Forteresse d'Héraklion - Définition

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Introduction

Forteresse d'Héraklion
Forteresse d'Héraklion

Période ou style Trace italienne
Type Fort italien
Architecte Michele Sanmicheli (?)
Début construction 1523
Fin construction 1540
Propriétaire initial République de Venise
Destination initiale Garnison militaire
Propriétaire actuel Grèce (état)
Destination actuelle Musée (établissement public)
Site Internet grypas.heraklion.gr/heraklion-site/background.php?url=sig&id=1646&iid=&level=3&sid=4609

Latitude
Longitude
35° 20′ 41″ Nord
       25° 08′ 13″ Est
/ 35.344611, 25.136895
  
Pays Grèce
Région historique Crète
Subdivision administrative Nome d'Héraklion
Commune Héraklion (Ηράκλειο)
 
Greece location map.svg
Forteresse d'Héraklion
La forteresse de Koules, par beau temps

La forteresse de Koules, est une construction vénitienne gardant l'entrée du port d'Héraklion, en Crète. Aujourd'hui, haut lieu touristique de la ville, dominant le vieux port, elle est un symbole de la présence vénitienne puis ottomane sur l'île.

L'aspect actuel de la forteresse serait celui des rénovations mises en œuvre par Michele Sanmicheli (1484-1559), architecte au service de la République de Venise qui fut chargé de rebâtir les fortifications, dont la forteresse ici présentée, de la cité portuaire selon un nouveau style d'architecture militaire, la Trace italienne.

Nom du lieu

Représentation de Candie, capitale de la Crète, par Francesco Valegio (1595), où l'on aperçoit, de manière figurée, le fort vénitien, sur la droite, représenté par une tour (peut-être l'auteur ne s'est-il jamais rendu en Crète et s'est fondé sur des écrits antérieurs à la construction de la forteresse de Koules, du temps où il n'y avait qu'une tour).

Son nom, Koules, lui vient du même mot turc signifiant « forteresse », mais serait aussi un dérivé du nom composé Su Kulesi, en turc, « forteresse des mers ». Ce château impressionnant, constitué de deux corps de fortification massifs, est situé en bout de jetée afin de surveiller les côtes. Son autre nom est celui qui lui fut donné par les Vénitiens, la Rocca al mare, Castello del Molo ou encore castello al mare. Aujourd'hui, c'est donc son dernier nom, Koules, qui est resté dans les mémoires et par lequel on dénomme l'édifice.

Architecture

Une partie encore intacte de la muraille qui protégeait Héraklion et dont la forteresse faisait partie intégrante

Une forteresse et des fortifications qui s'inscrivent dans la Trace italienne

L'architecture de la tour originale construite par les byzantins nous est inconnue. Des ruines de certaines fortifications byzantines à Istanbul ou dans l'ensemble des pays ayant fait partie de l'Empire byzantin peuvent nous éclairer. Ainsi, leurs tours de garde côtières étaient carrées, et hautes d'environ 15 mètres. La tour fut certainement réaménagée par les Vénitiens. La description qu'en rapporte Cristofo Buondelmonti, en 1429, prouverait une restauration, puisque la comparant à des tours existantes dans d'autres comptoirs vénitiens.

L'architecture de la forteresse, construite entre 1523 et 1540, est typique de l'architecture militaire vénitienne. On peut supposer qu'il s'agisse de l'œuvre de Michele Sanmicheli, grand innovateur en matière d'architecture militaire, issu du mouvement dit de la trace italienne et qui fut longtemps au service de Venise. Le château est massif, à créneaux arrondis. Le tout est en pierre de Crète, en grès, issue des carrières de l'arrière-pays.

La forteresse était décorée de plusieurs lions de Saint-Marc, emblème de la République de Venise, en marbre, dont les seuls qui nous sont restés, dont un en place (sur la face nord de la forteresse), sont en rénovation. Aujourd'hui, sur ce dernier lion de la face nord, on peut apercevoir que son visage a été effacé. Il est fort probable qu'il s'agit là d'une dégradation des Ottomans, après la prise de Candie en 1669.

Description du fort et de ses composantes

Plan schématique (vue aérienne) de la forteresse. Les données mètrées sont approximatives.

Le fort est aujourd'hui en cours de restauration. Depuis 1989, le gouvernement grec a reconnu l'importance historique et touristique de ce lieu, demandant au Ministère de la Culture, au département archéologique de celui-ci et à la municipalité d'Héraklion de restaurer les constructions (forteresse de Koules, murailles) en place et de rebâtir si possible des portions de l'ancienne cité qui n'existerait plus aujourd'hui.

Le Koules fut divisé en 26 pièces : de la pièce principale (le hall), en passant par les magasins de munitions, de nourritures, ou simplement les baraquements de soldats. La route qui mène aujourd'hui au Koules était autrefois une muraille, qui se prolongeait tout autour de la ville. Aujourd'hui, il ne reste que quelques parties de celles-ci. Pour la défense de la forteresse, de nombreuses meurtrières ont été prévues pour l'usage de canons.

Un minaret fut construit par les Ottomans, au sommet de la forteresse. Pourtant, il ne reste presque rien de ce changement architectural. Il fut détruit pendant des révoltes crétoises au XIXe siècle. Il a été en partie restauré.

Une forteresse inscrite dans l'ère d'une nouvelle arme : la poudre noire

Grandes bombardes turques, qui firent tomber Constantinople (1453). Des canons à peine plus petits que cela furent déployés lors du siège de Candie de 1669.
Ici, la plus ancienne représentation d'un canon en Europe, De Nobilitatibus Sapientii Et Prudentiis Regum Walter de Milemete, 1326.

La forteresse de Koules s'inscrit, lors de sa construction par les Vénitiens, dans l'ère d'une nouvelle arme arrivée d'Orient, la poudre à canon. Inventée en Chine, c'est au cours du XIIIe siècle que la poudre arriva en Europe par l'intermédiaire de la civilisation islamique.

La tour byzantine devint inadéquate avec ces nouvelles armes. Partout en Europe, en particulier, et plus précocement aux frontières avec les Arabes et les Turcs ottomans, les souverains entament de profondes restructurations des modèles défensifs qui firent leur gloire durant les trois siècles précédents. Face à cela, le Sénat de Venise, en 1462 vota en la faveur d'une modification totale des défenses d'Héraklion. Michele Sanmicheli, qui est supposé concepteur de ce fort, fut un innovateur dans l'architecture militaire, en prenant en compte les risques liés à la poudre. On allait bâtir, partout en Europe, des bastions. La forteresse aujourd'hui est le résultat de ce changement : des murs épais, des meurtrières bien plus grandes pour y installer des canons.

Les fortifications de Sanmicheli résistèrent au plus long siège de l'histoire, le siège de Candie, en 1669, ne rompant même pas face aux plus gros canons de ce temps, les bombardes géantes ottomanes (qui avaient fait tomber Constantinople).

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