvent d’ouest en est, de 50 mètres à plus de 150 mètres. Les vallées de la Boutonne et de ses affluents principaux (Trézence, rive droite, et Nie, rive gauche), qui sont bordées de larges peupleraies, entaillent doucement le plateau aux sols calcaires et marneux.

Le beffroi de Saint-Jean-d'Angély, seule ville importante de la riche région agricole des vals de Saintonge.

Les massifs boisés, à l’état résiduel, sont situés aux marges de cette région vallonnée (Forêt de Chizé, Forêt d'Aulnay), où se situent par ailleurs les plus hautes altitudes du département.

Longtemps adonnée à la vigne, puis à l’élevage laitier et à la polyculture, c’est aujourd’hui une importante région céréalière, dont les principales productions sont le tournesol, le colza, le maïs et le blé. D’une terre de semi-bocage qu’elle avait encore dans les années soixante, la Saintonge agricole a considérablement modifié son paysage agricole. Des remembrements intensifs, opérés dans les trois dernières décennies, lui ont donné aujourd’hui un paysage d’openfield. Elle prolonge ainsi à l’est la riche plaine céréalière de l’Aunis, mais elle en diffère nettement par son relief ondulé et ses collines élevées.

Saint-Jean-d'Angély est la ville principale de cette région longtemps affectée par l’exode rural et menacée aujourd’hui par le vieillissement de la population et la désertification rurale. La ville demeure cependant un actif centre de services tertiaires grâce à ses fonctions administratives variées et une place commerciale de premier plan entre Niort, au nord, et Saintes, au sud. Carrefour routier incontournable, desservie par l'A10, Saint-Jean-d'Angély est aussi une ville touristique au riche patrimoine urbain et aux activités de loisirs et culturelles très diversifiées.

La Saintonge centrale et viticole

Comme son nom l'indique, la Saintonge centrale et viticole correspond à la partie centrale du département de la Charente-Maritime, à laquelle s'ajoutent le « Pays-bas » de Matha, à l’est, et les « Borderies », plateau boisé aux sols siliceux qui s’étend de Saint-Savinien à Burie.

Elle est délimitée, au nord, par le plateau de la Saintonge agricole, à l'ouest, par les basses vallées de la Boutonne et de la Charente, ainsi que par celle de l'Arnoult, au sud-ouest, par la Saintonge maritime et, au sud, par la Haute Saintonge.

Une rue de Saint-Sauvant, surnommée la "Rocamadour" de la Saintonge.

Il s'agit d'un bas plateau, aux sols très différenciés (calcaires et siliceux au nord du fleuve, crayeux et marneux au sud), au sein duquel s'encaisse la Charente en une vallée dissymétrique. Cette riante vallée s'évase sur sa rive gauche, où prédominent des prairies alluviales, souvent inondables lors des crues hivernales, tandis que, sur la rive droite, des falaises, quelquefois abruptes et surplombant le fleuve, portent des villages perchés, comme celui de Saint-Sauvant, site pittoresque surnommé flatteusement le "Rocamadour de la Saintonge".

Une « Cadorette », falaise bordant autrefois l'estuaire de l'Arnoult

L'altimétrie moyenne de cette région est assez comparable à celle relevée en Saintonge agricole, les altitudes étant comprises entre 30 et 60 mètres de hauteur de part et d'autre du fleuve, et même davantage dans le plateau des Borderies, où elles atteignent 100 mètres en limite du département de la Charente, près de Burie . Elles s'inclinent toutes en direction de l'ouest, où le plateau saintongeais, au contact des marais de la zone littorale, laisse paraître par endroits un ancien trait de côte, issu de l'ancien rivage du golfe des Santons. Sur cet ancien golfe, aujourd'hui entièrement comblé, s'évasait l'Arnoult en un très vaste estuaire, dont les falaises mortes sont visibles notamment à Pont-l'Abbé-d'Arnoult et à Sainte-Radegonde (site des falaises mortes de La Cadorette).

