Farthest South - Définition

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Introduction

Le pôle Sud, l'ultime Farthest South, photographié en 2003. L'Amundsen-Scott South Pole Station se trouve en arrière-plan, de l'autre côté d'un champ de crêtes de glace, ou « Sastruga ».
Roald Amundsen au pôle Sud, le 16 décembre 1911.

Le terme anglais Farthest South désigne le « point le plus au sud », donc le plus proche du pôle Sud, jamais atteint par l'homme à un moment donné de l'histoire. Absente des préoccupations des premiers navigateurs de l'hémisphère austral, l'expression a été largement utilisée lorsque, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, la course en direction du sud s'est intensifiée.

Les premiers pas significatifs dans l'avancée vers le pôle Sud sont la découverte de terres au sud du cap Horn en 1619, le franchissement du cercle Antarctique par James Cook en 1773 et le premier signalement confirmé du continent Antarctique en 1820.

Dans les années qui précèdent celles où l'atteinte du pôle devient un objectif réaliste, différents motifs attirent les aventuriers vers le sud. Le moteur initial est la recherche de nouvelles routes commerciales entre l'Europe et l'Extrême-Orient. Après que ces routes ont été établies, et les principales caractéristiques géographiques de la terre cartographiées dans les grandes lignes, c'est le grand continent fertile de Terra Australis qui fait miroiter aux yeux des aventuriers la promesse de ses richesses, cachées, à en croire le mythe, au sud de la planète. La croyance en l'existence de cette terre d'abondance persiste jusqu'au cœur du XVIIIe siècle, et bien des gens n'acceptent pas sans réticence ce que l'historien du pôle Roland Huntford décrira plus tard comme étant « la funeste vérité — un environnement froid et rude au sud, confirmée par la découverte d'îles glacées et inhospitalières dans l'océan Austral ».

Les voyages de James Cook de 1772 à 1775 démontrent avec certitude la nature hostile de ces terres cachées. L'intérêt porté aux activités commerciales retombe par conséquent ensuite, au profit des explorations et des découvertes, lors d'expéditions comme celles de James Weddell et James Clark Ross au cours de la première moitié du XIXe siècle. Après le premier débarquement confirmé sur le sol du continent Antarctique vers la fin du XIXe siècle, la quête de la « latitude la plus au sud » devient, dans les faits, la « course au Pôle ». Les Britanniques sont au premier rang de ces tentatives, qui se caractérisent par la rivalité entre Robert Falcon Scott et Ernest Shackleton durant « l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique ». Cependant, la première personne à atteindre le « point le plus au sud » ultime, c'est-à-dire le pôle Sud lui-même par 90°S, est un Norvégien, Roald Amundsen, en décembre 1911.

Premiers navigateurs

     Traité de Tordesillas (1494) (ligne continue)

En 1494, les principales puissances maritimes, le Portugal et l'Espagne, signent le traité de Tordesillas qui établit une ligne imaginaire au milieu de l'océan Atlantique et attribue toutes les routes commerciales à l'est de cette ligne au Portugal. Ceci donne au Portugal la maîtrise de la seule route connue vers l'est – via le cap de Bonne-Espérance et l'océan Indien – ce qui laisse l'Espagne, et plus tard d'autres pays, dans l'obligation de rechercher une route par l'ouest, à travers l'océan Pacifique. L'exploration du Sud commence dans le cadre de la recherche d'un tel itinéraire.

Fernand de Magellan

Fernand de Magellan

Bien que Portugais de naissance, Fernand de Magellan fait allégeance à Charles Quint, qui est alors roi d'Espagne et, à partir de 1520, empereur du Saint-Empire romain germanique. C'est en son nom qu'il quitte Séville le 10 août 1519 avec une flottille de cinq navires, à la recherche d'une route commerciale par l'ouest à destination des Moluques, territoire situé dans la région des Indes orientales. Le succès de cette expédition dépend de la découverte d'un détroit ou d'un passage à travers les terres de l'Amérique du Sud, ou de celle de la pointe Sud du continent pour pouvoir le contourner. La côte sud-américaine est aperçue le 6 décembre et Magellan met le cap au sud avec précaution, suivant la côte pour atteindre le 49e parallèle sud, le 31 mars 1520. L'endroit étant inconnu, Magellan décide d'attendre l'hiver austral sur place et d'établir une colonie à Puerto San Julián.

En septembre, le voyage continue vers le sud de la côte inexplorée, atteignant le 52e parallèle sud le 21 octobre. Là, Magellan trouve une baie profonde qui, après des recherches, s'avère être le détroit qu'il souhaitait et qui portera son nom plus tard. Pendant que la flottille se dirige vers l'océan Pacifique, en novembre 1520, elle atteint le point le plus au Sud du détroit, proche du 54e parallèle sud. Ces marins atteignent ainsi le « point le plus au sud » jamais atteint par un navigateur européen, bien que l'impact de cette réalisation soit amoindri par l'existence d'indigènes encore plus au sud, en Terre de Feu, qui constituent la présence humaine la plus au sud que l'on connaisse. Quoi qu'il en soit, même si Magellan lui-même n'avait pas pour but la quête du Farthest South, son exploit constitue une référence pour ceux qui viendront après lui.

