À Paris, Calloet-Kerbrat est en relation avec Antoine Barillon, marquis de Morangis, qui avait été l'un des membres influents de la Compagnie du Saint-Sacrement. Il devient secrétaire de l'assemblée charitable de la paroisse Saint-Sulpice, qui prolonge l'action de cette compagnie après son interdiction en 1666 par Louis XIV. À partir de 1670, il lance, avec deux autres anciens membres, les révérends pères André Guevarre et Honoré Chaurand - un prédicateur réputé -, une campagne en faveur de la création d'hôpitaux généraux et de bureau de charité pour les pauvres, selon le modèle proposé dans l'édit royal de 1662. Ils obtiennent rapidement le soutien des gouverneurs des hospices de Paris, notamment celui de Loyseau ; ces derniers souhaitaient favoriser l'expansion d'un réseau hospitalier, afin d'éviter de recueillir les pauvres des provinces, et donc alléger leurs propres charges financières. Cette campagne, favorisée par les Jésuites, est coordonnée par Calloet-Kerbrat.
La campagne de développement des hôpitaux généraux remporte un certain succès, puisque ses promoteurs lui attribuent près de cent-vingt créations – parfois éphémères il est vrai – dont ceux de Quimper, Roanne, Saint-Étienne et Bourg-en-Bresse. La méthode mise au point par Guévarre et Calloet-Kerbrat est assez expéditive : les missionnaires passent trois jours dans la ville, multiplient les démarches auprès des gens fortunés et font une quête destinée à créer le nouvel hôpital « à la capucine », c'est-à-dire avec de moyens très réduits, selon l'expression du XVIIe siècle. Elle se traduit, dans la pratique, par le grand renfermement des mendiants, étudié par Michel Foucault dans son Histoire de la folie à l'âge classique.
Calloet-Kerbrat diffuse également un médicament qu'il considère comme une panacée contre toutes les maladies. Il remporte un certain succès, puisque Dominique de Ligny, évêque de Meaux, propose à l'Assemblée du clergé, le 17 novembre 1670, de diffuser ses brochures et ses médicaments dans l'ensemble des paroisses de France, François Faure, évêque d'Amiens relaye l'information dans son diocèse et que Balthasar Grangier de Liverdis, évêque de Tréguier, impose à ses curés d'en mettre à disposition des paroissiens. Charles Démia et Noël Chomel se chargent de le diffuser à Lyon.
En 1675, Calloet-Kerbrat publie les Mémoires de feu M. de Morangis qui proposent l'établissement d'hôpitaux généraux dans tout le royaume, sur le modèle de la Charité de Lyon, et propose au roi d'établir une direction générale chargée de cette mission. Paul Pellisson, le père Chaurand et « un sieur qui a été avocat général », c'est-à-dire Calloet-Kerbrat lui-même, interviennent à la cour pour obtenir sa création.
En mai 1679, les agents généraux du clergé écrivent une lettre circulaire aux curés pour soutenir l'action de Callot-Kerbrat, Chaurand et Guevarre. Plusieurs évêques l'encouragent : Balthasar Grangier de Liverdis, dans le diocèse Tréguier, Jean-Jacques Séguier de la Verrière, à Nîmes et même Camille de Neufville de Villeroy à Lyon, sous la pression de la Compagnie du Saint-Sacrement. Calloet-Kerbrat avait écrit à Charles Démia, lui suggérant d'obtenir le soutien de Bédien Morange, vicaire général du diocèse et lui-même membre de la Compagnie. Cette lettre, publiée par Yves Poutet, révèle l'étroite collaboration entre Calloët et le fondateur des écoles primaires de Lyon, mais aussi les réseaux du gentilhomme breton : il bénéficie notamment du soutien de Bossuet, alors évêque de Condom et précepteur du Dauphin, du Cardinal de Bouillon, du chanoine de Saint-Paul de Lyon Claude Manis, et de Pellisson.
Calloet-Kerbrat reçoit effectivement le soutien de l'académicien Paul Pellisson, protestant converti au catholicisme en 1670 et administrateur de la caisse des conversions. La proximité entre les deux hommes est confirmée par des préoccupations communes : Pelisson publie un Remède universel pour les pauvres gens et leurs bestiaux ; de son côté, Calloet-Kerbrat se passionne pour le soutien aux nouveaux convertis, comme en témoigne sa correspondance avec Nicolas de La Mare, commissaire au Châtelet de Paris, pour lui signaler des cas d'anciens protestants persécutés par leurs coreligionnaires. Il s'occupe particulièrement du cas d'une jeune fille lyonnaise, qui a fui sa famille, parce que son père, devenu protestant, la battait pour qu'elle accepte d'épouser un réformé. Un temps réfugiée à Port-Royal-des-Champs, elle devient folle et erre nue dans les rues de Paris en chantant des hymnes religieux.
Dans son advis de l'advocat général des pauvres (1683), Calloet-Kerbrat écrit que, dans le royaume de France, des millions de pauvres dans le besoin « mènent une vie abominable, qui les damne et damne ceux qui pourraient y remédier et ne le font pas », et considère que leur conversion doit passer avant celle « Indiens et des sauvages ». Cette conception qui lie la lutte contre le paupérisme au Salut de l'âme est l'un des fondements conceptuels de la Compagnie du Saint-Sacrement.
Calloet-Kerbrat signe alors ses brochures du titre d'« avocat général des pauvres », que l'on peut rapprocher de l'un de attributs de saint Yves, auquel il s'identifie dans tout son parcours, ou encore de « procureur et protecteur général des affaires concernant les pauvres dans toute la France ». Il n'est pas certain qu'il faille prendre ce titre pour une charge officielle. Calloet-Kerbrat agit dans le cadre des réseaux de la Compagnie, à titre privé. Il y consacre d'ailleurs l'essentiel de ses richesses, ce dont il se plaint amèrement auprès de son ami Démia : « je suis chargé d'une femme et des sept enfans, et cependant depuis 25 ans, je fournis seul aux frais tous les imprimez pour l'établissement des hospitaux généraux, etc. et port de lettres, qui sont immenses. Il m'en vient des quatre coins du royaume et du dehors. Pour y fournir j'ay retranché ma dépense. Je me prive de tous le commode et d'une partie du nécessaire. On sera recompensé monnoye de paradis ». Il est vrai que l'affranchissement des lettres, assez élevé, est alors à la charge du destinataire.
En 1688, Calloet-Kerbrat est chassé de Paris sur ordre de Louis XIV, pour avoir fait imprimer « plusieurs mémoires ridicules sur l'état des pauvres du royaume et fait des assemblées publiques ou il exagéroit cette pauvreté ». L'intervention en sa faveur de Gabriel Nicolas de La Reynie, lieutenant général de police de Paris, ne parvient pas à le sauver. On ignore la date et le lieu de son décès.