La Charente et ses affluents (Antenne, rive droite, Né et Seugne, rive gauche) s'écoulent dans des vallées basses, dont l'altimétrie est partout inférieure à 20 mètres. Le delta des Seugnes, en amont de Saintes et sur la rive gauche de la Charente, crée un paysage original de marais fluviatiles, d'une très grande richesse écologique.

Le Pays-bas de Matha fait exception à cet ensemble régional, bien qu'il lui appartienne par son soubassement géologique ; il s'agit en effet d'une dépression dont l'altitude moyenne est de 20 mètres, au sein de laquelle coulent l'Antenne et ses nombreux affluents. Cette cuvette, au relief de pénéplaine, contraste avec le plateau escarpé des Borderies, qui la domine à l'ouest, du haut de ses 80 mètres.

Zone de production du cognac

Cette grande région viticole prolonge à l'ouest la riche région du Cognaçais. Comme son nom l'indique, la Saintonge viticole tire sa richesse principalement de la vigne, pour la production des célèbres eaux de vie de cognac et du pineau des Charentes. La vigne est très développée et soigneusement entretenue dans les Borderies et dans le Pays-bas de Matha. Au sud du fleuve, dans la région de Pons et de Gémozac, se trouvent les vignobles les plus étendus du département. Ces vignes, classées en fins bois et bons bois dans leur grande majorité, produisent des eaux de vie de qualité, et particulièrement, celles qui proviennent du Pays Buriaud, dont les vignes sont classées dans la zone délimitée des Borderies.

Au côté de la viticulture, d’autres productions agricoles complètent cette économie rurale, riche et diversifiée. Les cultures fruitières (pommes, poires, fraises notamment) sont particulièrement bien développées autour de Saintes ainsi que l'horticulture, tandis que la région de Gémozac et la vallée moyenne de la Seudre, au sud de Saintes, sont le domaine privilégié des cultures maraîchères et des pépinières viticoles. A l'ouest de Saintes, la céréaliculture progresse aux dépens de la vigne et de l'élevage laitier, mais ce dernier se maintient sur les prairies en bordure de la Charente.

Cette région a comme centre urbain principal la ville de Saintes. L'aire urbaine de Saintes s'est beaucoup étendue dans la dernière décennie, elle affirme sa deuxième place dans le département, autant par sa population que par son économie. Saintes exerce une très forte influence urbaine en Saintonge et rend cette région de plus en plus attractive. Même les villes de Pons, Gémozac et Saint-Savinien contribuent à ce dynamisme régional. Si cette région s’urbanise de plus en plus, surtout autour de Saintes et, dans une moindre mesure sur l’axe Pons-Gémozac, la ruralité y est encore très préservée et demeure particulièrement active.

La Saintonge maritime et girondine

Les coteaux de Gironde à Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet

La Saintonge maritime et girondine est baignée, au sud-ouest, par le plus vaste estuaire de l'Europe, la Gironde. Au nord-ouest, elle est délimitée par la vallée de la Seudre et, à l'est, par le plateau de la Saintonge viticole. C'est une région d’altimétrie moyenne, comprise entre moins de 10 mètres sur le littoral et plus de 60 mètres dans le massif dunaire de la presqu'île d'Arvert comme sur les coteaux de la Gironde au sud-est. La Saintonge maritime a des productions agricoles très variées qui répondent en de nombreux points à celles observées en Saintonge viticole : viticulture sur les coteaux girondins et céréaliculture sur le plateau, cultures fruitières (melons) et maraîchères en vallée de la Seudre.

À l'ouest, cette micro-région est dominée par le vaste massif boisé de la Forêt de la Coubre. Il s’agit en fait d’une immense pinède, plantée artificiellement vers le milieu du XIXe siècle, pour contenir l'avancée des dunes dans la presqu'île d'Arvert.

Sur les rives méridionales de l’estuaire de la Gironde, les marais ont été remis en valeur grâce au tourisme.

C'est également dans cette partie de la Saintonge maritime que se trouve la vaste embouchure de la Seudre, dont la rive gauche est adonnée essentiellement à l'ostréiculture, et où La Tremblade est le premier port ostréicole de France.

