Frantz Fanon est devenu un maître à penser pour de nombreux intellectuels du tiers-monde. Son livre le plus connu est Les Damnés de la terre, manifeste pour la lutte anticoloniale et l'émancipation du tiers-monde. Cet ouvrage et, peut-être plus encore, la préface écrite par Jean-Paul Sartre, ont été perçus rétrospectivement comme fondateur de la critique tiers-mondiste. Il a inspiré des mouvements de libération en Afrique ou encore le Black Panther Party aux États-Unis.
Aujourd'hui encore, Frantz Fanon est revisité par de nombreux auteurs ; le courant des critiques post-coloniales a notamment initié une relecture de l'auteur martiniquais. Edward Saïd, dans Culture et impérialisme, a très souvent repris les écrits de Fanon. D'autres auteurs contemporains se sont intéressés à son œuvre, comme Stuart Hall, Homi Bhabha et Judith Butler, et en particulier à Peau noire, masques blancs. Des représentants de la scène dite du "rap de fils d'immigrés" tels Casey ou La Rumeur, dont les textes sont centrés sur la dénonciation de la colonisation, font référence à Fanon et à son œuvre, parfois ouvertement comme dans le titre "Nature Morte" de La Rumeur. On peut ainsi voir sur la pochette du street-cd Nord Sud Est Ouest du rappeur Ekoué une réédition du livre Les Damnés de la Terre.
Son livre "Peau noire, masques blancs" contient une critique de l'ouvrage "Psychologie de la colonisation" d'Octave Mannoni. Frantz Fanon qui adopte une atittude d'observateur extérieur au système colonial n'admet pas l'analyse psychologique de Mannoni. En particulier l'élaboration du "complexe de Prospero" du colonisateur lui parait "non fondée".
Claude Lanzmann dans son livre "le lièvre de Patagonie" raconte sur de nombreuses pages sa rencontre avec Fanon et comment celle ci a été la plus marquante de sa vie. C'est lui qui le présentera ensuite à Sartre.
L'œuvre de Fanon a considérablement influencé des problématiques liées à la notion de l'identité développées dans l'art contemporain, comme en témoignent entre autres les films de l'artiste londonien Isaac Julien.