Gabriel Pérès - Définition

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Introduction

Gabriel Pérès
Gabriel Pérès
Naissance 6 avril 1920
Carbonne (France)
Décès 8 mars 2004 (à 83 ans)
La Seyne-sur-Mer (France)
Nationalité française
Champs Physiologie
Célèbre pour Ses travaux sur la physiologie

Gabriel Pérès (1920 à Carbonne (Haute-Garonne) - 2004 à La Seyne-sur-Mer (Var) fut professeur de physiologie générale et comparée à l'Université Lyon I et directeur de l'Institut de biologie marine Michel-Pacha de Tamaris, à La Seyne-sur-Mer.

Origines familiales et jeunesse

Gabriel Pérès est né le 6 avril 1920 à Carbonne (Haute-Garonne), non loin de Muret, au sud-ouest de Toulouse. Le nom qu'il portait était connu depuis longtemps dans la région toulousaine : des Pérès ont accédé au capitoulat de Toulouse au XVIIIe siècle, et sa propre lignée avait contracté des alliances avec quelques unes des familles les plus anciennes du Languedoc, en particulier les Roquefeuil. Son père était vétérinaire, d'abord praticien avant d'entrer dans l'administration et de faire carrière comme directeur des services vétérinaires, à Albi, puis à Valence, avant d'occuper à partir de 1940 les fonctions de directeur des services vétérinaires du Rhône ; en même temps, il se livra à des recherches de zootechnie et de pathologie.

C'est donc tout naturellement que, le baccalauréat en poche, Gabriel Pérès marcha sur les traces paternelles et devint en 1938, élève de l'École nationale vétérinaire de Lyon, tout en suivant certains enseignements de la Faculté de Médecine et de la Faculté des Sciences. La même année 1942 le vit devenir licencié ès sciences, obtenir le certificat de microbiologie délivré par la Faculté de Médecine de Lyon et soutenir sa thèse de docteur vétérinaire devant la même Faculté, qui lui décerna à cette occasion une Médaille d'argent. C'est à cette époque qu'il noua avec plusieurs de ses condisciples des liens d'étroite amitié, je pense notamment à Raymond Cœur, Jacques Euzéby et Michel Bertrand.

Sa thèse de médecine vétérinaire, intitulée Recherches sur l'utilisation du chien pour la préparation des sérums précipitants, lui avait été inspirée par Armand Tapernoux, professeur de physique, chimie et toxicologie. C'est précisément en 1942 que Tapernoux publia avec A. Rochaix, professeur d'hygiène à la Faculté de Médecine de Lyon (qui devait mourir deux ans plus tard lors d'un bombardement qui détruisit son laboratoire) un ouvrage très estimé sur le lait et ses dérivés, ultérieurement réédité, et dont la suite naturelle fut l'hygiène des milieux ruraux publié l'année suivante avec le même hygiéniste. Rappelons que le nom d'Armand Tapernoux (1899-1984) reste inscrit dans les annales de Lyon comme maire de la cité, puisque, comme premier adjoint de Louis Pradel, il succéda à ce dernier lors de son décès en 1976, pour un mandat de transition qui dura moins de deux semaines. Gabriel Pérès se réclama constamment de l'initiation scientifique qu'il avait reçue auprès d'Armand Tapernoux, et s'il dut très probablement à l'influence de son père l'intérêt qu'il témoigna plus tard aux problèmes d'hygiène publique, lorsqu'il contribua à établir l'écotoxicologie aquatique en France, il est certain que la formation qu'il avait reçue chez Tapernoux ne put que lui être profitable.

Recruté dès 1942 en qualité d'assistant stagiaire, Gabriel Pérès renonça rapidement à une carrière qui s'annonçait sous les meilleurs auspices et il n'hésita pas à quitter le foyer qu'il venait de fonder pour rejoindre les forces françaises libres, avec lesquelles il prit part aux campagnes d'Italie et de France. C'est en 1945 seulement qu'il put réintégrer l'École vétérinaire, d'abord comme assistant titulaire, puis en 1947 en qualité de chef des travaux pratiques de physiologie. À côté de ses fonctions d'enseignement, qui l'amenaient à effectuer des démonstrations sur toutes sortes de vertébrés, y compris ceux de grande taille (équidés ou bovidés), Gabriel Pérès effectua des recherches dans plusieurs domaines, d'une part en physiologie nerveuse, aux côtés de Louis Jung, titulaire de la chaire de physiologie et directeur de l'École, d'autre part sur divers aspects du métabolisme du calcium, avec Pierre Collet, ultérieurement professeur de pathologie chirurgicale.

L'École vétérinaire de Lyon avait en matière de recherches physiologiques une tradition établie de longue date. Au XIXe siècle, ce sont Rey, puis G. Colin, excellent physiologiste expérimentateur, qui a écrit sur les méthodes en physiologie, dans son Traité de physiologie comparée de l'homme et des animaux (1854) des pages dont l'intérêt ne le cède en rien à la célèbre Introduction à la médecine expérimentale publiée par Claude Bernard onze ans plus tard. Appelé en 1848 à la chaire de physiologie de l'École vétérinaire d'Alfort, Colin eut pour successeur à Lyon Auguste Chauveau (1827-1917). Chauveau avait reçu sa formation à l'École d'Alfort, entre 1844 et 1847, auprès d'Henri Bouley, anatomiste réputé. Chef des travaux anatomiques à l'École vétérinaire de Lyon, puis professeur d'anatomie et physiologie en 1863 (les deux enseignements ne seront séparés qu'en 1881), Chauveau ne se borna pas à publier en 1857 un important Traité d'anatomie comparée des animaux domestiques ; il profita des animaux destinés aux dissections (chevaux notamment, qui jouaient à cette époque un rôle économique important) pour se livrer à des recherches sur la physiologie cardiaque et la physiologie nerveuse, entrant en rapport avec Marey dont il appliqua dès 1860 la méthode graphique à l'étude du fonctionnement cardiaque, aussi bien qu'avec Claude Bernard, et il montra que le glucose était utilisé au niveau de tous les tissus, et pas seulement des poumons, comme l'avait cru Bernard. Par la suite, Chauveau devait, à Lyon, apporter une contribution essentielle à la connaissance des maladies infectieuses, de la nature corpusculaire des virus, et de l'atténuation des virus pour la préparation des vaccins. Lorsqu'il fut appelé à succéder à Bouley, en 1886, comme professeur de pathologie générale et comparée au Muséum de Paris, Chauveau eut pour successeurs, d'abord son élève Saturnin Arloing (1846-1911), qui fut aussi le premier titulaire de la chaire de physiologie générale et comparée occupée plus tard par Gabriel Pérès, puis Kaufmann, Maignon, et enfin Louis Jung, chef de travaux en 1912, puis professeur à partir de 1922, lors du départ de Maignon pour Alfort. Jung, remarquable expérimentateur, fut le premier maître de Gabriel Pérès en physiologie fonctionnelle. Ainsi, fermement établie par Chauveau, la physiologie expérimentale était bien vivante à l'École au temps où Gabriel Pérès devenait lui-même chef de travaux. Les appareils imaginés par Marey et Chauveau y occupaient une place d'honneur.

De ces années passées à l'École vétérinaire, Gabriel Pérès a gardé toute sa vie un bon souvenir, car comme il le dit lui-même, elles lui avaient « permis d'apprendre à connaître la morphologie, la physiologie et la pathologie des mammifères sur une échelle étendue [... et] donné l'occasion d'approfondir certaines notions de physiologie fonctionnelle. » Sa carrière paraissait toute tracée à l'École, mais certaines circonstances, jointes au fait qu'il se trouvait de plus en plus attiré par la recherche purement scientifique, lui firent préférer la Faculté des Sciences où le professeur Daniel Cordier lui proposa un poste d'assistant en 1950. Gabriel Pérès se vit d'abord chargé des démonstrations effectuées sur l'animal, puis il devint chef des travaux pratiques en titre, en 1956. Les méthodes pédagogiques mises en œuvre dans les Facultés des Sciences faisaient une large place au travail personnel des étudiants, qui étaient interrogés non seulement sur les cours donnés par les professeurs, portant en général sur des sujets de pointe renouvelés chaque année, mais sur l'ensemble de la discipline. En physiologie, on acquérait ces connaissances en rédigeant, avant chaque séance de travaux pratiques, un exposé historique et critique qui pouvait atteindre plusieurs dizaines de pages. Pérès les lisait, les corrigeait et les notait.

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