Fauconnerie - Définition

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Introduction

La fauconnerie est un art pratiqué par des personnes qui élèvent certains rapaces pour la chasse. Les espèces chassées par les rapaces ne sont pas toutes naturellement chassées, ceci est le fruit du dressage. Cet art très ancien est pratiqué dans plus d'une quarantaine de pays.

Histoire

Bibliographie

Les ouvrages de fauconnerie ne sont pas que des traités ornithologiques. Certains ouvrages parle du droit décrivant le droit de chasse, le droit de capture ou de vente des faucons. Le traité des Moamin, traité arabe, le livre de saint Alban codex anglais du XVe siècle en sont des exemples. Beaucoup d'ouvrages romanesques distillent également les connaissances de l'époque sur la fauconnerie.

Origines

La fauconnerie semble trouver son origine sur les hauts plateaux d'Asie Centrale, dans des régions où, maintenant encore, se rencontre la plus grande concentration naturelle d'oiseaux de proie aptes à être affaîtés (dressés). Les Kirghizes, nomades et chasseurs, pourraient avoir été jadis les premiers fauconniers. Le monde antique grec et latin a connaissance de cet art sans le pratiquer. Une plaque de ceinturon gallo-romain évoque la chasse au vol.

Développement

C'est au VIIe siècle que le monde gaulois la découvre. Les arabes et les Gaulois l'ont apprise des Germains par les grandes invasions. C'est au Moyen Âge que l'on voit vraiment se développer la fauconnerie dans tous les pays d'Europe, avec un âge d'or en France; selon les périodes et les régions elle fut largement pratiquée par tous, ou, au contraire, l'expression jalouse de la noblesse, voire privilège royal. Les rapaces font objets d'un commerce important et sont une denrée considéré comme précieuse et de prestige. Les ordres chrétiens de chevalerie créés à partir du XIIe siècle, avaient une approche différente de la pratique de la chasse. Au sein de l'ordre du Temple, la fauconnerie était interdite, par contre c'était la seule méthode de chasse autorisée au sein de l'ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.

Illustration du traité de fauconnerie De arte venandi cum avibus

La technique s'affine peu à peu, grâce en particulier à l'usage du leurre et du chaperon rapportés d'Orient par les croisés en 1247. Puis apparaît le plus riche et le plus célèbre traité de fauconnerie d'Occident, De arte venandi cum avibus de l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Les rois de France ont toujours eu des équipages de vol et la plupart d'entre eux ont effectivement pratiqué sur le terrain. Les renseignements les plus précis ne remontent qu'au XIIIe siècle. À cette époque, et jusqu'au début du XVe siècle, le responsable des équipages royaux portait le titre de fauconnier maître; sous Charles VI, on sépara les services de la vénerie et de la fauconnerie en créant, en 1406, la charge de grand fauconnier de France qui subsista jusqu'à la Révolution.

Sous Louis XIII, fauconnier dans l'âme, cet art connaît son apogée et son second âge d'or ; la fauconnerie française est la première dans le monde, tant par l'éclat de ses équipages que par sa technique. En 1616, la fauconnerie du roi comporte 300 oiseaux subdivisés en six équipages spécialisés : vol pour le héron, vol pour milan et corneille, vol pour perdrix, etc. Raffinements et subtilités permettent des prouesses. Les oiseaux volent de compagnie (en équipe), chacun tenant un rôle distinct ! Le charmant et talentueux historiographe de ces chasses est Charles d'Arcussia de Caprée, vicomte d'Esparron de Pallières, à qui nous devons, outre un passionnant traité, un livre très intéressant : la "Conférence des Fauconniers ".

Déclin et installation à Montainville (Yvelines) de la Fauconnerie du Roi (1670-1793)

Peu à peu, aux XVIIe et XVIIIe siècles, la fauconnerie va passer de mode avec le développement des armes à feu. Au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIII, la chasse au vol connut son apogée, non seulement en France, mais dans la plupart des cours européennes (Allemagne, Grande-Bretagne, Hollande, etc.). Dans ces pays, non touchés par les effets ou les oublis de la Révolution française, quelques maîtres perpétuèrent la fauconnerie jusqu'au XXe siècle.

Louis XIV, Louis XV et Louis XVI sont plus veneurs que fauconniers mais les services de la Fauconnerie royale subsistent. Louis XIV installe à partir de 1670 sa fauconnerie du Cabinet du Roi à Montainville (Yvelines) petit village non loin de Versailles. Cette fauconnerie sera aux mains de la famille Forget durant le XVIIe et XVIIIe siècle. Cette Fauconnerie restera avec tout son personnel dans ce village jusqu'à la Révolution durant laquelle deux décrets de la Convention vont supprimer tant les charges royales de la fauconnerie que toute pratique de cet art trop évocateur du passé. Napoléon, qui ne fut pas un grand chasseur, créa les services impériaux de vénerie et de fauconnerie surtout dans un souci de prestige. En fait, la chasse au vol sera officiellement inexistante au XIXe siècle puisque ne figurant pas parmi les modes de chasse autorisés; la loi de police de 1844 continua de l'ignorer.

Le flambeau sera néanmoins repris par quelques originaux et amateurs éclairés, dont certains aristocrates, anciens émigrés qui avaient rapporté de l'étranger l'amour de la chasse au vol et surent le transmettre. Cette pratique ignorée des règlements ne fut guère contestée, d'autant que les rapaces, depuis la Révolution, figuraient au bestiaire des nuisibles. En 1865, Napoléon III donne même au " Club de Champagne " une autorisation officielle de voler au champ à Châlons, mais l'essai se termina en 1870 avec la chute de l'empire.

Reprise de l'activité

La renaissance de la fauconnerie en France est due, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au Périgourdin Abel Boyer, entouré de quelques amis; ensemble ils fondent l'Association nationale des fauconniers et autoursiers français, ils redécouvrent et vulgarisent les techniques de la chasse au vol et entreprennent des efforts pour la reconnaissance légale de ce mode de chasse, obtenue en 1954.

Si la fauconnerie française est aujourd'hui très active et performante, elle n'est pas une exception dans le monde. Durant la première moitié du siècle dernier, ces gardiens de la tradition commencèrent à se grouper en associations, à l'instar du Old Hawking Club of Great Britain, déjà très actif à la fin du XIXe siècle. Ces structures associatives assurèrent la survie de la fauconnerie en sortant les adeptes de leur isolement, en formant des jeunes passionnés et en créant, au fil du temps, des règles de conduite et d'éthique pour la pratique de la fauconnerie, tout en œuvrant pour la protection des rapaces alors persécutés.

La fauconnerie moderne est aussi employée par l'Armée autour de ses bases aériennes pour éviter les collisions entre oiseaux et avions.

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