Le frottis de dépistage (ou frottis cervico-utérin ou FCU) est un examen médical simple, destiné à prélever des cellules provenant du col de l'utérus. C'est un examen de dépistage du cancer de l'utérus et non de diagnostic (le diagnostic est posé grâce à la biopsie).
Cet examen cytologique (examen des cellules) ne recherche pas de signe direct d'infections (telles que mycoses ou infection sexuellement transmissible), mais uniquement des cellules cancéreuses ou montrant des signes de transformation précancéreuses (cellules dysplasiques). Les cancers du col utérin sont en effet pour la plupart d'origine infectieuse (ils font suite à une primo-infection par un papillomavirus humain oncogène à tropisme génital). Ils sont caractérisés par une longue phase durant laquelle les lésions demeurent intra-épithéliales, allant de la dysplasie légère au carcinome in situ. Plus de dix ans séparent généralement la primo-infection puis les premières anomalies cytologiques (cellules de formes anormales) de l'apparition éventuelle d'un cancer infiltrant puis invasif.
Alors que le cancer de l'utérus est le second cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde, et le 8ème en Europe (en 1998 et en nombre de nouveaux cas par an), toutes les femmes ne bénéficient pas d'un dépistage.
Ainsi, près de 40 % des femmes en France n'ont jamais eu de frottis de dépistage .
Le frottis de dépistage vise à réduire la mortalité et la morbidité du cancer du col de l'utérus,
Les cellules à prélever pour examen sont :
La plupart des associations professionnelles de gynécologie obstétrique recommandent :
Le frottis de dépistage a été inventé par le docteur Georgios Papanicolaou (1883-1962) pour détecter le cancer de l'utérus, mais les méthodes d'analyse ont fortement évolué depuis cette époque.
Le frottis devrait être idéalement fait :
La grossesse n'est pas une contre-indication (au contraire, c'est parfois pour certaines femmes le seul moment de leur vie où elles ont l'occasion de bénéficier d'un dépistage)
La partie la plus difficile du frottis est d'apprendre à repérer le col de l'utérus avec un spéculum à deux valves. Le spéculum doit être introduit sans lubrifiant. Le frottis cervico-vaginal doit être réalisé avant le toucher vaginal. Pour les frottis conventionnels à étalement sur lame (et non pour les frottis en milieu liquide), il est important de moucher le col (essuyer avec une compresse) afin d'enlever la glaire cervicale souvent chargée en polynucléaires qui pourraient rendre difficile l'examen cytologique.
Une fois le spéculum introduit et le col repéré, il faut s'assurer que la zone de jonction entre l'épithélium malpighien et l'épithélium glandulaire est visible. Cette zone est la zone de remaniement recouverte par un épithélium métaplasique. C'est au niveau de la zone de remaniement que se développe 99% des cancers.
Après la ménopause, la jonction pavimento-cylindrique tend à remonter dans le canal endocervical et devient moins facilement visible. Pour cette raison, il peut être nécessaire d’utiliser un outil de prélèvement endocervical, en plus de la spatule, pour obtenir un prélèvement adéquat chez les femmes plus âgées.
Plusieurs techniques de prélèvement sont possibles :
Le prélèvement se fait en deux temps :