Fortifications et constructions de Vauban - Définition

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Le pré carré

La guerre aux frontières nord de la France fait que la frontière est peu homogène avec un enchevêtrement de places françaises et ennemies. Vauban, afin de consolider les frontières du royaume et en rendre efficace la défense prône une gestion raisonnable de celles-ci. Il envisage de se défaire des places trop exposées et de s'emparer par la négociation ou la force des places ennemies trop avancées. Ce concept débouchera sur le pré carré.

Le pré carré est une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France contre les Pays-Bas espagnols. Le pré carré a été conçu par Vauban au XVIIe siècle siècle après la conquête du Nord de l’actuelle France.

  • Première ligne (d'ouest en est) : Dunkerque, Bergues, Furnes, Fort de Kenocq, Ypres, Menin, Lille, Tournai, Fort de Mortagne, Condé, Valenciennes, Le Quesnoy, Maubeuge, Philippeville, Dinant.
  • Deuxième ligne : Gravelines, Saint-Omer, Aire sur la Lys, Béthune, Arras, Douai, Bouchain, Cambrai, Landrecies, Avesnes, Marienbourg, Rocroi, Charleville-Mézières.

À l'origine de cette expression, cette lettre adressée par Vauban à Louvois en janvier 1673 : "Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer à faire son pré carré. Cette confusion de places amies et ennemies ne me plaît point. Vous êtes obligé d'en entretenir trois pour une. Vos peuples en sont tourmentés, vos dépenses de beaucoup augmentées et vos forces de beaucoup diminuées, et j'ajoute qu'il est presque impossible que vous les puissiez toutes mettre en état et les munir. Je dis de plus que si, dans les démêlés que nous avons si souvent avec nos voisins, nous venions à jouer un peu de malheur, ou (ce que Dieu ne veuille) à tomber dans une minorité, la plupart s'en irait comme elles sont venues. C'est pourquoi, soit par traité ou par une bonne guerre, Monseigneur, prêchez toujours la quadrature, non pas du cercle, mais du pré. C'est une belle et bonne chose que de pouvoir tenir son fait des deux mains."

La mise en place de ce système ne se fit pas sans heurts, ainsi, lorsque le 28 septembre 1687, il envoie un dossier proposant de rationaliser les places fortes, la réponse de Louvois est sans appel « (...)si vous n'étiez pas plus habile en fortification que le contenu de votre mémoire donne lieu de croire que vous l'êtes sur la matière dont il traite, vous ne seriez pas digne de servir le roi de Narsingue, qui, de son vivant, eut un ingénieur qui ne savait ni lire, ni écrire, ni dessiner ».

La fortification en zone montagneuse

La fortification de ces zones est un défi pour l'ingénieur, contrairement aux plaines et vallons du nord du royaume, chaque zone fortifiée est différente de sa voisine et nécessite un aménagement au cas par cas. À Besançon, comme la citadelle est surplombée par des hauteurs, il décide de remplacer les bastions par des tours bastionnées qui abritent des canons protégés dans des casemates qui seront à même de défendre plus efficacement le site en cas d'attaque ennemie.

La défense en zone montagneuse peut être considérée comme un quatrième système en raison du choix de l'implantation qui privilégiait les défenses naturelles. Ainsi, un emplacement judicieusement choisi et favorable à la défense permettait d'alléger les constructions du système défensif.

De juillet à septembre 1692, lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le duc de Savoie, opposé à la France, pénètre et ravage le Queyras et la vallée de la Durance. Le Roi prend conscience de la fragilité de sa frontière alpine et envoie Vauban en urgence pour la fortifier. Après des recherches approfondies dès septembre 1692, il choisit en novembre le plateau des milles vents (ou Millaures) à la confluence du Guil et de la Durance afin de verrouiller la route des Alpes. Il a également prévu d'installer une population civile car il y a des terres cultivables à proximités et des matériaux de construction en abondance. Le coût de ce projet est, dans un premier temps, estimé à 770 000 livres. Cependant ce chantier rencontre de nombreuses difficultés dont des affaissements de terrains qui retardent les travaux. Vauban rejète cependant ces retards sur les ingénieurs locaux. La construction d'un fort en un tel lieu et à mille mètres d'altitude entraîne une logistique lourde. Une fois le fort construit, 100 à 300 mulets furent employés pour approvisionner la citadelle, seuls animaux pouvant emprunter les sentiers alpins accidentés

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