Claude Galien | |
| |
Surnom(s) | Γαληνός (Grec), Claudius Galenus (latin) |
---|---|
Naissance | vers 130 Pergame (Turquie) |
Décès | 201 ou 216 |
Nationalité | grec |
Profession(s) | médecin |
Galien (en grec ancien Γαληνός / Galênós, en latin Claudius Galenus), né à Pergame en 129 ou 131, et mort en 201 ou 216, est un médecin grec de l'Antiquité. Considéré comme l'un des pères de la pharmacie, il a eu une influence durable sur la médecine chrétienne, juive et musulmane du Moyen Âge.
Ses théories ont dominé les connaissances médicales de la civilisation occidentale pendant plus d'un millénaire. Le prénom « Claudius », qui n'existe pas dans les textes grecs, a été mentionné pour la première fois dans les textes de la Renaissance ; c'était peut-être une interprétation erronée de l'abréviation « Cl. » qui voulait dire clarissimus.
Né à Pergame en Mysie (actuelle Bergama en Turquie) dans un milieu aisé (son père Nicon est architecte et sénateur) il débute des études de philosophie et de mathématiques et s’intéresse également à de nombreuses autres disciplines, agriculture, architecture, astronomie, astrologie, mais son père, après avoir reçu en rêve la visite d'Asclépios, l'oriente dans des études médicales, qu'il débute à 17 ans.
À l'âge de vingt ans, il sert pendant quatre ans au temple du dieu Asclépios comme thérapeute (assistant ou associé). Galien aurait aimé étudier l’anatomie, mais la dissection des cadavres humains était interdite par le droit romain, à défaut, il a travaillé sur des porcs, des singes et d’autres animaux. Les restrictions légales qui lui étaient imposées l’ont conduit à concevoir un assez grand nombre d'idées erronées sur l’anatomie. Par exemple, il pense qu’un réseau de vaisseaux sanguins situés à l'arrière du cerveau, le rete mirabile, existe chez l'homme, mais en réalité on ne le trouve que chez l’animal. Après la mort de son père en 148 ou 149, il quitte Pergame où se trouve la plus importante école de médecine de l'époque pour étudier à Smyrne, Corinthe et Alexandrie pendant les douze années qui suivent. En 157 Galien regagne sa ville natale, où il travaille pendant trois ou quatre ans comme médecin de l’école de gladiateurs. Pendant cette période, il a acquis beaucoup d'expérience dans le traitement des traumatismes et notamment des plaies, qu'il a qualifiées de « fenêtres sur le corps » et en profite pour parfaire ses connaissances en anatomie.
Galien a réalisé de nombreuses opérations audacieuses – allant jusqu’à aborder la chirurgie du cerveau et des yeux – des domaines qui n'ont ensuite plus fait l’objet d’aucune tentative, pendant près de deux millénaires. Pour opérer une cataracte, il se servait pour seul instrument d’une grande aiguille qu’il insérait dans l'œil derrière le cristallin ; ensuite il retirait légèrement l'instrument pour enlever la cataracte. Le moindre dérapage pouvait alors provoquer une cécité irréversible.
Galien a déménagé à Rome en 162. Là, il a donné des conférences, a beaucoup écrit, et réalisé des démonstrations publiques de ses connaissances en anatomie et en physiologie, deux disciplines dont il pense qu’elles sont à la base de toute bonne médecine. Il acquiert vite une réputation de médecin expérimenté et une nombreuse clientèle de notables se dispute ses soins. Parmi eux se trouve le consulaire Flavius Boethus, qui le présente à la cour impériale, où il devient médecin de l'Empereur Marc Aurèle. Il est aussi confronté à la très grave épidémie appelée peste antonine qui sévit dans la capitale à partir de 166.
Très jalousé, car peu modeste et critique, il doit quitter Rome vers 167. Il y revient deux ans plus tard à la demande de Marc Aurèle (pour des raisons inconnues). Il devient médecin de la cour et s'engage à soigner les deux fils de l'empereur. À la mort de Marc Aurèle, il devient, jusqu'à sa propre mort en 201, le médecin de l'empereur Commode. Il soigne également des Romains célèbres comme Lucius Verus et Septime Sévère. Bien que membre réputé de la cour, Galien boudait le latin, préférant parler et écrire dans la langue de son pays natal, le grec, une langue qui était alors celle de l’élite à Rome.
Toutefois, en 166 Galien revient à Pergame, où il a vécu jusqu'à son retour définitif à Rome en 169.
Galien a passé le reste de sa vie à la cour impériale romaine, où il a été autorisé à écrire et à expérimenter. Il a pratiqué des expérimentations sur de nombreux animaux pour étudier la fonction des reins et de la moelle épinière. Son sujet d’étude préféré était le singe magot.
Il a été rapporté que Galien employait vingt scribes pour transcrire ses paroles. En 191, un incendie dans le temple de la Paix détruisit certains de ces documents. En raison d'une référence du lexique de la Souda, au Xe siècle, l'année de la mort de Galien a été traditionnellement située aux alentours de l’année 200. Toutefois, certains chercheurs font valoir qu’il est établi par un texte que Galien a écrit jusqu’en 207 et ils avancent que le célèbre médecin a vécu plus longtemps, la dernière année proposée étant 216.
L'incendie du temple de la Paix (192) détruit l'essentiel de sa bibliothèque, ses manuscrits et sa collection de « médicaments simples ». À plus de 60 ans, Galien tente de récrire tout ce qu'il a perdu. Une entreprise énorme puisque son œuvre couvre 20 000 pages, publiées en grec mais non totalement traduites dans les langues modernes.