Ferdinandea - Définition

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Introduction

Ferdinandea
Dessin de Ferdinandea lors de l’éruption de 1831 d’Empédocle.
Géographie
Altitude -8 m
Massif Empédocle (Champs Phlégréens de la mer de Sicile)
Coordonnées 37° 12′ Nord
       12° 42′ Est
/ 37.2, 12.7
 
Administration
Pays Italie Italie
Géologie
Type Mont sous-marin
 
Italy relief location map.jpg
Ferdinandea

Ferdinandea est un haut-fond situé en Italie, entre la Sicile et les côtes tunisiennes, et qui constitue le sommet du volcan sous-marin Empédocle faisant partie des champs Phlégréens de la mer de Sicile. Actuellement situé à huit mètres de profondeur, ce haut-fond a émergé par trois fois en 1701, 1831 et 1863 à la faveur d’éruptions d’Empédocle.

Toponymie

Ferdinandea est aussi appelé « banc Ferdinandea », « Giulia-Ferdinandeo », « banc Giulia-Ferdinandeo », « banc de Graham », « île Graham », « Corrao », « Hotham », « Nerita » ou encore « Scircca ».

Bruno Fuligni signale que Ferdinandea est encore appelée « Proserpine », du nom d’un vaisseau et « île de Sciacca », comme si elle était une extension de la ville portuaire de Sciacca (Sicile). « Scircca » est possiblement une coquille pour « (île de) Sciacca ».

Les Napolitains baptisèrent le 17 août 1831 l’île nouvellement formée « Ferdinandea » en l’honneur de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles à l’époque.

Les toponymes « banc de Graham » et « île Graham », en anglais Graham Bank et Grahama Island, datent de 1831 lorsque le capitaine britannique Humphrey Le Fleming Senhouse débarqua sur l’île temporaire, baptisant cette nouvelle terre en l’honneur de Sir James Robert George Graham, le premier Lord Commissioner of the Admiralty.

Les Français ont quant à eux baptisé l’île « Julia », en italien Giulia, (en référence au mois de juillet pendant lequel l’île a émergé et aussi en référence à la « monarchie de Juillet ») lorsque Derussat planta un drapeau français sur le sommet de l’île.

Histoire

Récupération le 22 septembre 2007 d’un coffre protégeant un sismomètre placé sur Ferdinandea.

Ferdinandea est actuellement considérée comme étant en Italie en raison de sa proximité avec les côtes siciliennes distantes d’une vingtaine de kilomètres ce qui permet son inclusion dans les eaux territoriales italiennes. Mais sa souveraineté fut disputée lorsqu’elle émergea pour former une île temporaire le 2 juillet 1831 à la faveur d’une éruption d’Empédocle commencée 28 juin. Le royaume des Deux-Siciles mais aussi la France, le Royaume-Uni et l’Espagne revendiquent alors cette nouvelle terre, provoquant une crise diplomatique. Le 2 août, l’amiral britannique Humphrey Le Fleming Senhouse débarque sur l’île et y plante un Union Jack en proclamant l’île comme partie intégrante de l’Empire britannique. En réaction, le roi de Naples Ferdinand II ordonne à un de ses navires de guerre de retirer ce drapeau qui sera remplacé par un drapeau du royaume des Deux-Siciles le 17 août. La France revendique elle aussi cette île et le scientifique Derussat y débarque le 29 septembre et y plante un drapeau tricolore. La position de Ferdinandea dans le canal de Sicile reliant les parties orientales et occidentales de la mer Méditerranée explique ces tensions entre ces nations. En effet, le royaume des Deux-Siciles entoure Ferdinandea avec la Sicile et l’île de Pantelleria, les Britanniques sont déjà présents non loin dans l’archipel de Malte, les Français sont établis en Algérie devenue colonie française un an auparavant et les Espagnols sont bien implantés en Méditerranée occidentale. Aux alentours du 11 août, l’éruption d’Empédocle cesse et l’île est érodée en quelques semaines jusqu’à disparaître sous les flots après six mois d’existence le 12 janvier 1832, mettant ainsi un coup d’arrêt aux revendications territoriales.

Mises à part ces revendications et prises de possession, l’île fut étudiée et visitée par de nombreux scientifiques tels Karl Hoffmann, les Allemands Schultz et Philippi, les Britanniques Davy et Smyth, les Français Edmond Jonville et Constant Prévost ainsi que les Italiens Domenico Scinà qui publia Effeméridi Sicilians en 1832 et Carlo Gemmellaro, professeur de géologie à l’université de Catane, qui publia Actions of the Gioenia Academy of Catania. Des curieux, notamment britanniques, firent aussi le voyage afin de visiter l’île.

En 1987, des avions des forces armées des États-Unis, alors en patrouille dans le secteur, bombardent le haut-fond, le confondant avec un sous-marin libyen.

Les revendications ressurgissent près de 170 ans après l’apparition de l’île lorsqu’une légère activité sismique et volcanique est détectée sur Ferdinandea. L’Italie mène alors une expédition afin d’y planter un drapeau, ceci afin de prévenir toute nouvelle revendication par un autre État, notamment le Royaume-Uni, dans le cas d’une prochaine émersion. En 2001, Domenico Caluso, qui a des attaches avec la ville portuaire de Sciacca (Sicile), persuade le prince Charles, un descendant du roi Ferdinand II des Deux-Siciles, de parrainer une cérémonie au-dessus de Ferdinandea où l’on déposa une plaque de marbre de 150 kg avec l’inscription « Ce morceau de terre, autrefois Ferdinandea, appartenait et appartiendra toujours aux Siciliens » ; cette stèle sera retrouvée brisée six mois plus tard.

D’autres éruptions d’Empédocle se sont traduites par une activité volcanique sur Ferdinandea comme ce fut le cas vers 253 av. J.-C. pendant la Première Guerre punique, en 1632, peut-être en 1701 et le 12 août 1863, les deux dernières ayant entraîné l’émersion de Ferdinandea.

Un certain « professeur Anatra » a attiré à nouveau l’attention sur cette « autre France d’en bas » dans le Canard enchaîné du 10 juillet 2002 : « Soucieux de l’intégrité du territoire national, Le Canard ose suggérer d’envoyer là-bas un bâtiment de la Marine nationale, dont les plongeurs pourraient planter sur le point culminant de l’île engloutie un pavillon tricolore fabriqué dans une matière étanche et ignifugée. À la première éruption, l’île ressortirait indubitablement française, faisant fièrement claquer au vent chaud de la Méditerranée les trois couleurs imputrescibles. »

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