Cette très importante région touristique est dominée par Royan. Cette grande station balnéaire est le centre urbain principal de cet ensemble régional dynamique, tandis que Saujon s’affirme comme le carrefour géographique de cette région maritime, gagnée par une urbanisation rapide.

La Haute Saintonge

La Haute Saintonge est arrosée par la Seugne et son affluent principal, le Trèfle, ainsi que par le Né, qui sert de délimitation naturelle avec le département voisin de la Charente. Les nombreux coteaux, qui sont coiffés de vignes, ont des altitudes supérieures à 60 mètres et nombre de villages ont été édifiés sur des éminences élevées. La Haute Saintonge est un plateau aux sols variées (calcaires, crayeux, argileux, siliceux) aux altitudes moyennes comprises entre 20 mètres (vallées de la Seugne et du Né) et plus de 110 mètres (coteaux de la champagne d'Archiac).

C'est une région viticole et de polyculture, demeurée très rurale. Les surfaces consacrées à la vigne sont souvent importantes, surtout celles situées dans la zone de délimitation de la Grande Champagne de la zone de production de cognac et de pineau (cantons d'Archiac et de Jonzac).

Dans la plaine de Mirambeau, les cultures céréalières occupent de grandes surfaces tandis que les vignes qui appartiennent à la zone des Fins Bois sont situées sur les coteaux élevés. Dans la zone estuarienne de la Gironde, les vastes marais de Saint-Bonnet-sur-Gironde ont été mis en en valeur et sont devenus une destination touristique qu'anime le port de plaisance de Port-Maubert.

Le château de Plassac, près de Saint-Genis-de-Saintonge

A l'ouest de Jonzac s'étend la vaste Forêt de la Lande qui constitue par son étendue de plus de 5 000 hectares le troisième espace boisé de la Charente-Maritime après le massif forestier de la Double saintongeaise et la Forêt de la Coubre. Aux portes de cette forêt de pins et au nord de la Seudre qui y prend sa source, se situe le village dynamique de Saint-Genis-de-Saintonge, idéalement situé sur la RD 137 (ex RN 137) et dans la mouvance de Pons. Au village voisin de Plassac s'élève un magnifique château du XVIIIe siècle qui contribue avec l'abbaye de La Tenaille de Saint-Sigismond-de-Clermont à l'animation touristique de la région.

Seule Jonzac qui forme une petite agglomération de 5 000 habitants fait figure de centre urbain notable et commande cette région longtemps frappée par l'exode rural et faiblement peuplée (35 hab/km²).

La Saintonge boisée

Cette micro-région, également dénommée la Double saintongeaise, correspond à la partie la plus méridionale du département. Son relief est plus vallonné que celui de la Haute-Saintonge et de hautes collines dont les hauteurs atteignent souvent plus de 120 mètres d’altitude portent parfois des villages perchés. Son point culminant qui correspond au coteau boisé de Boismorand (154 mètres) se trouve situé à cheval sur les deux départements charentais, près de Chevanceaux. C'est le point culminant du sud de la Charente-Maritime.

La Saintonge boisée est le prolongement méridional de la Haute-Saintonge, mais ses sols en diffèrent nettement, étant caractérisés par des terres sablonneuses et siliceuses, couvertes de landes et parsemées d’étangs, sur lesquelles ont été plantés des pins sylvestres dans le courant du XIXe siècle. Cette pinède n’est pas sans rappeler les vastes forêts des Landes de la Gascogne. Le massif boisé de la Double saintongeaise recouvre pratiquement la moitié de la superficie de cette région qui demeure très faiblement peuplée, et dont l’activité agricole est dominée par la polyculture (élevage bovin, céréales, vignes) et l’exploitation forestière.

Montendre, Montlieu-la-Garde et Montguyon sont les seuls bourgs notables de cette contrée mais leur influence se limite surtout à leurs cantons respectifs. Bordeaux y exerce par contre une emprise considérable bien que la métropole de l’Aquitaine soit située à une cinquantaine de kilomètres plus au sud.

Page générée en 2.336 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise