Cette cuboméduse d'eaux profondes produit sa propre bioluminescence. Elle n'a été aperçue qu'une seule fois, et n'a jamais été revue depuis. N'ayant pas pu être capturée et décrite avec précision, elle ne possède pas encore de nom scientifique, ni même vernaculaire, et sa classification exacte demeure inconnue à ce jour.
La bioluminescence, production de luminescence froide par des êtres vivants, est très répandue à partir de 200 mètres de profondeur, où la lumière est insuffisante. Cette lumière est créée de trois façons différentes :
par symbiose avec une bactérie elle même bioluminescente (Vibrio fisheri) ;
par réaction entre une molécule, la luciferine, et une enzyme, la luciférase, dans une glande dans la peau ou directement sous la peau ;
par des cellules spécialisées : les photocytes.
La lumière produite peut être amplifiée ou filtrée pour donner des couleurs caractéristiques grâce à des organes spéciaux : les photophores. Ils peuvent posséder une lentille, un conduit de lumière ou un filtre coloré. Les lumières émises sont souvent bleues, mais peuvent être jaunes, vertes ou rouges.
On connait plusieurs fonctions différentes à la bioluminescence :
communication entre espèces ou au sein d'une espèce, par émissions soudaines ou clignotantes de lumières (Microorganismes et calamars) ;
rôle de communication sexuelle, à fin reproductive (utilisée chez certaines baudroies abyssales dont le mâle, minuscule, accroche sa bouche dentée sur le corps de la femelle, fusionnant totalement avec elle après un certain temps, pour échanger du sperme contre des nutriments) ;
repérage ou attraction des proies (leurres luminescents chez les baudroies abyssales et certains autres poissons et invertébrés, comme le poulpe Stauroteuthis syrtensis) qui attirent les proies avant d'êtres capturées et mangées, ou, dans le cas d'animaux comme la drague, production de lumières rouges par des photophores sous les yeux pour repérer les proies, la lumière rouge étant invisible pour la plupart des créatures abyssales) ;
défense par éjection de sécrétions luminescentes sur le prédateur, l'aveuglant pendant quelques secondes (utilisée chez certains invertébrés, comme des calmars, des crevettes, des vers ou des méduses abyssales). D'autres animaux trompent leurs prédateurs : les portes-lanternes font clignoter les organes bioluminescents sur leurs joues. On a récemment découvert un verSwima bombiviridis, aveugle, mesurant de 18 à 93 mm, et vivant à –1 800 à –3 800 mètres de fond, qui largue des bulles bioluminescentes comme leurre avant de fuir ses prédateurs. Ces leurres sont de minuscules ballonnets emplis d'hémolymphe (diamètre de 0,7 à 1,1 mm) qui croissent près de sa tête. Quand elles sont libérées, ces petites bulles émettent durant quelques secondes une lumière intense qui semble pouvoir dérouter la plupart des prédateurs de cette espèce, laissant au vers quelques secondes de répit pour s'enfuir ;
camouflage, comme pour le poisson hachette, qui possède en plus de son corps très fin une couleur argentée et des photophores dirigés vers le bas, dont il peut régler l'intensité ; lorsque il se trouve dans la lumière plongeante de la zone crépusculaire il devient quasiment invisible, empêchant les prédateurs de le voir quand il est au-dessus d'eux.
Ce poisson des grands fonds, Photostomias guernei, possède des photophores lui servant à voir dans l'obscurité.
Ce hache d'argent (Argyropelecus aculeatus) possède des photophores spéciaux qui lui servent à se confondre avec la lumière tombante.
Un exemple de Lophiiformes abyssal utilisant un leurre bioluminescent pour chasser ses proies : Linophryne lucifer.
Cette espèce de grangousier, Saccopharynx flagellum, possède, comme toutes les espèces de son genre, un organe bioluminescent au bout de la queue; il sert peut-être de leurre pour attirer les proies.
Cette nouvelle espèce de poisson, découverte dans les eaux profondes antarctiques, possède un organe bioluminescent au bout d'un pédoncule fixé sous sa mâchoire inférieure.