Un front de rafales est la limite entre l'air froid sortant d'un orage et l'environnement. On rencontre à cet endroit une saute de vent et un refroidissement similaire à un front froid mais sur une région peu étendue horizontalement, dite de méso-échelle. Les fronts de rafales sont le résultat du courant descendant du nuage à la suite de la descente des précipitations et d'air plus frais et sec des niveaux moyens.
La masse d'air qui mène à un orage est caractérisée par de l'air chaud et humide à bas niveau alors que celui d'altitude est plus sec et frais. Cette instabilité amène l'air de surface à s'élever en un courant ascendant. L'humidité se condense à partir du niveau où la température atteint la saturation pour former un nuage qui deviendra rapidement un cumulonimbus où elle formera de la précipitation.
Le cœur de la précipitation dans le nuage, qui se trouve à une grande altitude, finit par être trop pesant pour que le courant ascendant puisse le soutenir. Il commence alors à descendre et lorsqu'il quitte le nuage, les gouttelettes commencent à s'évaporer car l'air n'y est pas saturé. Cette évaporation partielle ou totale retire de l'énergie de l'air entourant les précipitations qui sera donc plus froid que l'environnement. Cet air, malgré le réchauffement adiabatique, sera toujours plus frais que l'environnement une fois le sol atteint et forme une goutte froide sous le nuage.
D'autre part, de l'air frais et sec des niveaux moyens peut être absorbé dans le nuage. Ce dernier est à une température supérieure car il a subi un soulèvement adiabatique humide. L'air injecté est donc plus dense et doit descendre. Il reste toujours plus froid que l'environnement durant cette descente et ajoute au dôme d'air froid créé par la précipitations.
La goutte froide s'étale sous le nuage et se déplace dans une direction et à une vitesse qui dépend de la vitesse acquise par le courant descendant et par le déplacement de l'orage. On retrouve donc à sa bordure un front de rafales plus ou moins intense et souvent un arcus.
Dans les cas extrêmes on peut obtenir des rafales descendantes causant de sérieux dommages lors du passage du front de rafales. La rencontre de la bordure de la goutte avec un flux d'air chaud et humide de surface peut également mener à la formation de nouveaux orages par soulèvement de cet air, particulièrement si elle rencontre d'autres zones de contrastes comme un front froid, un front de point de rosée ou un autre front de rafales. Le front de rafales peut également servir de point de convergence de la rotation du mésocyclone présent sous un orage supercellulaire et donner une tornade classique.
Lorsque des fronts de rafales venant de différentes cellules orageuses se rencontrent avec un certain angle donnant un cisaillement horizontal des vents, elles peuvent générer un axe de rotation verticale et causer un tourbillon de poussière s'il n'y a pas de nuages ou une très faible tornade sous un cumulus bourgeonnant ou même un simple cumulus que l'on appelle "gustnado" en anglais. Ces phénomènes ne durent que quelques instants et ne causent généralement que peu de dommages.
Dans la goutte froide elle-même, l'air est très stable, car on y trouve de l'air plus froid au sol qu'en altitude. Cela mène à une zone dégagée entre l'orage qui l'a généré et le front de rafales. Bien que l'orage qui a formé le front de rafales puisse se dissiper, la goutte continuera à s'étendre tout en perdant de son intensité. Selon les conditions de terrains et de stabilité de l'air, le front de rafales pourra continuer ainsi durant des dizaines ou des centaines de kilomètres. Au point où le front cessera son déplacement, il persistera une zone de contraste thermique et d'humidité qui pourra persister jusqu'à 24 heures et qui pourra servir de zone favorable à un nouvel épisode orageux le lendemain. En effet, le réchauffement de l'air frais et plus sec laissé par la goutte se fera plus rapidement que l'air humide adjacent. L'air le plus chaud montant plus rapidement en altitude, l'air de surface viendra le remplacer créant une convergence des vents vers la bordure laissé par le front de rafales ce qui favorisera le soulèvement à cet endroit.