Le professeur Lippmann avait développé la théorie générale de son procédé de reproduction photographique des couleurs en 1886 mais elle ne fut présentée qu'en 1891. Ce procédé repose sur une méthode interférentielle. En 1893, il pouvait présenter à l'académie des photographies prises par les frères Lumière dans lesquelles les couleurs étaient produites avec un orthochromatisme excellent. Il a publié sa théorie complète en 1894. Pour fixer les couleurs, il utilise une plaque de verre recouverte d’une émulsion photosensible à base de nitrate d'argent et de bromure de potassium. Lors de la prise de vue, la couche sensible est placée au contact de mercure. A la surface du mercure se forment des ondes stationnaires qui font réagir la couche sensible selon des minimas et des maximas d'intensité correspondent aux ventres et aux noeuds des ondes stationnaires. Permettant ainsi de reproduire les couleurs de manière directe, et non indirecte comme on le fait avec la synthèse trichrome couramment utilisée aujourd'hui.
Ce procédé ne doit pas être confondu avec celui des autochromes des mêmes frères Lumière, plus connus, et qui nous ont offert des images en couleurs de la fin du XIXe siècle. Ce dernier procédé fonctionnait pour sa part avec des pigments.