Flore de l'Australie - Définition

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Introduction

Forêt d'eucalyptus dans l'État de Victoria.
Forêt d'eucalyptus dans les Blue Mountains

La flore australienne est constituée d'un vaste ensemble estimé à plus de plus de 20 000 espèces de plantes vasculaires, 14 000 espèces de plantes non vasculaires. On y compte aussi 250 000 espèces de champignons et plus de 3 000 espèces de lichens. Cette flore a de fortes ressemblances avec celle du Gondwana. Elle présente, au-dessous du niveau de la famille, une part importante de taxons d'angiospermes endémiques dont la diversité a été façonnée par les effets de la dérive des continents et des changements climatiques depuis le Crétacé. Les caractères marquants de la flore australienne sont les adaptations de nombreuses espèces à la sècheresse (plantes sclérophylles) et aux feux (plantes sérotiniques). Ces adaptations sont courantes chez les espèces appartenant à de grandes familles bien connues comme les Proteaceae (Banksia), les Myrtaceae (Eucalyptus) et les Fabaceae (Acacias ou mimosas).

La colonisation de l'Australie par les Aborigènes, il y a plus de 40 000 ans, et par les Européens à partir de 1788, a eu un impact significatif sur la flore. La pratique du brûlis par les Aborigènes a entraîné au fil du temps des changements importants dans la distribution des espèces végétales. La modification ou la destruction à grande échelle de la végétation pour l'agriculture et le développement urbain depuis 1788 ont altéré la composition de la plupart des écosystèmes terrestres, conduisant à l'extinction de 61 espèces de plantes et en mettant en danger plus de 1 000 autres.

Origines

La forêt ombrophile de Tasmanie est considérée comme une relique du Gondwanan.
Fleurs de Xanthorrhoea sur un tronc brûlé

A la fin du secondaire, au Crétacé, l'Australie faisait partie du sud du supercontinent Gondwana, qui comprenait aussi l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Inde et l'Antarctique. La plupart de la flore actuelle de l'Australie a ses origines à cette époque ancienne, quand le pays était couvert de forêts humides subtropicales. Les fougères et les gymnospermes actuels ressemblent encore beaucoup à leurs ancêtres du Gondwana et des espèces d'angiospermes du Crétacé telles que Nothofagus ou des plantes des familles des Myrtaceae et des Proteaceae poussent encore en Australie.

Le Gondwana commença à se disloquer, il y a un peu plus de 140 Ma. Il y a 50 Ma, à l'Oligocène, l'Australie se sépara de l'Antarctique et commença à dériver vers le nord-est puis, au Miocène il y a environ 5,3 Ma, la frontière nord de la plaque australienne se mit à entrer en subduction sous les plaques pacifique et eurasienne. Par suite de cette dérive, le climat changea progressivement: un courant océanique se développa autour de l'Antarctique et au sud de l'Australie, les précipitations diminuèrent, il y eut un lent réchauffement du continent et commença à s'installer un climat chaud et sec. L'isolement géographique et la sècheresse conduisirent au développement d'une flore complexe et originale. L'étude de l'évolution des pollens entre 25 et 10 Ma permet d'imaginer la rapide prolifération d'espèces adaptées à ce type de climat comme les Eucalyptus, les Casuarina, les Allocasuarina, les Banksia et les Faboideae, et le remplacement des forêts subtropicales par des forêts plus clairsemées; la sècheresse entraina par endroits la disparition des arbres et provoqua l'apparition des premières prairies à l'Eocène. Le rapprochement avec la plaque Eurasienne permit l'entrée de nouvelles espèces comme le Lepidium et les Chenopodiaceae.

La sécheresse, la faible teneur des sols en nutriments conduisirent au développement d'une flore originale et les quelques familles qui s'adaptèrent le mieux à ces conditions, comme celles des acacias et des eucalyptus, se répandirent sur le continent en donnant un grand nombre d'espèces. Des feuilles épaisses avec une cuticule, un mécanisme de photosynthèse en C4 pour les dicotylédones et en CAM pour les monocotylédones permettent aux plantes de réduire leurs pertes en eau. La sécheresse s'est accompagnée d'une augmentation des feux de forêt et ces feux ont joué un rôle dans l'apparition, le développement et la répartition d'espèces adaptées aux incendies à la fin du pléistocène. Une augmentation depuis 38 000 ans des bois brûlés trouvés dans les sédiments a été corrélée avec l'arrivée des premiers aborigènes et l'on pense que la pratique des brûlis a joué un rôle important dans le développement des forêts sclérophylles surtout sur la côte est de l'Australie. Les adaptations au feu se traduisent par un développement des lignotubers et de bourgeons épicormiques chez les Eucalyptus et les Banksia permettent une régénation rapide après le feu. Quelques genres de plantes ont adopté la sérotinie et ne libèrent leurs graines qu'à la chaleur et /ou la fumée. Les Xanthorrhoea ne fleurissent pas toutes les années par contre ils donnent une floraison abondante au printemps qui suit un feu de forêt. Quelques espèces d'orchidées ne fleurissent qu'après un incendie.

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