Francisco de Hoces

C'est Francisco de Hoces que l'on crédite parfois d'avoir aperçu pour la première fois un passage au sud de la Terre de Feu, lors de l'« expédition Loaisa ». En janvier 1526, son navire San Lesmes dérive au sud de l'entrée atlantique du détroit de Magellan jusqu'à un endroit où l'équipage croit voir un promontoire et de l'eau au-delà, indiquant l'extrémité sud du continent. C'est pure spéculation que d'identifier le promontoire qu'ils virent ainsi, même s'il est fort possible qu'il se soit agi du cap Horn. C'est sur la foi de cette hypothèse que certains, dans plusieurs pays de langue espagnole, affirment que de Hoces avait fait la découverte du détroit connu aujourd'hui sous le nom de passage de Drake plus de cinquante ans avant le corsaire et explorateur britannique Francis Drake, mais le manque d'éléments venant corroborer cette supposition la rend douteuse.

Francis Drake

Francis Drake

Francis Drake quitte Plymouth le 15 novembre 1577 à la tête d'une flotte de cinq navires avec à leur tête son vaisseau amiral, le Pelican, plus tard renommé le Golden Hinde. Son objectif principal est le pillage et non l'exploration. Ses cibles initiales sont les villes espagnoles non fortifiées se trouvant sur le littoral pacifique du Chili et du Pérou. Suivant la route empruntée par Magellan, Drake atteint Puerto San Julián le 20 juin. Après une escale de presque deux mois, Drake repart avec une flotte réduite à trois navires et une petite chaloupe. Ses navires s'engagent dans le détroit de Magellan le 23 août et atteignent l'océan Pacifique le 6 septembre.

Drake entame alors une remontée vers le nord-ouest, mais la flotte est dispersée par une tempête le jour suivant. Le Marigold est englouti par une vague géante, tandis que l'Elizabeth parvient à rejoindre le détroit de Magellan et commence sa remontée par l'est vers l'Angleterre. Quant à la chaloupe, elle sera perdue par la suite. Les vents se déchaînent pendant plus de sept semaines. Le Golden Hinde est poussé loin vers l'ouest et le sud, et doit lutter pour remonter contre le vent vers la terre. Le 22 octobre, la flotte accoste une île que Drake baptise « île Elizabeth », où l'on trouve le bois nécessaire à la cuisson des aliments, et où l'on capture phoques et manchots pour leur viande.

Selon le pilote portugais de Drake, Nuño da Silva, leur position à l'ancrage se situe au 57e parallèle sud. Cependant, il n'y a aucune île à cette latitude. Les îles Diego Ramirez, alors encore inconnues, à 56°30', sont dépourvues d'arbres et ne peuvent donc pas être les îles où l'équipage de Drake rassemble du bois. Ceci indique que le calcul de navigation était erroné et c'est donc à proximité du cap Horn, voire sur l'île Horn elle-même, que Drake a dû débarquer. Sa latitude méridionale la plus extrême peut donc seulement être assimilée à celle du cap Horn, à 55°59'. Dans son rapport, Drake écrit : « Le cap, ou l'extrémité de terre la plus extrême à cet endroit, approche des 56 degrés, au-delà desquels il n'y a aucune île d'importance, mais où l'océan Atlantique et la mer Australe se rencontrent ». La mer ouverte au sud du cap Horn sera connue ensuite sous le nom de « passage de Drake ».

Expédition Garcia de Nodal

Le premier franchissement que l'on connaisse du passage de Drake est réalisé en février 1619 par les frères Bartolome et Gonzalo Garcia de Nodal. Durant cette expédition, ils découvrent un petit groupe d'îles à environ 100 kilomètres au sud-ouest du cap Horn, à une latitude de 56°30'S. Ils les baptisent îles Diego Ramirez, du nom du pilote de l'expédition. Ces îles demeurent le point le plus au sud jusqu'à la découverte des îles Sandwich du Sud par le capitaine James Cook en 1775.

Autres découvertes

D'autres voyages apportent de nouvelles découvertes dans les mers australes. En août 1592, le marin anglais John Davis trouve un abri « au milieu d'îles inconnues auparavant » que l'on suppose être les Malouines. En 1675, le navigateur et marchand anglais Anthony de la Roché aperçoit la Géorgie du Sud ; en 1739, le français Jean-Baptiste Bouvet de Lozier découvre l'île Bouvet et, en 1772, son compatriote, Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, découvre les îles Kerguelen. Cependant, bien que La Roché et Bouvet franchissent le front polaire pour pénétrer dans les régions antarctiques, aucune de leurs découvertes ne dépassent la latitude australe enregistrée par les frères Garcia de Nodal.

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