Gabriel Cohn-Bendit - Définition

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Prises de position politiques

L'affaire Faurisson

L'affaire Faurisson éclate à la fin de 1978 lorsque Robert Faurisson publie dans des tracts d'abord, puis dans la presse grand public des propos qualifiés à l'époque de « révisionnistes » et que l'on appellera négationnistes à la fin des années 1980. Une série d'affaires judiciaires seront alors mises en route et Faurisson sera condamné en juillet 1981 pour avoir déclaré que « Hitler n’a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion. » Gabriel Cohn-Bendit, qui a eu l'occasion de rencontrer Faurisson en novembre 1978 par l'intermédiaire de Pierre Guillaume, prend sa défense dans une tribune du journal Libération, écrivant ainsi : « Ce que je me refuse à faire, y compris aux néo-nazis, je ne suis pas prêt à accepter qu'on le fasse à des hommes comme Rassinier ou Faurisson dont je sais qu'ils n'ont rien à voir avec eux, et le procès intenté à ce dernier me rappelle plus l'Inquisition qu'une lutte contre le retour du pire. »

En décembre 1980, il intervient au procès intenté par la LICRA à Faurisson pour exprimer sa réticence à résoudre un problème d'histoire par voie légale et pour préciser son engagement dans l'affaire Faurisson. Au printemps 1981, Gabriel Cohn-Bendit annonce publiquement sa séparation du clan faurissonien. Entre temps, il avait voulu effectuer une thèse sur le discours révisionniste sous la direction de Pierre Vidal-Naquet qui avait refusé. C'est donc en indépendant qu'il réalise un travail sur le journal de Kremer, un médecin SS du camp d'Auschwitz, d'où il résultera un document de 16 pages non daté, où Cohn-Bendit juge que les « actions spéciales » (Sonderaktion) dont parle Kremer ne sont pas des gazages et où il conclut « Vidal-Naquet, Wellers se trompent tout comme Faurisson ». Dans le texte publié à l'occasion du colloque de l'École des hautes études en sciences sociales de 1982 intitulé L'Allemagne nazie et le génocide juif, Vidal-Naquet prétend qu'il fait partie « [...] des révisionnistes “radicaux” ou “gauchistes” ».

Ainsi, pendant les deux années 1979 et 1980, le nom de Cohn-Bendit est directement associé au clan négationniste. Il soutient Faurisson au nom de la liberté d'expression, va assez loin dans la mise en doute des chambre à gaz sans jamais toutefois mettre en doute le génocide. En 1999, dans l'ouvrage Nous sommes en marche, Gabriel Cohn-Bendit reconnaîtra s'être fourvoyé à cette occasion « sans pour autant renie[r] en rien [s]on point de vue sur l'impérative liberté d'expression ».

Conflit avec Lutte ouvrière

Dans le journal Libération du 4 avril 2002, quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, Gabriel et son frère Daniel publient un article (« Arlette n'est pas une sainte ») dans lequel ils s'en prennent avec véhémence à l'organisation trotskiste Lutte ouvrière (LO), à son responsable Robert Barcia et à sa porte-parole Arlette Laguiller. Ils comparent LO à une secte et son chef à un gourou, et accusent l'Union communiste — dont LO est issue — de toucher des fonds de la part de sociétés commerciales capitalistes. Ils ajoutent que Robert Barcia serait à la tête d'entreprises tout aussi capitalistes, actives dans la promotion de médicaments auprès du corps médical.

Le 6 octobre 2005, la cour d'appel de Paris a condamné Libération et Gabriel Cohn-Bendit à 1 500 euros d'amende, qualifiant de diffamatoire l'affirmation que « le parti Lutte ouvrière bénéficie d'un financement illégal de la part de sociétés commerciales qui prennent en charge la rémunération de certains dirigeants ».

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