La femelle pond une couvée par an de 8 à 10 œufs en avril-mai. Le nid est au sol, près de l'eau dans une roselière. Il est fait d'herbes et de feuilles, bois, plumes. La majorité des couples nicheurs établissent leurs nids dans les baldingères et levis bordant la zone en eau du centre du lac. Quelques rares couples nidifient plus loin, le long de douves et bassins dans les roselières boisées.
Les nids sont donc établis souvent près de la zone des herbiers constamment en eau. Ceux-ci sont installés au cœur de la végétation, parfois même au bout d’un tunnel sous les baldingères, souvent à moins de 10 cm de l’eau. Dès la naissance des poussins, la femelle les conduit à l’eau et dans les nénuphars, à découvert. Entre leur naissance et leur envol, les poussins auront parcouru de longues distances. Les nichées sont effectivement itinérantes, recherchant par exemple la protection offerte par une colonie de Guifettes moustacs ou de Mouettes rieuses.
Le Fuligule milouin mange pratiquement tout ce qu'il peut atteindre en plongeant depuis la surface. Néanmoins, il se nourrit surtout de graines, de racines, de feuilles et de bourgeons de plantes aquatiques telles que les lentilles d'eau et les potamots. En plongeant il capture également des mollusques, des crustacés, des vers et des larves d’insectes. Le milouin s'alimente principalement le matin et le soir. Il disparaît sous l'eau après un petit bond et reste normalement immergé 13 à 16 secondes. Il préfère se nourrir en eau claire, entre 1 et 3,50 mètres de profondeur mais il peut aussi se contenter de barboter en eau peu profonde.
![]() Fuligule milouin |
Cette espèce compte parmi les plus sensibles au saturnisme aviaire faisant suite à l'ingestion de grenaille de plomb confondues avec le grit. Ce phénomène semble nettement plus accentué en Europe qu'en Amérique du Nord (cf. Graphique ci-contre), ce qui peut s'expliquer par une pression de chasse plus intense, plus ancienne et plus concentrée sur les zones humides. Depuis quelques années le plomb de chasse, toxique est interdit sur les zones humides ou pour les tirs effectués en direction des zones humides. Les oiseaux restent néanmoins exposés au stock des milliards de billes de plomb dispersées dans la nature par des décennies de chasse à la grenaille de plomb.