La gemmothérapie est une médecine non conventionnelle fondée par le docteur Pol Henry, elle utilise des tissus embryonnaires végétaux en croissance tel que jeunes-pousses, bourgeons, radicelles, préparés par macération dans un mélange d'eau, de glycérine et d'alcool pour obtenir un extrait que l'on nomme « macérat glycériné ».
La gemmothérapie n'est pas reconnue officiellement comme médecine et son efficacité n'a pas été scientifiquement prouvée.
Le mot gemmothérapie provient du latin « gemmae », qui signifie à la fois bourgeon et pierre précieuse (allusion à la stabilité apparente des bourgeons en hiver ainsi qu'à leur préciosité)
Le docteur Henry (22 octobre 1918 en Belgique - 1998) fut le premier à poser l'hypothèse que le méristème (tissu végétal formé de cellules se divisant rapidement et qui constitue la zone de croissance des plantes) devait contenir toute l'énergie informative au développement des arbres. Il dénomma cette nouvelle face de la phytothérapie, la phytoembryothérapie qui deviendra plus tard la gemmothérapie, nom donné par le docteur homéopathe Tetau.
L'étude biologique de l'action des bourgeons est principalement déterminée par l'étude des protéines du sérum sanguin. La méthode se base sur :
Ces résultats bio-chimiques permettent de caractériser l'état anatomo-pathologique d'un individu et de mesurer l'action des extraits de bourgeons sur cet état au cours du temps par des test sanguins répétées. Ils sont ensuite traités par statistiques et observations cliniques. Exemple : l'augmentation des alpha 1 globulines permet d'objectiver un état inflammatoire aigu dans un tissu. Il en va de même pour les différentes fractions proteïnogramme obtenu par électrophorèse.
« Même si le savoir scientifique s’enrichit au sujet des vertus curatives des plantes, la gemmothérapie n’a fait l’objet d’aucune publication scientifique jusqu’à ce jour. En conséquence, on ne peut conclure à l’efficacité de cette thérapie. ». De plus, aucune étude randomisée en double aveugle n'a été effectuée, seule méthode reconnue comme fiable par l'Ordre des médecins.
Le bourgeon présente à sa base une zone mérismatique constituée de cellules indifférenciées ne créant pas de photosynthèse (plastes non fonctionnel) mais qui se multiplient très rapidement au moment du débourrage. Un méristème peut continuer à croître indéfiniment tant qu'il est en vie et produit chaque année les feuilles de l'arbre (une de ces cellules végétales, peut in vitro, reconstituer le végétal dans son entier).
Selon Philippe Andrianne, ces bourgeons renferment toute la « puissance du végétal ». Les cellules embryonnaires se retrouvent en phase de multiplication cellulaire intense. Ils contiennent plus d'acides nucléiques (information génétique) que les autres tissus et renferment des minéraux, oligo-éléments, vitamines et facteurs de croissance divers tels que hormones (auxines, Gibbérelline) et enzymes et également la sève minérale concentrée apportée par l'arbre ou la plante au printemps.
Selon le Dr Henry, la gemmothérapie mobilise « les énergies biologiques potentielles » des éléments embryonnaires. Les bourgeons constitueraient un véritable concentré d'information qui renfermerait le potentiel du totum de la plante. Ainsi le macérat glycériné de Tilleul argenté (Tilia tomentosa) possèderait à la fois les propriétés sédatives liées aux fleurs mais aussi les vertus dépuratives et diurétiques de l'aubier. De même, le bourgeon d'Aubépine (Crataegus oxyacantha ou Crataegus monogyna) possède à la fois les propriétés médicinales du fruit (action sur le muscle cardiaque) et celles de la fleur (rythme cardiaque).
Bourgeon de Viorne lantane (Viburnum lantana) | ![]() Bourgeons de Lilas (Syringa vulgaris) | Bourgeons de Chêne sessile (Quercus petraea) | Bourgeons de Gommier bleu (Eucalyptus globulus) |